Venom

Venom

Dans les marécages de la Louisiane, un accident de voiture survient, piégeant un homme qui sera mordu par des serpents se trouvant dans la voiture avec laquelle il est entré en collision. Amené à la morgue, il se relèvera, plus fort que jamais, contenant dans son corps l'âme de criminels qu'une pratiquante du vaudou avait enfermé dans les serpents. La terreur s'abat sur quiconque croise sa route.

VENOM | VENOM | 2005

Jim Gillespie n'a pas de la suite dans les idées car après s'être fait remarquer avec "souviens-toi...l'été dernier", il avait connu un revers de fortune avec le slasher pour adultes, "compte à rebours mortel" avec Stallone. Le talentueux réalisateur (qui arrive à créer une ambiance fantastique sans avoir recours aux tics clipesques de nombres de ses confrères) récidive avec ce slasher basique et qui va droit au but. Pour l'occasion, il renoue avec Kevin Williamson qui officie cette fois comme producteur. A sa sortie, " Venom ", se prend une veste au box-office américain et n'atteint même pas 1 million de $ de recettes. Très vite, il se forge une réputation de nanar, ce qui lui vaut une sortie directement en vidéo en France. Et, au vu du résultat, on est surpris d'un sort aussi injustifié. Un film qui mérite une réhabilitation!

Car " Venom " bénéficie de certaines qualités cinématographiques comme une utilisation élégante du scope qui rend à merveille l'ambiance poisseuse du bayou (là ou " La porte des secrets " ne faisait que survoler son sujet). En situant l'action en Louisiane, Gillespie peut s'en donner à coeur joie dans le slasher gentiment gore (là aussi, la violence des meurtres surprend connaissant le passé ciné du réalisateur), qui n'est pas sans rappeler l'époque de gloire des "vendredi 13". Il suffit juste de remplacer le tueur de " Venom " par Jason Voorhes et le tour est joué.
Cet atout peut vite devenir un handicap en en faisant un gros point faible (en plus d'un casting interchangeable- même si on y trouve la pas intelligente Bijou Phillips vue dans "Bully" de Larry Clark et annoncée dans la suite d' "hostel"): le manque de personnalité et la prévisibilité du déroulement de l'intrigue d'un genre dont on a fait le tour, il faut bien l'avouer. Enfin, parler d'intrigue est fortement exagéré car il ne s'agit que d'une succession de meurtres (le grand intérêt d'ailleurs et comme il y en a à intervalles réguliers, nous voilà fort heureux). Sans fioritures, le film démarre sur les chapeaux de roues avec un accident de la route qui tourne mal et introduit un élément fantastique avec l'irruption du vaudou via des serpents servant de réceptacle aux âmes de tueurs sanguinaires.

Nous sommes ici en présence d'un tueur bourrin (ne faisant pas de blagues vaseuses et se tait), qui n'hésite pas à tuer son propre fils, et la globalité du jeune casting passe à la moulinette avec des morts classiques mais qui s'avèrent efficaces comme cette pauvre fille empalée sur une branche.

Sans s'embarrasser de pseudo réflexions sur le genre (Cf. "urban Legend 2, coup de grace" ou "scream 3"), Gillespie, devient un petit maître de l'horreur efficace comme Steve Miner ("halloween 20 ans après") donnant le spectacle qu'on attend de lui. Ni plus, ni moins. Les effets de peur fonctionnent encore même si les emprunts à ses devanciers sont flagrants, y compris sur son propre travail concernant "souviens-toi...l'été dernier".

On ressort plutôt satisfait de ce petit slasher fort bien mené et qui montre qu'une réalisation classique apportera toujours plus pour apprécier un film que des effets de mode. " Venom " s'avère finalement bien plus sympathique que pas mal de films sortis pourtant en salles ("mortelle saint-valentin", "détour mortel") ces dernières années. Une agréable surprise pour ce film d'horreur qui préfère l'efficacité à l'innovation.

VENOM | VENOM | 2005
VENOM | VENOM | 2005
VENOM | VENOM | 2005
Note
4
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Gérald Giacomini