Contes de la crypte vol 11 - les
Tales from the crypt
Un joueur invétéré rencontre deux superbes jumelles, une cambrioleuse se retrouve dans la maison d'un séduisant personnage qui semble cacher bien des choses, une medium est sans cesse agressée par son compagnon, un sorcier démoniaque.
On peut affirmer que dorénavant, la qualité des volumes commence à baisser sérieusement. Ce volume aurait pu être encore plus intéressant si il n'y avait pas cet horripilant deuxième sketch, pompant deux grands classiques du thriller. Mais à part ça, merci tout va bien…
* Dédoublement de personnalité : Pour changer un peu, Joe Pesci se glisse à nouveau dans la peau d'un petit magouilleur, le genre de rôle qu'il affectionne particulièrement : un joueur de Las Vegas bedonnant, au bagou assez prononcé. Mais à présent, il est dans une situation relevant du pur fantasme pour lui. Ainsi, il aurait crevé son pneu devant une grande résidence habitée par deux énigmatiques jumelles, aussi troublantes que fragiles.
Pour pouvoir faire mieux passer la pilule, il leur fait croire qu'il a lui aussi un frère jumeau. Résultat : il passe de l'une à l'autre sans aucun problème. Maintenant le problème est de savoir s'il faut les épouser.
Le ton de l'ensemble et la structure générale (comédie + chute cauchemardesque en total décalage) est déjà repris du fameux "Un amour éternel" présent dans le deuxième volume. On se demande et on attend impatiemment quand l'horreur va s'installer. La fin est quelque peu prévisible, mais typiquement E.C comics dans l'esprit. Un petit plaisir en quelque sorte mais rien de transcendant.
* Quand vint l'aurore : Déjà le titre complément débile n'entretenant aucun rapport avec le sketch annonce la couleur. Il est aussi un peu étonnant de voir un tel épisode se planter lamentablement malgré la présence d'une guest-star (Brooke Shields), une certaine ambiance plutôt bien travaillée, une intro sanguinolente… Et pourtant, il vaudrait mieux le jeter direct aux ordures, oui carrément…
A peine le sketch commence, on a déjà (ou presque) tout deviné. Une femme se fait tuer à coups de hache dans les toilettes d'un grand restaurant. On passe à autre chose : une jolie femme un peu cambrioleuse sur les bords vient de crever son pneu, sur une route en plein orage un sympathique gentleman la recueille et l'emmène chez lui, une maison au fond des bois remplie de brics et de brocs. Cependant, la jeune femme ne semble pas vraiment être habitée de bonnes pensées, puisque son objectif premier est de dévaliser le pauvre homme. Mais quelqu'un semble débarquer…
Comme c'est amusant de repiquer la révélation finale de "Psychose" et de "Pulsions", n'est-ce pas ? Pas malin, non vraiment pas, surtout que la scène finale est d'un ridicule achevé. Allez hop, on jette, pas besoin d'en rajouter !
* Soifs de pensées : Comme le veut la tradition, le troisième épisode est le meilleur du volume, on ne change pas une formule qui marche ! Encore une belle histoire malsaine, située un peu hors du temps, et qui nous change carrément de la routine. Pourquoi donc sort-on de la routine avec cet épisode ? Peut être déjà l'aspect et l'univers visuel à la fois sombre et incommodant, et cette photographie sépia enveloppant tout l'épisode du début jusqu'à la fin. Aucune véritable trace de modernité, tout se déroule dans un cirque inquiétant, empruntant autant à "Freaks" qu'à Burton ou encore à Clive Barker (sa fameuse série de figurines, "Infernal Parade" peut traverser pendant un moment l'esprit du spectateur).
Cela reste une série B tout de même, il y a quelques défauts (le gorille un peu trop "costume") mais l'ensemble est très convaincant, je vous rassure. La charmante androgyne qu'est Joan Chen incarne une jeune femme blessée et sans cesse harcelée par son mari, Zanbini, un sorcier cruel lisant quand ça lui chante dans ses pensées. Un être se balladant constamment avec son maquillage, lui donnant un air (voulu je pense) de sorcier vaudou. Amoureuse du cracheur de feu, la jeune femme tente de se libérer de l'emprise du cruel personnage, non sans quelques risques.
Dérangeant jusque dans sa somptueuse musique, l'épisode permet à Ernie Hudson (l'un des illustres membres de "Sos fantômes") de se défouler un peu avec ce rôle à contre-emploi. Et il faut dire qu'il s'en sort très bien. On sera surpris également par le jeu de la très touchante Joan Chen, les apparitions de Phil Fondacaro (acteur nain farfelu habitué des Full Moon, puisqu'on a pu le voir dans "Ghoulies 2" ou dans "The creeps") et surtout une présentation du cryptkeeper hilarante, où l'horrible squelette joue les dentistes. Il sera amusant d'observer que le fameux produit fluo de Herbert West est posé sur la table des accessoires de médecine !
Encore une sélection alourdie par un deuxième sketch à éviter. Si vous ne devez voir qu'un seul épisode de ce volume, ce serait sans conteste le troisième qu'il faudra découvrir absolument.