Affiche française
VELVET VAMPIRE - THE | VELVET VAMPIRE - THE | 1971
Affiche originale
VELVET VAMPIRE - THE | VELVET VAMPIRE - THE | 1971
Un film de
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oui

Velvet vampire - the

Velvet vampire - the

Lee et sa femme Susan rencontre Diane LeFanu dans une galerie d'art. Lee est subjugué par Diane, ce qui provoque la jalousie de Susan. Carl Stoker, le responsable de la galerie, présente Diane à Lee et Susan. Diane propose aux mariés de venir passer du temps dans sa grande villa perdue en plein milieu du désert. D'abord réticente, Susan accepte. Le comportement ambigu de Diane envers Lee provoque des tensions au sein du couple. Dans la nuit, Susan fait des rêves érotiques dans lesquels elle fait l'amour à son mari avant que ce dernier ne rejoigne Diane. Le lendemain, elle découvre que Lee a fait quasiment le même rêve. Le couple ne sait pas que Diane les épie, cachée derrière un miroir sans tain...

VELVET VAMPIRE - THE | VELVET VAMPIRE - THE | 1971

L'AVIS :

Les années 70 ont vu l'érotisme envahir le cinéma fantastique et notamment le cinéma vampirique. La Hammer cède aux plaisirs de dénuder ses actrices dans "The Vampire Lovers", "Lust for a Vampire" ou "Twins of Evil" quand le français Jean Rollin fait de même dans "La Vampire nue", "Le Frisson des Vampires" ou "Lèvres de Sang" entre autres. Jess Franco n'est pas en reste avec "Vampyros Lesbos", tout comme José Ramón Larraz avec "Vampyres". A cette petite liste loin d'être exhaustive, on ajoutera "Les Lèvres Rouges" d'Harry Kumel et ce "The Velvet Vampire" dont la réalisatrice Stephanie Rothman avoue avoir été très influencé par le film de Kumel justement. Impossible de dire le contraire tant la trame même de The Velvet Vampire se montre similaire, avec ce couple qui va voir sa relation être chamboulée par l'introduction d'un membre extérieur qui va venir les perturber. Et dans les deux cas, il s'agira d'un vampire, bien qu'on peut émettre des réserves quant à la véritable nature de celui qui hante le film de Stéphanie Rothman.

Cette réalisatrice est issue de l'écurie Roger Corman et elle est spécialisée dans les films à petits budgets. Elle a commencé sa courte carrière (7 longs-métrages seulement à son actif) avec Blood Bath en 1966 puis a enchaîné avec It's a Bikini World, The Student Nurses ou Terminal Island. Produit par la New World, The Velvet Vampire n'a pas bénéficié d'un budget conséquent mais Stéphanie Rothman s'est plutôt bien débrouillée ici et livre un film de vampire assez atypique, voire même assez original malgré les influences des Lèvres Rouges. Premièrement, son vampire, Diane LeFanu (clin d'oeil à l'auteur de Carmilla, Sheridan Le Fanu bien sûr) interprété par la brune Celeste Yarnall. Elle n'a pas de dents pointues, elle ne craint pas le soleil (heureusement vu qu'elle vit en plein désert aride) et se reflète dans les miroirs. Par contre, elle mange de la viande crue, à un serviteur qui lui est entièrement dévoué et n’hésite pas à mordre au cou de ses victimes. Elle aime également aller dormir nue sur le cercueil de son défunt mari dans le cimetière avoisinant et semble redouter les crucifix. Un cas atypique, qui questionne. Vraie vampire ou maladie mentale ? On aura une réponse à la fin du film mais cette réponse est contrebalancée par l'ultime image, qui nous fait à nouveau douter. Malin.

En second lieu, la mise en scène de Stéphanie Rothman et les idées qui parsèment le film, notamment son aspect onirique lors des scènes de rêves, font de The Velvet Vampire un film bien plus intéressant qu'il n'y paraît. Avec son décor désertique et sa musique psychédélique qu'on croirait composée par Les Doors, les séquences de rêves donnent une tonalité bien particulière à ce film, et elles sont franchement hypnotiques. On sent un réel travail de mise en forme de la part de la réalisatrice, qui compense son manque de budget par une créativité aboutie et souvent poétique. L'aspect gentiment érotique du film ravira les spectateurs masculins, les deux actrices, Celeste Yarnall et la charmante blondinette Sherry E. DeBoer se dénudant assez régulièrement, tout comme l'acteur Michael Blodgett d'ailleurs, il en faut pour tous les publics ! L'érotisme se montre ici sensuelle et suave, on sent que c'est une femme derrière la caméra et que si cet aspect a été imposé pour rentabiliser le film, elle a su l'intégrer de façon harmonieuse et féminine.

Le rythme du film est assez lancinant, on est comme dans un trip tactile et sensitif, presque westernien de par ses décors en extérieur (les étendues de sable, le cimetière, la villa perdue au milieu de nulle part, la présence d'un serpent à sonnette) et on se laisse porter par l'histoire qui semble parfois se perdre en route mais ça ne dérange pas plus que ça en fait. Même le jeu des acteurs, théâtral la plupart du temps, en ajoute à l'ambiance du film. Déroutant, The Velvet Vampire l'est assurément et le film divisera le public à n'en point douter, tant il est autre. Ce n'est en rien un film de vampire dans la grande tradition du genre mais personnellement, il m'a agréablement surpris et je lui ai trouvé beaucoup de charme, de par son traitement surprenant. A découvrir.

VELVET VAMPIRE - THE | VELVET VAMPIRE - THE | 1971
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* Disponible en DVD chez -> BACH FILMS

Note
4
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Stéphane Erbisti