Affiche française
Femme scorpion 4 : la mélodie de la rancune - la | Oshū Sasori: 701-gō urami-bushi | 1973
Affiche originale
Femme scorpion 4 : la mélodie de la rancune - la | Oshū Sasori: 701-gō urami-bushi | 1973
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Femme scorpion 4 : la mélodie de la rancune - la

Oshū Sasori: 701-gō urami-bushi

Toujours en cavale, Nami Matsushima se faire prendre par l'inspecteur Kodama mais parvient encore à s'enfuir. Blessée, elle trouve de l'aide auprès de Yasuo Kudo, un technicien travaillant dans un cabaret de strip-tease. Ayant lui aussi subit des violences policières de par le passé, Kudo va tout faire pour que Kodama ne mette pas la main sur la femme scorpion...

Femme scorpion 4 : la mélodie de la rancune - la | Oshū Sasori: 701-gō urami-bushi | 1973

L'AVIS :

Sans Ito Shunya, le réalisateur historique des trois premiers opus, notre femme scorpion n’a plus la même force, la même aura, la subversion se fait plus molle, les envolées éclatantes se ternissent. Un film d’exploitation qui tient la route, mais à qui il manque un supplément d’âme.

Sasori est à nouveau la proie de la police, impossible pour elle d’avoir une vie normale et banale, son existence semble n’être que succession de trahison et de vengeance. Un homme, ancien militant gauchiste, torturé sauvagement par les forces de l’ordre, va bien croiser la route de la belle et silencieuse Nami Matsushima. Le film semble alors s’orienter vers une romance au travers de ces « Bonnie and Clyde » moderne, chacun semblant trouver chez l’autre une nouvelle manière de survivre à un monde qui leur est hostile. Sasori ira jusqu’à se donner à lui en toute confiance, malheureusement aucun homme ne semble avoir la force de caractère suffisante pour mériter cette amour, la trahison arrivera bien vite. Dès lors un nouveau cycle d’emprisonnement, d’évasion et de vengeance prendra place devant nos yeux.

Avec « Mélodie de la rancune « , la série commence sérieusement à s’essouffler. Par définition, s’inscrire dans une série d’exploitation permet difficilement de s’affranchir des codes en vigueur, encore plus ici quand il s’agit de mettre en scène une icône au sein d’un rôle culte. Pourtant, le réalisateur choisi n’est pas qu’un vulgaire faiseur, Yasuharu Hasebe ouvrant avant tout dans le domaine du « pinku eiga « à tendance violente ( ce que l’on peut rapprocher de la « sexploitation » occidentale), avec une certaine réussite si l’on considère les semi-réussites que sont « Rape ! », « Assault ! Jack the ripper « ou la série des « Stray cat rock » ( Rock’n roll et violence sur fond de guerre des sexes ). Tous les ingrédients sont là pourtant, mutisme et charisme de l’héroïne, tortures, viols, brutalité, sadisme, rebondissements, trahison et vengeance. Les méchants sont très méchants, les gentils ne le sont pas forcément. Bref le cahier des charges est totalement rempli pour assouvir les attentes des amateurs de ce type de bobine.

Sauf que là où Shunya arrivait à se détacher des contraintes inhérentes au genre, au travers d’une violence du message et des passages surréalistes, oniriques et d’une beauté graphique singulière, Hasebe, lui ne fait qu’un film de commande. Avec application et professionnalisme certes, il livre un film carré mais qui manque de punch et de souffle.Quelques exemples valent parfois plus que multiples explications, on peut mettre en évidence le peu de charisme de l’acteur jouant le rôle de l’ancien militant. On a bien du mal à croire qu’il fut un activiste et on a encore plus de mal à croire que Sasori puisse tomber amoureuse d’un être si fade.

Maiko Kaji, elle-même n’est plus autant mise en valeur, les gros plans sont moins nombreux, elle semble moins dangereuse et moins impliquée, une sensation diffuse certes mais indéniable. Et puis, même si « Mélodie de la rancune » montre toujours le mal fait aux femmes et le machisme de la société ( témoin, ce viol collectif de la gardienne en chef qui en fait non pas une victime mais une femme honteuse qui devra cachée le traumatisme de peur d’être déshonorée.

Triste constat d’un pays et de mœurs barbares et moyenâgeuses ), cela ne semble être que de manière « décalée » et plus pour satisfaire aux exigences du genre qu’à une véritable conviction. On est bien loin de la colère féministe qui se dégageait de la trilogie initiale, on est tout aussi loin des montée d’adrénaline esthétique du cinéma d’Ito Shunya, on est dans l’exploitation de série sans aspérités. Solide certes mais loin d’être inoubliable

Femme scorpion 4 : la mélodie de la rancune - la | Oshū Sasori: 701-gō urami-bushi | 1973
Femme scorpion 4 : la mélodie de la rancune - la | Oshū Sasori: 701-gō urami-bushi | 1973
Femme scorpion 4 : la mélodie de la rancune - la | Oshū Sasori: 701-gō urami-bushi | 1973
Bande-annonce
Note
3
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Lionel Jacquet