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CONTE DES BORG - LE | CONTE DES BORG - LE | 2017
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CONTE DES BORG - LE | CONTE DES BORG - LE | 2017
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Conte des Borg - Le

Conte des Borg - Le

Découvrez le terrible "Conte des Borg" qui raconte le quotidien d'une famille de cannibales.

Un beau jour, Pétrovic ramène une nouvelle proie à la maison, de la bonne chair fraîche comme il aime pour sa tribu.
Seulement, rien ne va se passer comme prévu quand son fils Juris va découvrir et tomber sous le charme de la jolie jeune fille qui s'apprête à finir dans leur assiette...

CONTE DES BORG - LE | CONTE DES BORG - LE | 2017

Après avoir réalisé plusieurs court-métrages, dont le dramatique "Pourquoi mon fils" qui a eu l'honneur d'une sélection à Cannes pour le Short Film Corner en 2015, le jeune réalisateur Lucas Morales se lance dans le thème de l'horreur avec "le conte des Borg".

Loin de ses thèmes habituels, il exploite cette fois-ci celui du cannibalisme familial. Proche du très bon "ne nous jugez pas" et son sympathique remake "we are what we are", l'histoire se centre sur un père de famille qui, après le décès de sa bien-aimée, s'occupe seul de ses deux enfants adolescents : Inga, une fille qui capture ses proies par l'utilisation de sa séduction, et Juris qui par punition a perdu l'usage de la parole et de son alimentation par voie buccale dû aux coutures qui tiennent ses lèvres constamment fermées.
La particularité de cette famille atypique se tiendra sur leur pratique du cannibalisme.

Récit d'un conte accompagné de la voix off d'une fille de 10 ans, l'intrigue se penchera sur deux éléments principaux : l'attirance de Juris pour une jeune victime prête à faire partie des aliments qui vont nourrir l'estomac des trois anthropophages et la relation tendue qu'il entretient avec son père.

Porté dans une ambiance légèrement glauque, "Le conte des Borg" construit très bien son histoire sur sa durée de 26 minutes et montre le talent de Lucas Morales pour le cadrage et la mise en scène. Aucun doute, le jeune homme sait réaliser un film et est pointilleux sur la direction artistique de ses œuvres.
En revanche, on notera plusieurs défauts sur certains points, notamment dans la gestion des scènes horrifiques bien que certaines idées soient particulièrement malsaines et macabres, sachant que la nécrophilie romantique pointe le bout de son nez à deux reprises (nous saluerons "baiser macabre" et "blue holocaust" pour l'occasion).

Le développement scénaristique est géré à la perfection, les différentes personnalités des personnages tiennent en équilibre et ne penchent pas dans le ridicule (même si la séquence de séduction/capture d'un inconnu s'avère peu intense à cause d'un jeu d'acteur parfois peu crédible) et le final termine le récit de manière à satisfaire les amateurs d'histoires sordides allergiques aux happy-ends.
En plus de quelques petites scènes violentes réussies (mais peut-être pas assez gores) dont l'usage d'effets numériques était une prise de risque, l'éclairage et les décors du sous-sol offrent une petite ambiance sympathiquement sombre mais qui n'arrive évidemment pas à la hauteur de celle de "ne nous jugez pas". Toutefois, une belle perversion se dégagera lors d'un instant intime qu'entreprendra le père avec sa victime.

Dans la technique et l'intrigue, le film est plus qu'honorable mais le problème se posera au niveau de certains dialogues parfois trop simplistes et une absence de crédibilité dans la réaction à la douleur ou à la peur de certains personnages. Pas d'hurlement, pas de pétrification, pas de tremblement, pas de suffocation et pas de geste de tentative de défense... Ce qui malheureusement diminue la tension que tente d'installer Lucas Morales dans les mises en danger des personnages. Juris (dont il tient justement le rôle) sera d'ailleurs le plus intéressant car, malgré une sensibilité extériorisée par un simple regard et une gestuelle anormale, l'éducation de son paternel aura pris le dessus et aura influé sur sa sombre personnalité finalement semblable à celles des membres de sa famille.

Dans la généralité, "le conte des Borg" sera une petite réussite malgré une maladresse au niveau de la gestion du domaine horrifique dont Lucas n'a probablement pas l'habitude.

Une sympathique curiosité et un étonnant travail artistique de la part d'un réalisateur aussi jeune (22 ans si je ne me trompe pas) qui a certainement un long parcours qui l'attend dans sa carrière cinématographique.

CONTE DES BORG - LE | CONTE DES BORG - LE | 2017
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Note
4
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Nicolas Beaudeux