Calendrier - Le

Calendrier - Le

Eva est paraplégique depuis trois ans. Pour son anniversaire, elle reçoit en cadeau un étrange calendrier de l’Avent.
Mais ce ne sont pas les traditionnelles friandises qu’elle découvre chaque jour, mais des surprises plus inquiétantes, parfois agréables, souvent terrifiantes, et de plus en plus sanglantes.
Cette année, Noël va être mortel !

CALENDRIER - LE

L'AVIS :

Le cinéma d'horreur aime les fêtes et les dates particulières. "Halloween", "Vendredi 13", Noël ("3615 code : père Noël", "Black Christmas"), la Saint Valentin, les anniversaires, les bals de promo... Tout peut-être prétexte à célébration horrifique, à malédiction, les réalisateurs n'ayant finalement que le choix dans la date. Patrick Ridremont, dont c'est le deuxième long-métrage après l'étonnant (et très bon) Dead man talking, va pousser le concept plus loin et nous proposer un calendrier de l'avent fantastique.

24 cases donc, pour 24 journées et autant de surprises. D'entrée, les règles sont claires : si l'on commence le calendrier, il faudra aller au bout, et il est interdit de s'en débarrasser. Dans les deux cas, la sentence sera la même : la mort. Ayant reçu l'objet comme cadeau d'anniversaire début décembre, Eva, ancienne danseuse devenue tétraplégique à la suite d'un accident de voiture, ne prend évidemment pas ces avertissements au sérieux. Mais, rapidement, alors que certains événements étranges se succèdent dans son entourage, elle va devoir se rendre à l'évidence : il lui faut suivre les règles, et si les friandises qu'elle découvre ont des effets formidables (argent, amour, guérisons...), il y a un prix à payer pour en profiter.

On se retrouve ainsi devant une réinterprétation du mythe de Faust, avec cette question permanente : les améliorations dans la vie d'Eva (et notamment l'usage retrouvé de ses jambes, pour cette ancienne danseuse professionnelle) valent-elles davantage que les vies de certains membres de son entourage (les très caricaturaux patron, trader ou belle-mère), voire de certains amis ou membres de sa famille ? C'est l'un des points les plus réussis du film : dans un univers horrifique où le personnage principal aurait la plupart du temps cherché à combattre l'entité, ou à comprendre la malédiction, Eva subit la situation autant qu'elle en jouit, et endosse parfois le rôle d'un véritable monstre pour certains, comme dans la séquence de la poupée, proche du vaudou.

Le principe même du film permet de rythmer l'ensemble de façon assez élégante, même si on pourra trouver l'enchaînement des jours assez répétitif. On appréciera quand même l'imagination dont fait preuve Patrick Ridremont, jouant avec le temps (quelques jours disparaissent mystérieusement, un autre est vécu d'un point de vue différent le lendemain), et avec les références (comme avec ce superbe hommage à Nosferatu) et qui permettra de pardonner certaines facilités scénaristiques (personne ne semble vraiment s'inquiéter du comportement d'Eva, et celle-ci retrouve trèèèès facilement l'ancien propriétaire du calendrier), ou l'impression que le film, assez calme au niveau horrifique aurait pu aller plus loin, tant niveau visuel que niveau ambiance, notamment grâce à un boogeyman assez terrifiant mais finalement peu exploité.

Le principal bémol vient sans doute de l'interprétation, qui nous fait parfois totalement sortir du film. J'ai ainsi eu beaucoup de mal à croire aux personnages de John, le patron d'Eva, ou de Boris, l'insupportable trader, même si l'on sent que ces personnages sont volontairement caricaturaux. Rien de rédhibitoire néanmoins pour un film qui, s'il ne fera sans doute pas date, permet de passer un bon moment.

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Bande-annonce
Note
3
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Steeve Raoult