Affiche française
BOULEVARD DE LA MORT | GRINDHOUSE : DEATH PROOF | 2007
Affiche originale
BOULEVARD DE LA MORT | GRINDHOUSE : DEATH PROOF | 2007
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Boulevard de la mort

Grindhouse : death proof

La sexy Jungle Julia et ses copines partent en virée la nuit écumer les bars et les dancings, où se mêlent alcool, musique et garçons. Dans cette ambiance surchauffée, nos demoiselles retiennent particulièrement l'attention d'un homme, qui se fait appeler Stuntman Mike, de par son métier de cascadeur. D'apparence sympathique et galant, malgré la cicatrice qui lui balafre le visage, Stuntman Mike va rapidement dévoiler sa vraie nature, celle d'un psychopathe de la route…

BOULEVARD DE LA MORT | GRINDHOUSE : DEATH PROOF | 2007

A l'origine, un projet diablement excitant : "Grindhouse". Sous ce nom étrange désignant les cinémas de quartier américain qui diffusaient des films d'exploitation de façon quasi non stop, on trouve une idée de Quentin Tarantino et Robert Rodriguez voulant rendre hommage à ces séances en proposant un grand programme cinématographique dans lequel on trouverait deux films qui seraient entrecoupés par un entracte avec diffusion de bandes annonces. Les deux films en questions, ce sont "Death Proof" (baptisé Boulevard de la Mort chez nous) et "Planet Terror". Les bandes annonces ont été confiées à des amis des deux réalisateurs parmi lesquels Eli Roth ou Rob Zombie par exemple. Elles étaient au nombre de quatre ("Don't" d'Edgar Wright, "Thanksgiving" d'Eli Roth, "Machette" de Robert Rodriguez et "Werewolf Women of the SS" de Rob Zombie) et venaient s'intégrer entre la diffusion des deux films. Bref, un projet alléchant, véritable déclaration d'amour au cinéma Bis. Malheureusement, le public n'a pas suivi. Plus de 3h30 assis dans un cinéma, le procédé a fait fuir le public et fait peur aux exploitants (qui ne trouvent pourtant rien à redire à la diffusion des versions longues du Seigneur des Anneaux…) qui ne veulent pas diffuser "Grindhouse". Le concept est alors mis aux oubliettes face au mauvais score du box-office et les deux films sortent séparément, reléguant à la poubelle les bandes-annonces par la même occasion. Débarque donc sur les écrans "Boulevard de la Mort" dans une version un peu plus longue que dans sa version Grindhouse et qui correspond selon les propres dires de Tarantino au film tel qu'il voulait qu'il soit. Pourquoi pas après tout, on se consolera avec la sortie du DVD qui nous présentera le concept Grindhouse avec bandes annonces et touti quanti. Que ceux qui ne voient dans cette sortie séparée qu'une vaste opération mercantile destinée à nous faire raquer deux fois la place de cinéma, qu'ils attendent donc le DVD pour se rassasier de l'esprit "Grindhouse". Les autres iront dans les salles obscures…

""Death Proof" est un slasher movie dans lequel le couteau est remplacé par une voiture". C'est sous cette forme que Tarantino présente son nouveau long-métrage. Quant on connaît la culture Bis de Quentin le cinéphile fou, et qu'on regarde sa filmographie, on se dit qu'on tient là une nouvelle bombe de la série B, qui va renvoyer ad patres tous les films de voitures tueuses (avec pilotes ou non) comme "Duel", "Christine", "L'enfer mécanique", ou plus récemment "Highwaymen" ou "Monster Man" par exemple. Vendredi 13 avec une voiture à la place de Jason et le savoir-faire de Tarantino. Merde, pas possible de passer à côté de ça. En plus, on commence à reluquer le casting et là, on tombe nez à nez avec le nom de Kurt "Snake Plissken" Russell. Et dans le rôle du psychopathe ! La vache ! Les pulsions cardiaques se mettent d'un coup à s'accélérer de manière intensive. Le reste du casting se compose essentiellement de femmes et là, on atteint un pseudo orgasme en imaginant Kurt Russell s'amuser à écraser des jolies filles à tour de bras.

