Anges de la haine - les
World gone wild
Terre, 2087. Après un holocauste nucléaire qui a décimé la quasi totalité de la population, une poignée de survivants tente de reconstruire un semblant d'humanité. L'eau est devenue la ressource la plus précieuse. Une aubaine pour les survivants d'un petit village, ce dernier possède une source inépuisable. C'est alors que de mystérieux visiteurs vêtus de blanc font irruption, menés par leur leader, Derek Abernathy. Ce dernier provoque un carnage et menace de revenir pour terminer le travail. Ethan, un excentrique du village, décide de se rendre en ville pour constituer une équipe de renégats qui pourront l'aider à résister au prochain assaut de Derek...
L'AVIS :
Vous le savez tous, la sortie de "Mad Max 2" en 1981 a lancé la vague des films post-nucléaire et divers pays, et notamment l'Italie, se sont lancés dans la production de films un peu cheap qui mélangent action et S-F dans des décors ravagés, illustrant un monde dans lequel la violence règne en maître. Les Etats-Unis ne sont pas en reste dans le domaine et c'est un film américain dont je vais vous parler aujourd'hui. "Les Anges de la Haine" a été réalisé en 1987 par Lee H. Katzin. On doit à ce réalisateur de nombreux épisodes de séries-télévisées mais aussi des films et téléfilms assez connus, comme "Qu'est-il arrivé à Tante Alice ?" en 1969, "Le Mans" en 1971 ou "Terreur dans le ciel" en 1978.
Sur un scénario assez classique de Jorge Zamacona, Katzin livre un post-nuke dans la bonne moyenne du genre avec Les Anges de la Haine. On se doute lors de la vision du film que le budget n'a pas du être bien mirobolant et qu'il a du jongler avec les moyens du bord. Il a tout de même un solide casting, avec Bruce Dern dans le rôle de l'excentrique Ethan, Michael Paré dans le rôle du héros George Landon ou bien encore la charmante Catherine Mary Stewart dans le rôle d'Angie, une jolie blondinette dont le héros tombera amoureux évidemment. D'autres gueules de la série B nous seront familières ici, telles celle d'Anthony James ou de Julius Carry. On trouve même le chanteur du groupe punk Adam and the Ants dans le rôle du méchant Derek, qui est une sorte de gourou azimuté, qui dirige une secte de personnes lobotomisées par ses prêches, qu'il déclame en tenant un ouvrage écrit par... Charles Manson ! Pour l'anecdote, à l'origine, il était prévu que le livre soit celui de L. Ron Hubbard mais l'église de la scientologie a menacé de porter plainte. Bref.
Tout ce petit monde se retrouve donc sur une terre ravagée par des années de guerres nucléaires et où tente de survivre quelques poignées de rescapés. Souci majeur : il n'y a pas eu de pluie depuis cinquante ans ! L'eau est donc devenue une denrée rare, qui se vend à prix exorbitant. Les survivants du village où résident Bruce Dern et Catherine Mary Stewart ont la chance de posséder une source, ce qui est tout de même bien pratique pour s'hydrater et cultiver de la nourriture. L'arrivée de Derel et de ses anges de la haine, tout de blanc vêtu, va venir apporter son lot de malheur aux habitants du village. On a droit à un joli massacre en règle, lors d'une séquence typique de ce genre de films. Suite à ce carnage, le film va devenir une sorte de variation qui ne dit pas son nom des Sept Mercenaires ! On a même un portrait de Steve McQueen dans la chambre de l'héroïne ! Le personnage joué par Bruce Dern sait très bien que Derek et sa horde vont revenir et il se rend en ville pour recruter des mercenaires afin de préparer la défense du village et la contre-attaque. On fait alors la connaissance de personnages un peu excentriques, qui ont tous une personnalité bien à eux.
On a donc un gentil héros, un motard qui ne fait pas dans la demi-mesure, un pistolero qui fait des shows truqués à l'aide de son assistant noir qui se retrouvera lui aussi embarqué dans l'aventure ou un loufoque qui verse dans le cannibalisme à ses heures perdues. A bien y regarder, et vu la configuration et la personnalité de cette équipe, toute ressemblance avec la série-télévisée L'Agence tout Risques serait fortuite. Mais impossible de ne pas y penser en tout cas. Malgré des décors minimalistes, Les Anges de la Haine propose tout ce qui fait le charme des films post-nuke : violence, un peu de sadisme, décors en ruine, véhicules motorisées pour se déplacer, nombreuses bagarres et gunfights, un méchant bien fou dans sa tête et un peu d'humour.
On est certes très loin du niveau de qualité pour film de George Miller mais pour une petite série B à faible budget, ça fait gentiment le job en tout cas et si pour certains on est dans le domaine du nanar, le film devrait tout de même séduire les amateurs de post-nuke qui n'en attendent pas trop. Dans la bonne moyenne du genre, comme déjà dit.