Vincent

PRICE

Vincent Leonard Jr. Price

PRICE  Vincent

Acteur

Naissance

27 mai 1911

St Louis, Missouri

Biographie

L’un des acteurs les plus aimés et respectés dans le genre Horreur, voit le jour un 27 mai sans aucun doute ensoleillé, en 1911 à St Louis, Missouri. Petit détail amusant : il partage son anniversaire avec une autre figure immortelle, Christopher Lee, les deux précédés d’un jour par Peter Cushing.
Vincent est le troisième de quatre enfants et la fortune amassée par son grand-père, grâce à la levure et la fabrication de bonbons, permet à sa famille de vivre de façon très aisée. Dès l’âge précoce de 16 ans, Price voyage seul en Europe où il visite des musées et galeries d’art, ce qui l’inspire à devenir historien de l’art. Il va faire des études à la prestigieuse université de Yale où il va obtenir des diplômes en Histoire de l’art et Anglais, avant de se décider pour le métier d’acteur. Il commence par jouer au théâtre avant de faire ses débuts sur les écrans en 1938, d’abord dans de petits rôles ("Service de luxe", une comédie de Robert Wade), avant de tourner dans son premier film d’horreur ("L’homme au masque de cire" d’André de Toth, 1953). D’autres films d’horreur à petit budget suivront jusqu’à ce que Price rencontre le véritable succès en 1960 avec le rôle de Roderick Usher dans "La chute de la maison Usher" de Roger Corman. Il s’ensuit alors une série de films d’horreur produits ou réalisés par Corman et le studio AIP, comme "Le puits et la pendule" (1961), "Le corbeau" (1963) ou encore "Le masque de la mort rouge" (1964). Bien que le budget alloué à ces films est plutôt restreint, on y retrouve la même ambiance délicieusement gothique, des décors aux éclairages, en passant par le jeu des acteurs. Price se caractérise déjà par sa taille imposante (1m92), mais plus particulièrement par sa voix formidable et ses multiples expressions faciales qui en font un acteur complètement investi par ses personnages, le rendant ainsi inoubliable.

L’acteur va figurer dans de nombreux autres films, dont "Witchfinder General" (Michael Reeves, 1968) et "L'abominable docteur Phibes" (Robert Fuest, 1971) avant d’abandonner le cinéma au début des années 1970 pour présenter des émissions de cuisine à la télévision américaine. Non content d’être un excellent acteur, Vincent Price se révèle également être un fin gourmet ! Cependant, il ne délaisse pas complètement les plateaux de tournage puisqu’il va présenter de nombreuses séries télé fantastiques, et faire des apparitions dans "Alfred Hitchcock présente", "La croisière s’amuse" ou "Wonder Woman", et bien plus tard, dans "Flic ou zombie" (1988). Il prête également sa voix inimitable à des personnages de dessin animé. Le monde de la musique n’est pas en reste non plus, puisque Michael Jackson loue ses services pour poser sa voix sur le morceau au succès mondial "Thriller" (1982) et le groupe Iron Maiden en fait de même pour l’intro de "Number of the beast" (1982). Price aura néanmoins deux rôles récents au cinéma, dans "The whales of August" (Lindsay Anderson, 1987) et "Edward aux mains d’argent" (Tim Burton, 1990).

Vincent Price compte bien sûr un grand nombre de réalisateurs parmi ses admirateurs, le plus fervent étant peut-être le génial Tim Burton qui lui voue un véritable culte depuis son enfance. Burton va rendre de beaux hommages à son idole à travers l’excellent court métrage largement autobiographique "Vincent" (1982), que l’acteur apprécie tellement qu’il apposera sa voix en tant que narrateur, et surtout avec le merveilleux "Edward aux mains d’argent" où il joue le rôle d’un visionnaire ayant créé un jeune homme très différent des autres. En parallèle avec son film, Burton tourne un documentaire sur Price mais l’acteur disparaît en 1993, ce qui laissera malheureusement le travail inachevé.

Etant un grand amateur d’art de son vivant, Price fonde en 1951 la Vincent Price Gallery and Art sur le campus de East Los Angeles Community College, et en compagnie de sa deuxième épouse, il écrit deux livres culinaires - seul, il a écrit des livres sur l’art et fait de nombreuses conférences.
En ce qui concerne sa vie privée, Price s’est marié trois fois. D’abord à Edith Barrett (1938–1948), ensuite à Mary Grant (1949–1973), et enfin à Coral Browne, de 1974 à la mort de celle-ci en 1991, deux jours après le quatre-vingtième anniversaire de son mari inconsolable et trop malade pour être présent aux funérailles. Vincent Price s’éteint à son tour deux ans plus tard, suite à un cancer des poumons. Son ultime apparition se fait à l’écran télévisé en 1993, dans "The heart of justice".

Bien qu’ayant tourné dans plus de 120 films de genres très différents, Vincent Price a laissé une empreinte indélébile sur l’horreur et le fantastique et continuera sans doute de nous émerveiller par sa présence immortelle sur pellicule.

Lionel Colnard