#Horror

#Horror

Cinq ou six jeunes filles d’une douzaine d'années passent une après-midi ensemble dans la maison de la richissime mère de l'une d'entre elles. Obnubilées par leur téléphone portable, elles ne cessent de poster des photos en pagaille et des commentaires sur et entre elles, se laissant même aller à des comportements de harcèlement sur les réseaux sociaux. Un classique chez des gamines huppées de cet âge-là me direz-vous, jusqu'à ce que Sofia, l’hôte, expulse Sam hors de la maison et là les choses vont radicalement changer…

#HORROR | #HORROR | 2015

Bon, par où commencer avec un film pareil ? Eh bien par le titre, non !? Celui-ci résumera-t-il correctement ce que l’on ressent après le visionnage ? Que dire de l’affiche également !? Avec ce gros hashtag rouge sanguinolent, nous mettant en garde contre les méfaits des réseaux sociaux, on s’attend à du lourd ! Et puis quand on apprend que c’est réalisé par une actrice de seconde zone (Tara Subkoff, que l’on a pu voir dans "The Cell" ou "Freeway"), on est en droit de s’inquiéter à propos de la mise en scène, non ? Ca ne commence pourtant pas trop mal avec ce couple qui se fait massacrer au sortir d’une Ferrari sur un fond enneigé. #Horror serait-il donc un slasher ? Que nenni ! Passé cette ouverture alléchante, vient ensuite le générique, une espèce de conglomérat de n’importe quoi qui se veut moderne avec des smileys, des likes, des hashtags, des logos, des emojis partout et dans tous les sens, des décors à la « Candy Crush », bref un truc bien nauséeux ! C’est alors que l’on plante l'ambiance avec un groupe de jeunes filles dont les prénoms n’ont aucune importance et qui s'amusent en buvant, bouffant, s’engueulant, se tapant dessus, mais surtout en prenant le maximum de photos afin de les poster et de mettre de sales commentaires sur les réseaux sociaux. En résumé, de véritables petites garces en devenir qui, à un moment donné, se promettent de lâcher leur portable pendant une heure, pour s'amuser…

Et ce sera tout ou presque pendant une heure ! Et durant ces soixante minutes, les jeunes filles se cassent du sucre dans le dos, jusqu’au départ de l’une d’entre elles et l’irruption de son père dans la maison. On revient ainsi à l’ambiance de la scène d’ouverture et ça saignera donc tout de suite beaucoup plus. Toutefois, la mise en scène permet rarement de comprendre véritablement tout ce qu’il se passe à l’écran car les effets spéciaux sont peu convaincants et certains montages pas réussis et surtout, quand on comprend dans les dix dernières minutes le fin mot de l’histoire, on se dit qu’on tient là un navet de premier ordre tellement c’était prévisible ! Donc rien de bien novateur, puisqu’un film traitant du mal-être des jeunes, ce n’est pas nouveau, même si ici, cela est fait par le biais du harcèlement via les réseaux sociaux. Le problème, c’est que Subkoff adapte sa mise en scène avec pour support principal lesdits réseaux sociaux. On a donc des incrustes gênantes pour faire comme sur un écran de téléphone portable avec un nombre de likes et de hashtags incalculable par-dessus une photo immonde prise au Smartphone, bref, du bon goût à l’état pur ! Cela laissera d’autant plus une sensation étrange, qu’à côté de cela, la maison dans laquelle se déroule l’action est bien mise en valeur, avec ses grands espaces vides, ses meubles et autres objets d’art valant une fortune, sa piscine intérieure avec véranda de folie et également son extérieur avec un terrain de tennis couvert, le tout entouré d’une forêt maculée de blanc. Malheureusement, un tableau style Andy Warhol avec un œuf dur coupé en deux semblant prendre vie à mesure que la folie prend possession des jeunes ados, sort de nulle part et confère à l’ensemble un aspect singulier certes, mais bien misérable.

Pour ce qui est du casting, on retrouve chez les adultes Chloé Sévigny et Timothy Hutton déjà ensemble dans "Killing room" incarnant respectivement la riche mère désœuvrée qui passe ses journées à picoler et à laisser sa fille de douze ans faire ce qu’elle veut et le père collant aux basques de sa progéniture qui essaie de l’ignorer depuis que la maman est morte. Si la première s’en sort relativement bien (en même temps, ce n’était pas non plus un rôle de composition de folie !), le second cabotine à outrance, si bien qu’il en devient vite stressant, mais c’était peut-être le but ? A un degré moindre, on retrouve aussi Balthazar Getty que l’on n’avait pas vu à pareil fête depuis "Lost highway", "Feast" ou encore "Tripper" mais qui ici, a un rôle réduit à la portion congrue. Ce n’est donc pas avec ça qu’il va relancer sa carrière le bougre ! En ce qui concerne les jeunes filles, rien à retenir de notable, si ce n’est qu’elles sont toutes interchangeables et corrigeables au possible, donc finalement bien choisies !

Que dire également des stéréotypes véhiculés par les gamines ? On a la plus fortunée qui abuse de son statut par rapport à ses camarades, la pauvre qui fait semblant d’être riche afin de s’intégrer, la boulimique qui se fait vomir dans les toilettes pour garder la ligne qu’elle n’a pas, l’homosexuelle de service pour faire actuel, etc. Que du réchauffé donc et que penser aussi des parents aisés qui semblent se désintéresser de l’éducation de leurs enfants qui, de leur côté, font n’importe quoi pour se distraire !? Quant au message qui condamne une fois de plus les réseaux sociaux, il est tout simplement ridicule même s’il n’est pas faux que de nos jours, pas mal de jeunes sont prêts à faire n'importe quoi pour avoir leur quart d’heure de gloire. On aurait souhaité ici plus de causes externes voire psychologiques pour expliquer davantage ce mal-être des jeunes, en résumé, un background plus conséquent des protagonistes mais bon, on a le droit de rêver ! On aurait aimé aussi que certains aspects du métrage soient plus développés (cf. les scènes avec les masques inquiétants qu’arborent les jeunes filles). Ce qui est juste, en revanche, c’est que cette génération d’enfants est totalement perdue dès lors qu'on lui enlève son portable et qu’elle ne supporte pas d'être critiquée alors qu’elle le fait ouvertement sans scrupule et sans pudeur ! De toute façon, « si ça fait rire, c'est que c'est drôle et pas méchant » (sic) comme le dit si bien une de ces jeunes décérébrées !

Ce film d'horreur est donc assez pénible à regarder car il ne s’y passe rien de notable pendant environ une heure à part des saynètes montrant le quotidien inintéressant de gamines d’une douzaine d’années se crêpant le chignon et les rares moments où il se passe quelque chose, on ne voit pas grand-chose, la faute à un montage qui se veut résolument moderne mais qui a un rendu catastrophique. Tout cela manque donc clairement d’ambition et est assurément trop bavard au détriment de scènes chocs pouvant justifier le titre. A éviter.

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Note
1
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Vincent Duménil