Affiche française
DIRTY LOVE | DIRTY LOVE | 2009
Affiche originale
DIRTY LOVE | DIRTY LOVE | 2009
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Dirty love

Dirty love

Le cowboy tueur surnommé Toro Loco poursuit ses méfaits et va encore faire trois nouvelles victimes. Mais avant de les tuer, il leur raconte une histoire...

DIRTY LOVE | DIRTY LOVE | 2009

L'AVIS :

Le réalisateur chilien Patricio Valladares aime le cinéma de genre et en particulier le cinéma horrifique extrême. Dès 2001, il met en scène deux courts-métrages avant de s'attaquer au format long en 2006 avec "Curriculum" puis en 2009 avec "La Creacion" et "Dirty Love". Il acquière une certaine notoriété en 2012 grâce à son film "Hidden in the Woods", dont il signe également le remake en 2014, avec l'acteur Michael Biehn et William Forsythe au générique. Concernant Dirty Love, c'est un film à sketch, disposant de trois segments et d'un fil rouge, en la personne d'un cowboy serial-killer nommé Toro Loco, personnage qui sera la vedette de deux films de Valladares, "Toro Loco" en 2011 et "Toro Loco Bloodthirsty" en 2015. Un cowboy qui se balade avec un crâne de taureau attaché à une chaîne et qui, dans Dirty Love, va avoir comme mission principale de jouer le présentateur des trois segments mis à l'honneur, à savoir Eat me Tender, No Ordinary Love et You Like This.

Ce qui est amusant, c'est que les victimes à qui il présente ces trois histoires jouent dans ces histoires justement. Les trois segments sont principalement basés sur le sexe et la mort et œuvrent dans le domaine du cinéma extrême, avec des visions peu ragoutantes à réserver à un public de connaisseurs. Si le film est tourné avec les moyens du bord et avec relativement peu de budget, on sent que Patricio Valladares fait des efforts pour lui donner un aspect professionnel mais aussi grindhouse, comme en témoigne les effets de griffures sur l'image, comme si le film avait été tourné dans les années 70. On pourra lui reprocher un montage un peu abrupte parfois, ou quelques tics récurrents dans la façon d'enchaîner les plans, mais dans l'ensemble, ça reste correct. Le premier segment, Eat me Tender, se montre assez gore puisqu'on y suit un tueur cannibale qui va séquestrer puis tenter de violer sa jolie victime (Evelyn Belmar) avant de se rendre compte que cette dernière a de nombreux points communs avec lui, comme un goût prononcé pour la chair humaine. Cette relation glauque et malsaine est entrecoupée par des scènes nous présentant les inspecteurs de police travaillant sur l'affaire ainsi que les équipes de police scientifiques qui analysent les morceaux de cadavres retrouvés deci-delà. L'humour est assez présent lors de ces séquences avec la police, qui n'a pas l'air bien débrouillarde. Fusionnelle, tel pourrait être le terme approprié par contre à la relation entre le cannibale et sa nouvelle dulcinée puisque ces deux là vont s'aimer à s'en dévorer, avec un final qu'aurait apprécié l'anthropophage de Joe d'Amato, les connaisseurs saisiront l'allusion. Un segment bien trash, un poil trop long néanmoins, les scènes avec les experts scientifiques auraient gagné à être raccourcis pour dynamiser le rythme.

Le second segment, No Ordinary Love, verse aussi dans le trash et le scabreux avec ce mari qui loue une chambre d'hôtel pour un déplacement professionnel, appelle sa femme et son enfant, pour ensuite recevoir les faveurs d'une prostitué vraiment très jolie et ultra sexy (Eva Morgana) mais qui aura bien du mal à faire durcir son client qui semble avoir un petit problème psychologique. On se doute que le mari n'a pas toute sa tête et qu'il est adepte de certaines pratiques que lui refusent sa femme, à savoir le bondage entre autres. Une fois qu'il a attaché à plusieurs endroits la prostitué, le mari se met enfin à bander et à l'honorer mais cela ne lui suffit apparemment pas puisqu'il va décider de rendre hommage à une scène de Cannibal Holocaust, celle ou le mari cocu met des épines et des cailloux dans une boule de terre glaise et l'enfourne dans le vagin de son épouse adultère pour la punir. Dans Dirty Love, notre mari infidèle préfère déposer des morceaux de verre brisé sur son préservatif avant de pénétrer la pauvre prostitué qui n'a aucun échappatoire et se voit déchirer de l'intérieur. Toute ensanglantée, elle aura néanmoins le droit de se venger sur son bourreau, d'une manière assez ignoble, malheureusement gâchée par quelques images de synthèses ridicules, Valladares aurait mieux fait de s'abstenir et de laisser notre imagination faire le reste. En tout cas, No Ordinary Love est un segment bien pervers qui plaira aux fans de cinéma extrême.

Le troisième et dernier segment du film est donc You Like This. C'est peut-être le segment le plus maîtrisé d'un point de vue cinématographique. Il nous présente un homme marié qui mène une vie sans réelle saveur avec sa femme, qui a clairement l'ascendant sur lui. N'en pouvant plus de cette situation, l'homme avoue enfin à son épouse son secret : il aime les hommes. Mais devant la poigne de son épouse, il cède et décide de mettre un terme à sa relation homosexuelle, ce que refuse l'amant, bien décidé à le garder pour lui. Ce segment à une ambiance plus dramatique que le reste et réserve également un final assez violent et choc. Entre ces trois histoires, on retrouve donc le dément Toro Loco qui va réserver un sort funeste à ses trois victimes.

Il est clair que Dirty Love s'adresse vraiment à un public spécifique, et en aucun cas à un public lambda qui sera certainement consterné de découvrir ce type de films. Si on sent la réelle passion qui anime Patricio Valladares, on n'ira pas jusqu'à revoir ce film de nombreuses fois mais dans la catégorie film à sketchs extrêmes, il est plutôt pas mal...

DIRTY LOVE | DIRTY LOVE | 2009
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DIRTY LOVE | DIRTY LOVE | 2009

* Disponible en DVD chez -> TETRO VIDEO

Note
3
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Stéphane Erbisti