Anthropophagous 2000
Man eater 2000
Uncut en tant qu'éditeur et Andreas SCHNAAS en tant que réalisateur réitèrent leurs précédents larrons ("nikos the impaler" ; "demonium"…). Grâce à cela le public français ne sera pas délaissé, et pourra se rincer l'œil sur du gros gore qui tâche…
Une bande d'amis se retrouvent dans une bourgade italienne isolée afin d'y passer des vacances. Mais lorsque le camping-car tombe en panne, c'est le drame. La femme enceinte du groupe se foule la cheville en tentant de descendre du véhicule. Le guitariste-aux-cheveux-longs va alors se dévouer pour veiller sur la future mère cependant que les autres se rendent au village.
A leur grande surprise la petite commune est totalement déserte. Les trois amis décident donc de pénétrer dans une maison. Grand mal leur en prend, les habitants ont été massacrés sauvagement et laissés aux asticots et à la poussière. Sur le sol traîne un journal "une ville entière massacrée par un maniaque."
En 1999 le réalisateur ‘culte' Joe D'amato décède. Il n'en faut pas plus à Andy Schnaas pour attraper sa caméra pour un hommage au réalisateur trash italien.
Malheureusement Joe D'Amato n'a pas vraiment brillé pour son savoir faire et a, tout au long de sa carrière, accumulé les navets douteux ("porno holocaust" …). Parmis ceux-ci, un se détache plus particulièrement de la masse : "Anthropophagous". Célèbre grâce à une seule scène, où le spectateur voit le ‘monstre' dévorer un fœtus.
C'est un peu léger. Les mauvaise langues pourront dire que la multitude de titres sous laquelle le métrage se cache ("The Grim Reaper" ; "Antropophagous" ; "Anthropophagus" … j'en passe et des meilleurs) expliquerait de façon plus rationnelle la renommée du film.
De retour à notre cher Andreas Schnaas, et à son hommage ; l'Allemand avoue que le matériau original, malgré son statut culte, manque cruellement d'énergie. Ainsi Andy va tenter d'insuffler à la bobine poussiéreuse, un peu de mordant, ce qui pour le cinéaste allemand se traduit par "Vas-y Andy, lésines pas sur le sang !"
Pour être sanglant, Anthropophagous 2000 est sanglant ! Les tripes et les membres volent, les hurlements des protagonistes se transforment rapidement en gargouillis gorgés de sang… Mais est-ce réellement ce que vous désiriez ? En effet le film n'en a pas pour autant acquis une énergie transcendante qui va coller mémé aux accoudoirs du fauteuil et envoyer votre chat taquiner le plafond.
Il serait en fait raisonnable de soutenir le contraire. Schnaas s'égare dans une bouillie sanglante sans personnalité et présente un métrage gore sans charme.
Les effets spéciaux cheap n'y sont pas étrangers. Au lieu d'être dégoûté (ou même amusé) l'amoureux de splatter ne va trouver ici que matière a déception. Pour se consoler le spectateur pourra se dire que Schnaas lui a fait grâce d'effets numériques douteux. Mais les pauvres mannequins coiffés de façon à ressembler à la victime ne font pas illusion.
Certes certaines prothèses remplissent leurs rôles (particulièrement lors des éventrements), mais rien d'exceptionnel.
Pourtant le plus navrant reste à venir : afin de rendre un hommage comme il se doit à l'original, Schnaas a fait appel pour la première fois a des acteurs professionnels.
Bien… Certes… Hum… Etrangement la différence ne saute pas aux yeux. Ca sent toujours autant l'amateurisme à plein nez.
Ce qu'il manque à ce film pour être satisfaisant ? Des effets dignes de ce nom et des acteurs crédibles de A à Z. Le sujet ne prête pas à l'humour, et l'ambiance est sensée être poisseuse et malsaine au possible, ces deux ingrédients sont donc indispensables.
Pour pinailler encore un peu plus, j'ajouterais qu'une musique plus pesante aurait été la bienvenue. Toutefois, le cinéma indépendant – particulièrement lorsqu'il lorgne du côté du gore – étant ce qu'il est, on pardonnera aisément le manque de moyens. C'est d'autant plus dommage qu'avec des moyens à la hauteur de ses ambitions, Schnaas ferait des merveilles de gore.
* DVD disponible sur www.uncutmovies.fr
* Merci à Devildead et à Uncut Movies pour les photos.