L'AVIS:

"Winnie the pooh : blood and honey 2" ou comment reprendre la même équipe (réalisateur, scénaristes, compositeur) et repartir sur une nouvelle aventure avec Winnie et Porcinet mais en rajoutant deux nouvelles têtes cette fois-ci, à savoir Maître Hibou et Tigrou (hé oui toujours pas de Coco Lapin et de Petit Gourou…).

Une équipe qui s’est toutefois étoffée car nous y découvrons un troisième scénariste. Et cela se ressent : alors que le premier opus était doté d’un scénario des plus simplistes (ce qui n’est pas forcément pour nous déplaire quand nous avons affaire à un slasher movie…), ce second volet met en place une intrigue plus développée.
Un choix qui aurait pu être bénéfique pour ce début de saga « Horror Disney » mais malheureusement ces apports scénaristiques nous détournent un peu trop du jeu de massacre que nous attendions comme dans tout bon slasher movies qui se respecte (un peu à l’image du deuxième opus de la saga "Terrifier" qui s’enlisait dans une intrigue trop longue et poussive qui noyait totalement les scènes gores et malsaines attendues).

On se retrouve alors avec un second métrage de notre Winnie sanguinaire pourvu d’un rythme totalement inégal, le long-métrage étant bien trop long et ennuyeux sur sa première partie dans laquelle nous tentons de comprendre dans quelles circonstances Jean-Christophe a perdu son frère quand il était petit et ce qu’il endure aujourd’hui alors qu’une partie de la ville le voit comme un dangereux serial killer… Des passages longs, entre thérapies et dialogues inintéressants, qui viennent littéralement effacer de nos mémoires l’ambiance glauque et sinistre du premier volet. Dommage.

Trop bavard et trop lent dans sa narration, ce second opus voulait pourtant frapper fort la rétine et annoncer quelque chose de bien méchant/goreux dès les première minutes avec son introduction pétaradante, certes moins anxiogène que son prédécesseur mais bien plus brutale (trois meurtres au lieu d’un ici dont une scène de cassage de membres qui rappellera un certain "Terrifier 2" mais en moins réaliste).

Au programme des nouveautés pour toujours donner cette idée que nous allons avoir un deuxième volet plus féroce que son aîné, nous découvrons les nouveaux designs plus réalistes et ténébreux de Winnie et Porcinet notamment. Exit les masques trop apparents qui renforçaient ce côté lowcost et amateur au projet : ici on voit mieux les détails des visages et les traits de caractères sont perceptibles (nous sommes loin du regard figé/fixe de notre Winnie du premier opus par exemple et la démarcation du masque est bien moins apparente). Un bon point donc ici mais alors quel dommage cependant que la parole soit bien trop donnée à nos monstruosités de la nature, préférant le côté ténébreux du premier opus qui se dégageait quand apparaissaient nos vilains monstres muets, tout en gestes/comportements. Car il faut le reconnaître : les voix données à nos monstres gâchent et donnent même un ton un peu bêbête dans le rendu final (Maître Hibou est d’un ridicule sans nom par moments).

Et ce ne sont pas les quelques scènes de meurtres qui vont nous réconcilier avec ce deuxième opus. Répétitives (Tigrou passe son temps à donner des coups de griffes, on décapite sans arrêt avec pas mal de hors-champs…), les scènes de meurtres s’avèrent au final moins mémorables que dans le premier volet, noyées dans un trop plein d’effets numériques ou de scènes floues cachant le manque de budget évident.

Cette fête en fin de film qui tourne au carnage façon Carrie (c’était à la fois très prévisible mais aussi très attendu) finit par lasser tellement cela devient long et redondant, la faute notamment à un Tigrou qui manque cruellement d’originalité dans ses meurtres comme dit précédemment (à l’exception d’une femme qui chute dans une trappe et tombe de manière fracassante). Toutefois nous retiendrons de ce bain de sang (quoique c’est vite dit…) un passage de quelques dizaines de secondes où Winnie enchaîne de façon très violente trois meurtres bien brutaux : un perçage de crâne, un cou tranché à la scie manuelle et une décapitation à mains nues ! Mais au final, cela reste relativement maigre comme lot de consolation.

Voilà donc un second volet clairement en-deçà de mes attentes, lui préférant son aîné sans aucune hésitation. Ici, le scénario est certes plus étoffé mais alors que ce fut long, laborieux et ennuyeux ! Alors certes il y a pas mal de scènes de meurtres (bien plus que dans le premier opus) mais ces dernières sont noyées dans une intrigue moyennement intéressante, ne sont pas forcément plus gores et sont également pour une partie d’entre elles soit hors-champs soit enlaidies par un trop-plein de numérique, soit bougrement répétitives.
Bof bof…