Et bien vous pouvez oublier tout ce que je viens d'écrire parce que vous ne verrez rien de tout ça dans "Boulevard de la Mort". Bon, j'exagère un peu comme on le verra un peu plus bas dans ce texte mais quand même ! Quentin, t'as grave abusé là quand même ! Non mais c'est vrai, avec sa superbe affiche, avec sa voiture dont le capot est orné d'une tête de mort, avec un Kurt Russell balafré et psychotique, tu pouvais pas rater ton film ! Le problème, c'est que tu t'es trompé de scénario, tu as réalisé celui du "Boulevard de l'ennui" ou du "Boulevard de la parlotte" au lieu du "Boulevard de la mort". Tu fais chier Quentin, merde, on sait que tu aimes les longues séquences de dialogues, et moi aussi je les aime dans tes films ces séquences là, parce qu'elle apportent quelque chose au film justement, elles aident au déroulement de l'histoire. Mais pas là. Non, pas dans Death Proof.

Croyez-moi, je suis fan de Tarantino même si je reconnais volontiers qu'il n'invente rien et recycle les idées des autres. Mais il le fait si bien que je lui pardonne aisément. Mais là, pendant la séance de torture que j'ai vécu durant la vision de "Boulevard de la Mort", je me suis dit qu'il fallait qu'il arrête quand même de nous asséner des dialogues à rallonge qui n'en finissent plus. Sur une durée d'1h45 environ, combien de dialogues incessants qui, pour une fois, n'apportent rien à la trame du film ? Trop c'est trop. Alors oui, certains dialogues font mouche, on sourit, on s'amuse certaines fois, mais dans l'ensemble, toutes ses nanas qui papotent pour ne rien dire, sur les mecs, les voitures, la boisson et autres, et bien elles ne provoquent que l'apparition de l'ennui, et un ennui véritable hein, celui qui vous fait vous demander combien de temps ça va encore durer parce que là, y'en a marre ! Le pire, c'est qu'une séquence de dialogue interminable succède une autre séquence de dialogue interminable. Après le papotage dans la voiture, le papotage dans le bar. Bon, c'est sympa, on voit Tarantino lui-même en barman et Eli Roth en mec ne pensant qu'à s'enfiler l'une des nanas en l'enivrant d'alcool. Mais dieu que ça se traîne, que ça se traîne en palabre inutile…

Et le pire du pire (ben oui, le calvaire n'est pas fini…), c'est que le film de Tarantino, qui se divise en deux avec deux groupes de filles différentes prises en chasse par Kurt Russell, nous assène donc du bavardage fois 2 ! Certes, le sujet de discussion des demoiselles est un peu différent cette fois, puisque le second groupe préfère parler voiture et belle carrosserie mais honnêtement, ça ne change pas la donne, même si cette seconde partie est plus enjouée que la première. Je vais y revenir par la suite.

Bref, du dialogue, encore du dialogue qui finit par tuer le film en lui enlevant tout son rythme (je ne m'attendais pas à voir un monument du film d'action hein, restituons bien le contexte, mais quand même un film un peu plus nerveux) et fait qu'on trouve le temps très llllooooonnngggg. Pour une fois, c'est une version courte qu'on aimerait bien voir !

Ah oui, tiens, j'y repense, les personnages des deux flics à l'hôpital, ils servent à quoi ? A rien…

Et puis monsieur Tarantino, quand on a une actrice aussi mignonne que Mary Elizabeth Winstead, c'est quand même dommage de ne pas l'utiliser à meilleur escient.

Bon, maintenant que le gros point négatif du film a été cité, on peut parler un peu des points positifs, qui malheureusement, ne parviennent pas à faire oublier le point négatif tellement il est grand.

Tout d'abord, Kurt Russell. C'est bien simple, il est absolument magistral dans le rôle de Stuntman Mike. Visage carré, balafre sur le visage, aimant les buritos bien gras et ne buvant pas d'alcool. C'est tellement dommage qu'il n'apparaisse pas assez longtemps parce qu'il est vraiment le point fort du film. Un vrai salopard comme on les aime, sans aucune pitié, sachant amadouer ses victimes avant de leur révéler sa vraie nature de façon bien sadique. Un personnage qui est d'entrée parmi les méchants les plus charismatiques du cinéma.

Le casting féminin. Des filles plutôt jolies, dont certaines rendent bien hommage à la Blaxploitation tout comme à l'univers de Russ Meyer, sans toutefois la forte poitrine. L'allusion au trio déjanté de "Faster Pussycat Kill Kill" est vraiment bien présente lors de la seconde partie du film, et notamment lors de la vengeance des filles contre Stuntman Mike. La raclée qu'il prend nous renvoie directement au traitement que faisait subir Tura Satana et ses copines aux mâles qui se mettaient sur leur route.

