Rayon bleu - le
Blue sunshine
En cette année 1977, la Cité des Anges est confrontée à une vague de meurtres sauvages et inexplicables, guidés par la folie. La police porte rapidement ses soupçons sur un jeune homme : Jerry Zipkin. Afin de prouver son innocence, ce dernier, aidé par son amie Alicia Sweeney, mène alors son enquête et constate que les divers assassins présentent pour points communs d'être chauves et d'avoir fréquenté dix ans plus tôt l'Université de Stanford. À cette époque, ils ont absorbé une drogue expérimentale baptisée Blue Sunshine, dont les effets dévastateurs se déclenchent à retardement. Face à cette menace, Jerry pourra-t-il se disculper avant qu'il ne soit trop tard ?
L'AVIS :
Après avoir mis en scène un court-métrage intitulé The Ringer en 1972, Jeff Lieberman fait sensation en 1976 avec son premier film, le répugnant La Nuit des Vers Géants et ses images de milliers de vers grouillants et pénétrant sous la peau des victimes. L'année suivante, il revient avec Le Rayon Bleu, toujours un film à petit budget et dont il veut qu'il soit une sorte de satire sur les recommandations de l'Etat concernant l'absorption de LSD et autres acides durant les années 60. L'idée de Lieberman est de dire : si l'Etat mettait en garde contre les effets indésirables du LSD, eh bien admettons qu'il ait raison et voyons ce que ça va provoquer sur les consommateurs dix ans plus tard. Les consommateurs de l'époque étant principalement des hippies aux cheveux longs, il imagine donc que l'un des premiers symptômes à apparaître sera... la perte desdits cheveux ! S'ensuivra également des accès de colère et un comportement psychotique et agressif.
Comme il le dit lui-même en interview, il n'a jamais voulu faire de Blue Sunshine un pamphlet anti-drogue, étiquette que la majorité des spectateurs et des critiques lui ont pourtant accolé, sans voir l'ironie derrière l'histoire proposée. Reste qu'effectivement, la vision du film peut tromper le public de l'intention première du réalisateur, tant on n'a pas vraiment envie d'être dans la peau des protagonistes principaux ayant consommés cette fameuse substance baptisée Blue sunshine. Franchement, vous avez envie de devenir chauve et de vous comporter comme un sauvage incontrôlable vous ? Atypique et curieux, Le Rayon Bleu est pour le moins une oeuvre assez originale qui possède des qualités mais aussi des défauts. Parmi ces derniers, on citera le jeu de l'acteur principal, Zalman King, qui en fait des tonnes et qu'on croit être sous emprise de drogues durant tout le film, tant il force le trait, fait des gros yeux et adopte une attitude très théâtrale. Lieberman avoue que c'est un peu de sa faute, puisqu'il avait demandé à l'acteur de surjouer un peu, indication qu'il a donc suivi à la lettre, un peu trop même ! Le réalisateur est conscient de l’aspect parfois ridicule de son héros mais il met ça sur le compte des erreurs de jeunesse, n'ayant que trente ans à l'époque et réalisant le second film de sa carrière.
Si la prestation de Zalman King donne malheureusement un côté un peu nanaresque au film, Le Rayon Bleu se démarque toutefois grâce à son rythme des plus corrects et à ses attaques de chauves ! Dis comme ça, on pourrait croire que c'est risible mais pas du tout. Il se dégage une petite sensation de malaise durant les séquences d'agressions, notamment lorsque l'actrice Ann Cooper, enlevant sa perruque, se met à entrer dans une transe meurtrière et pourchasse les deux jeunes enfants dont elle a la garde, armée d'un couteau ! Son regard, son rictus, et le fait qu'elle soit entièrement chauve, confère au personnage un aspect assez effrayant, qui fonctionne parfaitement bien. Il en va de même pour les autres personnages victimes des effets secondaires du Blue sunshine présentés au cours du film, comme lors de la séquence introductive assez efficace. Sans être particulièrement violent et encore moins sanglant, Le Rayon Bleu marque des points de par sa mise en scène et son côté thriller. Jeff Lieberman regrette que le manque de budget alloué à son film ne lui ait pas permis de filmer une séquence de flashback dans laquelle on aurait vu les consommateurs prendre la substance incriminée, ainsi que le candidat se présentant aux élections être un dealer.
Car oui, même si encore une fois, ce n'était clairement pas le but de Lieberman, Le Rayon Bleu se targue d'un petit aspect politique en faisant d'un candidat, joué par Mark Goddard, un ex-dealer de Blue sunshine. Une affaire qui date de dix ans mais qui, révélée au public, pourrait faire grand bruit et qui compromettrait fortement la future carrière de ce dernier. Si le personnage joué par Zalman King doit sans cesse échapper à la police pour tenter de s'innocenter, il peut compter sur l'aide de sa fiancée, interprétée par Deborah Winters et par son ami médecin, joué quant à lui par Robert Walden. Deux personnages secondaires mais qui permettent au scénario de s'étoffer un peu et d'assurer un suspense convenable. Ayant acquis un petit statut de film culte au fil dans ans, notamment parce qu'il était souvent projeté dans la mythique salle new-yorkaise CBGB’s lors des concerts, Le Rayon Bleu mérite d'être découvert tant son idée principale et sa mise en images étonnent et se montrent différentes des traditionnels films d'horreur 70's.
* Disponible en combo BR + UHD4K chez -> LE CHAT QUI FUME
BONUS:
• PASSAGE AU FANTASY FILM FESTIVAL (12 min)
• QUESTIONS-RÉPONSES AU JUMPCUT CAFE (15 min)
• OPÉRATION DÉCONNEXION (6 min 30)
• ON APPELLE LE DR BLUME (10 min)
• SUNSHINE SOUS SURVEILLANCE (9 min 30)
• SCÈNES COMMENTÉES (8 min 30)
• RETOUR SUR LES LIEUX DE TOURNAGE (8 min 30)
• THE RINGER, court-métrage de Jeff Lieberman (20mn)
• FILM ANNONCE (2min 30)
• COMMENTAIRE AUDIO (non sous-titré)
• INCLUS LE FILM MEURTRES EN VHS réalisé par Jeff Lieberman (1988)