Affiche française
MUCK | MUCK | 2015
Affiche originale
MUCK | MUCK | 2015
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oui

Muck

Muck

Des d’ami(e)s sortent d’un marécage dans lequel ils semblent avoir subit quelques désagréments. Possiblement traqués, ils se refugient dans une maison abandonnée. Rapidement, ils vont se retrouver encerclés par une bande d’autochtones albinos au crâne rasé. La nuit promet d’être très longue…

MUCK | MUCK | 2015

Deux jeunes hommes et trois jeunes filles arrivent apeurés près d’une maison dans un endroit isolé. Ils semblent avoir morflé, l’un des mecs est blessé, deux des filles sont à moitié nues. Pourquoi ? On ne le sera pas tout de suite puisque « Muck » est le « volet du milieu » d’une trilogie imaginée et réalisée par Steve Wolsh. Dans tous les cas, malgré le fait qu’il semblerait qu’une menace terrible (exprimé par une musique qui fait peur, des grincements de portes et l’aspect amoché des personnages) semble rôder, nos héros n’en perdent pas pour autant leur sens de l’humour, leur appétit sexuel, leur passion pour l’alcool et l’envie de se dénuder et de prendre des douches (ces deux derniers points sont surtout applicables aux filles). Ils gardent aussi leur stupidité puisqu'ils n’hésitent bien sûr pas à se séparer pour aller visiter l’étage ou le sous-sol de la maison pourtant plongé dans l’obscurité.

Comme vous pouvez le constater, avec « Muck », Steve Wolsh ne cherche a réinventé le slasher movie mais plutôt à utiliser chacun de ses éléments, même les plus ridicules, d’une façon premier degré plutôt surprenante. Ici pas de cynisme ou de rôle de petit malin qui connait par cœur les codes du slasher. Non, dans « Muck », les persos sont juste cons. Un des héros, par exemple, qui abandonne ses amis pour se rendre dans un bar afin de demander de l’aide prend le temps de faire un détour par les toilettes pour se refaire une beauté, boire quelques verres et draguer des filles.

D’ailleurs, on se demande même pourquoi toute la bande n’est pas partie au bar puisqu’il semble se situer à environ cinq minutes à pieds de l’endroit ou se trouve le groupe… Des incohérences comme cela, « Muck » en est truffé. Steve Wolsh semble avoir écrit son scénario pour pouvoir filmer des scènes cools, des filles nues ou en petite tenue et des meurtres barbares. Pour les connaisseurs de hip hop (chacun ses références !), « Muck » ressemble à un égotrip efficace : dans le fond, y’a rien, pas de thème, pas de cohérence mais on s’amuse de la forme, de l’insolence du truc et on rit avec son auteur.

Ainsi, que ce soit dans la violence, le côté sexy ou la stupidité inhérente à la plupart de ces films, Wolsh s’est fait plaisir et on sent parfois le mec qui s’est dit « Shit, cette fille est une playmate, faut que je montre son corps sous toutes les coutures » (et là, je vous ai fait la version soft de ses pensées). Preuve en est cette scène mémorable ou une cliente d’un bar (interprété par la playmate 2012, Jaclyn Swedberg) se rend aux toilettes et effectue un essayage de lingerie sexy (six tenues au total) pendant une minute et trente deux secondes (Ouais, j’ai chronométré, ça c’est du journalisme d’investigation). Entre consternation et rictus en coin, on profite tout de même du spectacle. Là n’est pas le seul moment ou vous verrez des jeunes filles dévêtues puisque le scénario proposera toutes les idées possibles afin de les dénuder et souvent accompagné d’une petite musique de rigueur. Toutefois, ne vous attendez pas à des choses hard, le ton du film reste sexy mais soft tout du long. Quelques (beaucoup de) paires de seins, des filles en string (et des hommes torses nus aussi !) et voilà. « Muck » se déroulant aux alentours d’un marécage, on aura aussi droit à un joli combat dans la boue qui pourrait ajouter au profil sexy du film si ce dernier n’était pas aussi violent et contre des êtres quelque peu monstrueux. Car « Muck », ce n’est pas seulement de la pantalonnade et du défilé de mannequin, c’est aussi et avant tout, de l’horreur. Enfin presque…

Vous n’allez pas vraiment flipper mais plutôt jubiler devant des scènes de meurtres efficaces et violentes comme cette magnifique défenestration d’une des héroïnes. La jeune fille nue se faisant éjecter violemment d’une fenêtre sous les yeux de on petit ami. Pareil que pour le cul, le film n’ira jamais trop loin dans le gore mais saura tout de même montrer ce qu’il faut. Surtout que, comble de joie, ici pas de CGI ou d’effets numériques hideux, tout est fait à l’ancienne ! De la baston entre le héros et un Kane Hodder méconnaissable à l’attaque d’une bande de dégénérés albinos sur un voiture, toutes les cascades et effets gore sont directement réalisés sur le plateau comme à la bonne époque. D’ailleurs, vu la crétinerie du propos, même son histoire semble tout droit sorti des 80’s et des premiers slashers. Si d’un point de vue scénaristique, « Muck » a tout du bon gros nanar « Z », il a tout de même l’avantage de proposer une réalisation clean (shooté en 4K) et une photographie réussie. Le Bluray a vraiment de la gueule, les scènes nocturnes (tout le film en fait) ont de jolis contrastes, pas un grain de pixellisation ne vient entacher la qualité de l’image et l’intégralité du film reste totalement lisible. Une belle prouesse en soi.

Difficile de juger « Muck » sans avoir vu l’intégralité de la trilogie (le prequel : « Muck : Feast of saint Patrick » est prévu pour 2016) puisqu’il ne nous apprend rien de l’histoire des héros ni de leurs antagonistes. Pendant une heure et demi, Steve Wolsh nous fait s’affronter jeunes filles dénudées et molosses étranges sans donner aucun tenant ni aboutissant. Le mystère reste entier sur les origines des uns comme des autres. Devant la stupidité du film, certains risquent de déchanter. D’autres s’amuseront de ce spectacle pas prise de tête, idiot mais fidèle à son genre (peut être un peu trop) et très bien shooté. Finalement, le plus grand regret restera le fait que Wolsh ne fait pas preuve d’une grande originalité dans l’utilisation de la violence et de la nudité. Alors oui, il y a plein de jolies filles, de meurtres et des tueurs atypiques mais à aucun moment n’apparaît réellement d’évènements surprenants. Avec un grain de folie supplémentaire, « Muck » aurait pu être le slasher de l’année. En l’état, il s’agit d’un très bon avant goût pour les deux prochains films à venir.

MUCK | MUCK | 2015
MUCK | MUCK | 2015
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Note
3
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Sylvain Gib