Two sentence horror stories (saison 3)
Two sentence horror stories (season 3)
Inspirée de la fanfiction virale, Two Sentence Horror Stories est une série anthologique originale dans laquelle chaque histoire autonome puise dans le vaste monde du genre d'horreur, pressant les peurs primales universelles filtrées à travers les angoisses d'une génération connectée, racialement et sexuellement diversifiée.
L'AVIS :
La saison 3 présente ainsi dix courts-métrages basés sur des micro-histoires d'horreur. « Micro » parce que le script est composé de seulement deux phrases. D'où le nom de cette anthologie qui comme dans les deux saisons précédentes, va débuter chaque épisode en nous donnant la première phrase de l'histoire d'horreur. Une fois l'épisode arrivé à sa conclusion cinglante, la dernière partie (deuxième phrase) nous est alors révélée.
Tout débute alors avec Crush (à la fois « Froisser » ou « Attachement »), dans lequel Mabel et Jane, des jumelles d’âge avancé vivant seules dans une grande demeure, ont désormais du mal à cohabiter, d’autant qu’un aide à domicile mandaté par le fils de l’une d’elle, essaie de les convaincre d’aller dans un institut spécialisé…
Cet épisode était relativement regardable, le visage des jumelles aidant (Jacqueline Robbins et Joyce Robbins sont parfaites) car rappelant un peu la vieille fripée dans "Brazil" de Terry Gilliam et renforcé par une ambiance anxiogène à souhait dans leur habitat fait de bric et de broc pouvant rendre claustrophobe n’importe qui ! Détail amusant : ce court a été réalisé par les sœurs jumelles Kailey Spear et Sam Spear ! 6/10
On continue avec Plant life (« La vie végétale »). Là, Christian et Ben, un couple gay se séparant car l’un des deux travaille trop et est carrément accro aux objets technologiques voit également son quotidien perturbé par une plante insolite…
Assez prévisible dans l’ensemble, ce court se laissera juste visionner pour certains de ses effets spéciaux bien rendus et sa fin onirique ressemblant à un passage du "Troll" de 1986. 5/10
Toxic prend ensuite le relais avec ces cinq jeunes allant camper pour la dernière fois afin de célébrer l’entrée à Yale d’un des leurs et qui sont victimes d’une de leurs mauvaises plaisanteries…
Il est grandement dommage que la fin soit bâclée alors que l’on s’attendait à une blague potache, car le script changeant de direction en cours de route était bien senti, mais c’était toutefois insuffisant pour convaincre totalement. 5/10
Dans Teatime (« L’heure du thé »), Samantha, une jeune baby-sitter va tomber sur Angela, une petite fille retorse possédant des poupées bien étranges…
Une horrible gamine, des parents aux forts relents britanniques plus que bizarres, ainsi qu’une collection de poupées ignobles rappelant "Dolls" et certains passages de Toy story 1, font de ce troisième segment un superbe épisode qui va crescendo ! 7/10
Suivra Teeth (« Dents ») dans lequel Cara et Olivia, un couple de jeunes femmes se rendant de nuit dans un airbnb, tombe sur une étrange communauté assez hostile à leur égard…
Pénible à visionner, cet épisode métaphorique sur l’homophobie comporte des acteurs si peu convaincants et un pitch tellement ennuyeux que l’on n’attendait qu’une chose : voir la fin arriver rapidement ! 2/10
On poursuit notre aventure avec The killer inside (« Le tueur à l’intérieur »). Ici, Shiraz, une jeune femme médecin se réveille dans son appartement avec une plaie à la tête alors que quelqu’un semble fouiller à la recherche de quelque chose dans une pièce adjacente…
Cet épisode commençait super bien pour se finir comme un pétard mouillé avec une histoire pas intéressante pour deux sous et surtout une fin incompréhensible, comme si on avait voulu insérer du fantastique dans un récit qui n’en nécessitait pas forcément ! 3/10
Vient ensuite Cartel motel Patel (« Le cartel du motel des Patel ») avec Krish Patel, un ado américain d’origine indienne dont les parents travaillent dans un motel, se faisant malmener à son club de foot. Un beau jour, il enregistre et loue une chambre à quelqu’un de spécial et c’est là que des choses étranges commenceront à se produire…
Ce court sympathique est surprenant jusqu’à sa fin malheureusement devenant un tantinet risible à cause d’effets spéciaux ultra cheap faisant passer "Psycho Goreman" très axé costumes façon Bioman pour un chef-d’œuvre côté SFX ! 6/10
C’est alors au tour de Erased (« Effacé ») de pointer son nez. Dans ce court, une famille d’origine hawaïenne en passe de se faire expulser par des promoteurs immobiliers peu scrupuleux a peur de ne laisser aucun souvenir de sa culture et donc de disparaître littéralement…
Pas super, ce court empruntant au superbe dessin animé Coco centré sur le souvenir laissé par nos ancêtres et ceux qu’on laisse à nos descendants, est long à démarrer et propose une fin insatisfaisante. Heureusement, les effets spéciaux (notamment les parties du corps qui disparaissent) sont assez réussis mais c’est bien tout. 5/10
On enchaîne avec Heirloom (« Héritage »), segment dans lequel un père veuf et sa fille emménagent dans une nouvelle maison à la campagne. Là, il doit écrire un livre sur l’histoire des afro-américains et tenter de se reconstruire, mais un arbre pour le moins étrange situé dans le jardin de la maison semble bien inhospitalier…
Pas trop mal dans son développement et proche du cinéma de Jordan Peele voire du film "Antebellum" sur un point du scénario, cet épisode se laissera bien regarder même si le plan final nous laissera un peu sur notre faim. 6/10
On terminera cette troisième saison avec Homecoming (« Retour à la maison »), épisode dans lequel Axel, un jeune homme d’origine mexicaine va au chevet de son père Rodrigo, écrivain de romans d’horreur à succès. Il retrouvera sa famille, ainsi que « El Coco », un monstre qu’on suppose imaginaire l’ayant effrayé toute son enfance…
Bien rythmé, bien joué, avec un croquemitaine d’honnête facture et un secret de famille bien enfoui, Homecoming est l’un des meilleurs épisodes, avec ce jeune homme rentré au bercail qui affronte ses propres démons, à la fois métaphoriques et réels, qui conclura de façon généreuse une saison malheureusement en-dessous de la moyenne malgré de bonnes intentions de départ. 7/10
Comme dans la saison précédente, la série confirme toujours autant ce désir de présenter des minorités, d’origines diverses (hawaïens, indiens, arabes, asiatiques, latinos, afro-américains, rien que ça !), tout comme elle se montre « LGBT friendly » avec des couples gays et lesbiens ayant les premiers rôles. Certes, parler de ces groupes est louable, mais quand cela se fait au détriment d’un scénario valable, on peut tout de même se poser des questions quant au but véritable des scénaristes. Faire de l’inclusion ou proposer de vraies histoires ? On a tout de même l’impression de s’éloigner pas mal de la série séminale avec le concept des deux phrases, ne servant plus que de prétexte pour exposer des communautés ou concepts à la mode ! On retiendra tout de même deux épisodes à glisser dans le haut du panier (Teatime et Homecoming), ce qui est bien trop peu pour une série qui commet les même erreurs que la saison précédente : écueils similaires quant aux représentations exposées et paresse des scripts ! Dommage !