Affiche française
FRISSONS D'HORREUR | MACCHIE SOLARI | 1975
Affiche originale
FRISSONS D'HORREUR | MACCHIE SOLARI | 1975
Un film de
Date de sortie
Pays
Genre
Couleur ?
oui
Musique de

Frissons d'horreur

Macchie solari

Le soleil tape dur à Rome. Serait-ce la raison pour laquelle des gens se suicident en masse ? Rien n’est moins sûr…
Employée à la morgue, Simona décide de réaliser sa thèse sur ses inquiétants événements : fragile, elle supporte mal le spectacle des corps sans vie qui s’offre à ses yeux. Elle se lie alors avec le père Lennox, un prêtre dont la sœur vient de mettre fin à ses jours dans des conditions mystérieuses : il s’agirait peut-être d’un meurtre…

FRISSONS D'HORREUR | MACCHIE SOLARI | 1975

Au contraire de bons nombres de confrères prolifiques, Armando Crispino ne se tentera au genre horrifique que par deux fois, le tout sur une filmo finalement assez succincte : après un très violent Overtime, il livre avec Macchie Solari un Ovni au pays du giallo, tant il s’éloigne des codes actuels de ce sous-genre ; pas de scènes de meurtre à proprement parlé, de gants noirs ou de lames de rasoir, c'est à se demander même si ce Macchie Solari en est vraiment un…

Autant insister par ailleurs sur le titre original, tout à fait en adéquation avec le film, au contraire d’un titre français passe-partout et de titres étrangers racoleurs et hors-sujet (Autopsy !!).
Car en effet, Crispino insiste tout particulièrement sur de curieuses visions apocalyptiques où le soleil semble bouillonner et rugir, un phénomène qui serait alors la cause de nombreux suicides dans la capitale. Un sujet troublant qui font de Macchie Solari le petit cousin rital du tout aussi étrange "Meurtres sous contrôles".

Crispino revendique haut et fort la singularité de son bébé lors des dix premières minutes, démentes et sordides : une série de suicides filmée de la manière la plus crue possible (noyade, poignés tranchés, enfants mitraillés…) conduisant la morgue du coin à être surpeuplée ; ça se presse alors autour des corps en piteux états, nombreux et difformes, qui finissent littéralement par s’animer dans la psyché tourmentée de l’héroïne, transformant la morgue en un lupanar de créatures d’outre-tombe. En plus de ces images de cadavres ricanants et fornicateurs, la bande-son ne fait qu’accentuer le malaise : Ennio Moriconne met le paquet avec ce melting-pot de sons stridents et de voix plaintives, comme surprises en pleine étreinte charnelle…ou en pleine agonie.
Un Score très impressionnant, qui connaît quelques plages de calme (le love-theme est divin), et se révèle dans ses moments les plus effrayants comme un ancêtre du score d’un certain "suspiria" (qui stimulait aussi l’effroi par l’utilisation de chants hystériques).

Passé ce grand moment d’euro-trash, ça se calme un peu : Macchie Solari fait son petit bonhomme de chemin en suivant un schéma d’enquête policière abandonnant rapidement l’argument "so strange" pour quelque chose de plus rationnel…et d’assez confus ! Mais Frissons d’horreur n’est pas loupé pour autant : le malaise persiste tout le long du film, comme cette balade dans un musée des horreurs où sont placardés des photos de cadavres en putréfactions et de malformations diverses. Charmant.

Dans ce climat moite et incertain, Minsy Farmer s’en tire à bon compte dans un rôle surprenant : ce n’est pas l’image de la belle sexy ou de la femme forte que nous avons là, mais celle d’une demoiselle perdue et bousculée, bigrement instable (elle laminera de coups de fourchettes un collège trop entreprenant), et frustrée sexuellement. Il y a alors quelque chose d’émouvant dans ce personnage de femme frigide tentant de reconquérir son compagnon par tous les moyens, mais hélas hantée par des visions macabres qui l’empêche de mener une vie amoureuse équilibrée. Et là encore, il plane un aura doucereux et malsain dans ces scènes d’intimité, comme cette projection de diapo rétro ou lorsque Simona ne sait plus avec qui elle fait l’amour…
Crispino se perd un peu, hésite entre thriller bizarroïde, horreur déviante et machination policière, soulignant par là son côté insaisissable. Une belle manière pour commencer ou finir une carrière : dommage que Crispino l'ai conclu sur une note horrifico-comique de très mauvais goût avec le maccionesque Plus moche que Frankenstein tu meurs.

FRISSONS D'HORREUR | MACCHIE SOLARI | 1975
FRISSONS D'HORREUR | MACCHIE SOLARI | 1975
FRISSONS D'HORREUR | MACCHIE SOLARI | 1975
Note
4
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Jérémie Marchetti