Affiche française
EVIL TOONS | EVIL TOONS | 1992
Affiche originale
EVIL TOONS | EVIL TOONS | 1992
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oui
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Evil toons

Evil toons

Un "Roger Rabbit" version adulte, ça vous tente ? Moi aussi. Et j'attends toujours.

Evil Toons c'est l'histoire de Toons qui sont Evil. Simple non ?
Un quatuor de pépées aux shorts tellement courts que l'on se demande comment il peut y avoir encore un peu de place pour y mettre une culotte, sont embauchées pour remettre à neuf une vieille bicoque.
En nettoyant la cave, elles trouvent un vieux manuscrit et un étrange poignard. Elles feuillettent le livre. Oh ! Les jolies illustrations avec des démons à la langue gigantesque, pendant vers l'entrejambe d'une pucelle hurlante. Bien sûr, comme dans tout manuscrit qui se respecte, les images sont accompagnées de textes. Pas de chance, même l'intello du groupe est une courge et lit les incantations du bouquin à voix haute.
Résultat, elle se retrouve avec un démon obsédé et meurtrier sur les bras. Comme elles sont aussi fines qu'une tranche de salami découpé à la scie sauteuse, elles passeront un temps certain à chercher le meurtrier avant de s'apercevoir qu'il s'agit d'un démon. Même alors, elles ne rateront pas une occasion de prouver que leur Q.I est inversement proportionnel à la taille de leur poitrine.

Des pinups neuneues face à une entité démoniaque, ça vous tente ? Et bien, il n'y a franchement pas de quoi.

EVIL TOONS | EVIL TOONS | 1992

Oui, le synopsis a de quoi procurer des rêves humides aux passionnés de cinéma de genre que nous sommes. Pourtant, le résultat à l'écran est nettement moins excitant que sur le papier.

Tout d'abord, le titre est mensonger ; la jaquette du DVD et le poster aussi. Ainsi le métrage – sic – de Fred Olen Ray ne présente pas les Toons promis, mais un seul et unique toon. Pour être sûr de donner l'impression au spectateur qu'il est pris pour un canard sauvage, le toon tout seul, fait une poignée de rapides apparitions. Mince alors ! Evil Toons aurait dû s'appeler Evil Toon: on n'avait plus d'encre pour dessiner d'autres bestioles. En fait, on n'en avait tellement peu, que même celle qu'on a, vous ne la verrez qu'une poignée de minutes.
Voilà qui est décevant car voir des jeunes gourdes se faire grimper par un loup libidineux relevait de l'ordre du génial. Vendre tout un film sur une seule scène en revanche, cela relève de l'arnaque en règle.
Si ça ce n'est pas se moquer du spectateur, alors je ne m'y connais pas !

Cependant, la déception était à prévoir. En fait, le cinéphile aguerri aura tiqué dès lors que le nom du réalisateur se sera affiché à l'écran. Fred Olen Ray. Un nom qui sent bon le nanar lubrifié à la graisse de coyote obèse made in redneck. Le cinéaste est aussi un catcheur, milieu dans lequel il peut exprimer son infinie finesse. Parce que, finalement, un film de Fred Olen Ray, c'est un peu comme une tatane dans la tronche après un retour de corde : ça fout les boules !

En effet, parmi les 100 métrages que le bonhomme a vomis au visage d'un public trop endormi pour comprendre ce qui lui arrive, rares sont ceux qui se démarquent. Entre les vidéos érotiques bonnes pour les dimanches soirs d'antant de la sixième chaîne et les étrons parsemés d'action qui mériteraient d'être diffusés en deuxième partie de soirée de la même chaîne, il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Reste une liste de films aux titres accrocheurs : "Invisible Mom" et sa suite "Invisible Dad", "Bikini Airways" ou encore "Girl with the Sex-Ray Eyes". Bien sûr, en fier cinéaste qu'il est, Fred Olen Ray multiplie les pseudonymes.

Il est clair que le bonhomme abat la besogne comme un catcheur mexicain abat son adversaire d'une manchette dans les babines. Si la quantité est là, la qualité a pris des vacances.

Tiens, tout cela ne vous rappelle pas quelqu'un ? Un certain cinéaste transalpin, responsable d'une pléthore de méfaits audiovisuels. Il semblerait que Fred Olen Ray tente de faire de la concurrence au prolifique Bruno Mattei. Attention, la relève de Jess Franco arrive !

Mais attention, malgré son arrière goût amer d'abus de confiance, Evil Toons recèle de scénettes cultes. Au rang desquelles la scène où la brunette de service explique à ses amies comment elle a séduit le capitaine de l'équipe de foot. Hop ! En deux temps trois mouvements, la belle n'a plus que sa culotte et se touche les seins avec la conviction d'une actrice porno en plein tournage. Ne trouvant pas la scène suffisamment surréaliste, ce blagueur de Fred a rajouté des bruits de ballons que l'on frappe et frotte. Une bonne partie du métrage est à l'avenant. Comme ces nombreux plans où le réalisateur a "raté" son cadrage et se retrouve avec huit fesses bien rondes, soit quatre paires ondulantes occupant tout le champ de la caméra.

Les dialogues ne sont, bien sûr, pas en reste. Entre idioties pleinement assumées et perles de débilité décalées, les lignes déclamées par le casting sont souvent très drôles. A l'instar du tueur qui tente de rattraper sa victime en lui hurlant "je t'aurai dans la séquelle."

Certes, l'on était en droit d'attendre tellement mieux de cet Evil Toons qui revêt des allures de foutage de gueule. Et pourtant, c'est tellement mal écrit, tellement mal joué (merci la post synchro) et tellement crétin que ça en devient captivant. De plus, si vous aimez les multiples de deux, vous serez servis. Quatre actrices, équipées chacune de deux superbes seins et d'autant de fesses galbées, passent deux jours dans une bicoque pourrie où un pauvre toon de mes deux viendra les turlupiner. Les quatre pépées ayant toutes deux de Q.I., elles ont tendance à lancer des répliques à deux euros.
Mais. Attendez deux secondes. J'en oublierais presque la présence au casting d'un acteur cultissime, j'ai nommé David Carradine, roi de la série B. Il y incarne un chasseur de démon qui ne pointera que trop rarement le bout de son nez.

Sur ce, je vous laisse peser le pour et le contre et décider par vous-même, si vous êtes aptes à apprécier Evil Toons. Pour ma part, je lui attribue une petite moyenne. Ni bon, ni mauvais, Evil Toons se paye le luxe d'allier un humour génialement absurde à une mise en scène médiocre servant de béquille en mousse à un scénario bien trop mou.

EVIL TOONS | EVIL TOONS | 1992
EVIL TOONS | EVIL TOONS | 1992
EVIL TOONS | EVIL TOONS | 1992
Note
3
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Colin Vettier