Trackman

Putevoy Obkhodchik

Des braqueurs russes venant de faire un casse dans une banque se réfugient, avec quelques otages, dans des tunnels abandonnés du métro moscovite. Très rapidement, ils vont se rendre compte qu'ils ne sont pas seuls dans les galeries et couloirs souterrains car un assassin semble y rôder. Il pourrait s’agir, selon une légende racontée par un des gangsters, d’un mutant, unique survivant de Tchernobyl...

TRACKMAN | PUTEVOY OBKHODCHIK | 2007

C’est de Russie que nous vient ce Trackman (traduisible par « inspecteur voire cantonnier des chemins de fer » dans la langue chère à Shakespeare…), mais ce sera bien là la seule originalité de ce métrage assez mou du genou car pour le reste, c’est une succession de clichés éculés du slasher movie à laquelle nous assistons malheureusement impuissants.

Cela commence par la planification de ce qui semble être un braquage de banque par deux des personnages principaux à la terrasse d'un café. Le hold-up va alors mal tourner suite à l’apparition de policiers venus retirer de l’argent au guichet. Cet événement conduira les braqueurs à ouvrir le feu, tuant deux agents de police tandis que le troisième sera vite pris en otage avec deux employées car entretemps, l’alarme a été donnée. Tout ce beau monde va ainsi se retrouver dans les tunnels du métro désaffecté le plus proche, là même où un comparse doit attendre les gangsters. Seulement voilà, ce dernier sera victime d'un mystérieux assassin qui va traquer un à un les inconscients intrépides venus s’aventurer volontairement ou pas dans son antre...

Cette introduction qui paraît un minimum alléchante n’est qu’un leurre : elle nous fait croire que le ton est donné pour vite s’apercevoir qu’il s’agit-là d’un simple prétexte justifiant le massacre en bonne et due forme qui suivra. Forcément, les personnages qui bien entendu se sépareront, vont se faire décimer un à un sans jamais bien évidemment entendre le tueur qui pourtant s’approche d’eux avec ses gros sabots ! Mais, chose regrettable, ce tueur fou au look proche de celui du mineur revanchard de "Meurtres à la Saint-Valentin" de 1981, n’est que très peu discernable à l’écran ! La faute à un éclairage incertain et à un décor grossièrement mis en valeur : on ne voit vraiment pas grand-chose et l’utilisation de gros plans tournés au ralenti sur le « Trackman » nous le rendent ridicule ! Malgré un costume sympathique, il est peu charismatique et comme tout bon serial killer qui se doit, il possède un repaire où est entreposé le fruit de ses exactions meurtrières (avec une préférence pour les globes oculaires !) mais surtout, il est mutique en permanence ! En aucun cas pourtant, ses apparitions ne provoqueront un semblant de suspense car elles sont la plupart du temps prévisibles et parfois sans finalité aucune car notre bougre a la fâcheuse particularité de s'évanouir en deux secondes alors qu’il est sur le point d’occire une victime !? Pourtant, en plus de coups des piolets portés mais peu visibles à l’écran, sa grande caractéristique sera d'ôter les yeux de ses victimes à l'aide d'un instrument adéquat, mais sans que cela n'offre jamais une scène graphique remplie de geysers d’hémoglobine que chaque énucléation aurait pu engendrer ! Autrement dit, amis du gore il faudra repasser côté effets de manche sanguinolents, ce qui est un peu dommage pour un slasher !

Tout cela est donc bien triste, d’autant que le reste du casting est approximatif au possible. Entre le chef de gang sûr de lui, l’acolyte un peu fou furieux, le faire-valoir qui ne sert à rien, la bimbo de service, ça sent les poncifs usés jusqu’à la corde et la transparence absolue tellement le jeu des acteurs est ridicule et qu’ils n’ont pas une once de charisme ! C’est malheureux à dire, mais les comédiens ne seront jamais aussi bons que lorsqu’ils se feront dézinguer ! A part ça, c’est un désastre absolu et seule fera sourire le spectateur, la scène de sauvetage finale par une des otages lors de laquelle elle utilisera une mitraillette et prendra la fuite à moto avec le type qui voulait lui foutre une bastos au début du métrage : proprement magnifique !

Ainsi, certaines personnes devraient apprendre ce qu’est un vrai slasher ou du tout moins en réviser les bases afin de les améliorer au lieu de nous remâcher des séquences maintes fois vues quand elles ne sont pas improbables (jamais les braqueurs pourtant armés de grenades et de flingues n’arriveront à tuer le psychopathe des tunnels !), le tout sans un effet gore digne de ce nom et avec une distribution à la hauteur des meilleurs films amateurs…qu’on faisait dans les années 80 ! Ce Trackman ne propose rien d’autre qu’une simple traque souterraine sans ambition et cela faisait longtemps qu’on n’avait pas « subi » un film aussi pitoyable ! Le plus malheureux dans tout ça, c’est que même si le long-métrage date de 2007, on a quand même l’impression que le slasher movie n’est plus très loin de sa fin parce qu’en dix ans, on n’a pas eu grand-chose de plus à se mettre sous les mirettes ! Triste époque.

TRACKMAN | PUTEVOY OBKHODCHIK | 2007
TRACKMAN | PUTEVOY OBKHODCHIK | 2007
TRACKMAN | PUTEVOY OBKHODCHIK | 2007
Note
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Vincent Duménil