Affiche française
ANNABELLE | ANNABELLE | 2014
Affiche originale
ANNABELLE | ANNABELLE | 2014
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Annabelle

Annabelle

John Form vient de trouver pour sa femme, Mia, un cadeau plutôt original : une poupée ancienne, très rare. Enceinte, Mia, est aux anges. Ce bonheur va être écourté par le massacre de leurs voisins par une secte, qui s'en prend à eux. Ce que Mia et John ignorent alors, c'est qu'ils vont aller au-delà du simple fait divers, ils vont donner vie à la poupée...

ANNABELLE | ANNABELLE | 2014

Suite au succès mérité de «Conjuring» l'un des rares films vraiment flippant de ces dernières décennies, il était tentant de rentabiliser le filon. Alors qu'on s'attendait à un Conjuring 2, c'est sur une autre enquête du couple Warren (qui ne revient pas dans ce spin-off!) que les producteurs mettent l'accent, la poupée Annabelle. Alors que le rendu de cette dernière était particulièrement flippant dans le film de James Wan, il est étrange que dans le film qui lui est consacrée, elle n'arrive à aucun moment à mettre la trouille méritée. On est bien loin du clone de Chucky tel qu'il a été vendu.
Plutôt que d'insister sur le thème de la poupée possédée, le film de John Leonetti (immortel réalisateur de «Mortal Kombat, destruction finale» et de «L'effet papillon 2») plonge en pleine démonologie, mais avec une rare finesse, enfilant les lieux communs du genre, jusqu'à nous asphyxier de morale chrétienne bien pensante.

Pourtant, la reconstitution de l'ambiance du début des années 70 démarrait plutôt bien avec cette famille typique de la middle class dans une atmosphère plus décontractée que la décennie précédente, avec la montée des mouvements hippies. Il y plane aussi l'ombre de «Rosemary's Baby», ne serait-ce que le fait que l'héroïne (Annabelle Wallis : «Les Tudors») y soit montrée enceinte. Mais sans la subtilité inquiétante qui émanait du chef d'œuvre de Roman Polanski. Préférant avoir recours aux criailleries incessantes, Leonetti, confond immanquablement la Peur avec le Gros Bruit et apparitions de gros démons. Des effets tellement mal emmenés qu'on ne pourra s'empêcher d'esquisser de larges sourires. A l'exception d'un court passage angoissant en sous-sol, on ne compte pas les effets ratés et les jump scares inutiles.

A cela s'ajoute une réalisation à la ramasse et un manque de style, se contentant de poser la caméra au lieu de distiller la peur sourde. On a droit à des gros plans sur Mia en train de coudre (un suspense palpitant), tout cela pour nous amener à rien, car ce n'est jamais explicité dans le scénario, le pourquoi la poupée se trouverait possédée (en plus on ne la voit jamais bouger....).

Avec sa tête de DTV, Annabelle a de la chance de connaître les joies d'une sortie en salles. On ne pourra pas dire que c'était un film extrêmement attendu mais le résultat est clairement indigne de son sujet, absolument sous-traité car la poupée est souvent mise de côté au profit d'apparitions démoniaques, et beaucoup de sceptiques de la foi chrétienne (dont votre aimable serviteur) risquent de sourire ou d'hocher la tête devant autant de naïveté. On sentait poindre le risque dans la dernière partie de «Conjuring» mais là, le scénario fonce tête baissée dans la morale chrétienne très premier degré. Peut-être que trop occupé sur son «Fast and furious 7», James Wan n'a pas assez surveillé ce qui se passait...

ANNABELLE | ANNABELLE | 2014
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ANNABELLE | ANNABELLE | 2014

Sans surprise, le spin-off du déjà très moyen Conjuring donne un film très mauvais, à peine marqué par une ou deux courtes séquences réussies...

Même passer un week-end chez son proctologue doit être moins douleureux que la vision de cette chose. Au moins chez un proctologue on a les entrailles qui remuent.

Note
1
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Gérald Giacomini