La danse érotique (la Lap Dance) faite par Vanessa Ferlito à Kurt Russell est un pur moment d'extase !

La prestation de Rose McGowan, parfaitement crédible et qui, s'en nous avoir pris la tête en papotant des heures, s'avère le personnage pour qui on a le plus de compassion lors de sa mort ultra violente. Une mort qui restera dans les annales niveau sauvagerie.

La collision entre la voiture des filles et le bolide de Stuntman Mike. Filmée sous l'angle de vision de chacune des passagères, un accident monumental qui restera lui aussi dans les annales. Total respect !

La course poursuite entre le second groupe de filles et Stuntman Mike, avec Zoe Bell attachée sur le capot de sa voiture, le tout filmé sans effets spéciaux apparemment. Putain, si tout le film avait été comme ça, on s'en serait pris plein les mirettes et on serait sorti du ciné avec un méga sourire sur le visage, du style "whouahh, quel pied !", parce que là, cette chevauchée sauvage mécanique, elle vaut son pesant de cacahuètes.

Les nombreux clins d'œil à des films connus ou méconnus. On citera pêle-mêle et sans exhaustivité :
- Le poster de "Soldat Bleu" dans le bar
- Le tee-shirt d'une des filles qui représente une scène avec Tura Satana de "Faster Pussycat Kill Kill"
- La cicatrice de Kurt Russell situé du même côté que le bandeau porté par Snake Plissken
- Une des filles appelle Kurt Russell "Zatoichi" en référence à sa cicatrice sur le visage
- La voiture de Stuntman Mike pulvérise une pancarte sur laquelle on pouvait lire les titres de "Scary Movie 4" et "Wolf Creek".
- Les filles dans la seconde partie du film, amoureuse des voitures, parlent de "60 secondes chrono" et de nombreux autres films mettant en scène des véhicules comme "Américan Graffitti" ou "Vanishing Point". C'est dans ce dernier film qu'on voit la Dodge 70 Challenger tant convoitée par nos amatrices de grosse cylindrée.
- Lors du premier accident, l'une des filles à la jambe arrachée, hommage aux Dents de la Mer.
- L'un des flics appelle Stuntman Mike "Tobe Hooper"
- On entend l'une des filles parler de "L'équipée du Cannonball".
- Le poème que Stuntman Mike récite à Vanessa Ferlito pour avoir droit à sa Lap Dance est le même que dans le film "Telefon" de Don Siegel (mais il ne déclenche pas le même résultat…)
- Stuntman Mike parle de la série télévisée "Le Virginien"
Et j'en passe. On pourrait citer également la façon de filmer de Tarantino qui rappelle celle de Reservoir Dogs ou le fait qu'on entende la musique de "Blow Out" dans le film. Plusieurs visions seraient nécessaires pour tenter de répertorier toutes les références mais le problème, c'est que je n'ai franchement pas envie de me retaper tous les dialogues !

Plus de points positifs que de points négatifs dans ma critique mais le souci, c'est que le négatif emporte tout sur son passage. Alors oui, on s'en prend plein la vue durant les passages positifs cités ci-dessus mais ça n'a pas suffit à faire qu'en sortant de la salle, j'étais dégoûté quand même du film tant les bavardages m'ont assommé. Je prendrai sûrement plaisir à le revoir en DVD, parce qu'avec l'option des chapitres, je pourrais zapper les passages chiants et Dieu sait s'il y en a.

Une grosse déception pour moi qui en attendait peut-être trop. Le malheur, c'est que les scènes réussies sont absolument géniales mais les scènes de dialogues, je vais encore me répéter, sont trop longues ! Dommage, dommage, Tarantino est passé à côté de son sujet, ce qui n'est pas le cas de Robert Rodriguez qui a réalisé une pure bombe avec "Planet Terror" !

BOULEVARD DE LA MORT | GRINDHOUSE : DEATH PROOF | 2007
BOULEVARD DE LA MORT | GRINDHOUSE : DEATH PROOF | 2007
BOULEVARD DE LA MORT | GRINDHOUSE : DEATH PROOF | 2007
Note
3
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Stéphane Erbisti