Crocodile de la mort - le
Eaten Alive
Judd est un ancien du Vietnam qui tient le " Starlight Hotel " au bord d'une nationale située au fin fond de la campagne américaine. Tout irait pour le mieux s'il n'était pas un détraqué sexuel qui tue ses clients à coups de faux et les précipite dans le marais jouxtant son bouge. Dans ces eaux agitées, surnage un crocodile, en provenance d'Afrique selon le maître des lieux, doté d'un féroce appétit et de mâchoires acérées, prêtes à déchiqueter tout ce qui passe à leur portée. Passeront dans cet hôtel : une ancienne prostituée qui semble n'être en fait qu'une demoiselle en fugue (interprétée par Marilyn Burns, tout juste échappée de la tronçonneuse de Leatherface), un couple en crise avec leur petite fille, un beauf du coin désirant "s'accoupler" avec une mignonne du terroir, le père et la sœur de la jeune fille en fuite pré-citée. Mais qui survivra au reptile dont la faim semble insatiable?
Juste après le triomphe de "Massacre à la Tronçonneuse", Tobe Hooper est de retour avec un film d'horreur encore plus malsain et gore dans lequel il décide de ne rien suggérer et de montrer de multiples atrocités, rarement vues au cinéma jusqu'alors. Revenir après son chef-d'œuvre de l'horreur et tenter de faire mieux était un pari risqué, mais Tobe s'en sort avec les honneurs. Même si à sa sortie, Le crocodile de la mort était interdit aux moins de 18 ans car jugé extrêmement violent et déviant.
Certes, dans ce film bercé par une musique parfois simpliste, un montage souvent foireux, des dialogues pesants au début, on a du mal à retrouver l'ambiance ô combien glauque de "Massacre" dont "Le crocodile" semble apparemment se réclamer. Mais la photo, les éclairages et l'histoire sont la marque de fabrique de l'auteur : violent, cru, cruel et parfois débordant d'un humour noir corrosif. Comme par exemple, dans la scène du début qui voit une prostituée se faire virer par la patronne de la maison close qui l'emploie sous prétexte qu'elle refusait de céder aux propositions d'un de ses clients (joué d'ailleurs par un tout jeune Robert Englund hilarant en "redneck" obsédé!) désirant "essayer quelque chose de différent" !!!
ATTENTION SPOILERS
Ce qui en revanche dénote un peu, ce sont les trop rares apparitions du crocodile, dont on ne voit que la gueule et la queue de manière furtive et la fin trop prévisible du film qui voit le propriétaire érotomane se faire dévorer par le monstrueux reptile. Mais l'ensemble constitue un spectacle très divertissant pour ceux qui désirent passer une sympathique soirée. Au grand dam de ses nombreux fans, lors des années suivantes l'ami Hooper a commencé à entacher sa filmographie d'affreux petits navets. Quoi qu'il en soit il aura prouvé avec Le crocodile de la mort (également connu sous les titres : "Death Trap"/"Horror Hotel"/"Horror Hotel Massacre"/"Legend of the Bayou"/"Murder on the Bayou"/"Starlight Slaughter") qu'il n'était pas le réalisateur d'un seul film, ce qui n'est déjà pas si mal !