Couverture française
Carnets noirs | Finders Keepers | 2015
Couverture alternative
Carnets noirs | Finders Keepers | 2015
Auteur
Editeur
Date de parution (France)
Pages

432

Couleur ?
Non
Langue

français

Carnets noirs

Finders Keepers

En prenant sa retraite, John Rothstein a plongé dans le désespoir les millions de lecteurs des aventures de Jimmy Gold. Rendu fou de rage par la disparition de son héros favori, Morris Bellamy assassine le vieil écrivain pour s'emparer de sa fortune, mais surtout, de ses précieux carnets de notes. Le bonheur dans le crime ? C'est compter sans les mauvais tours du destin... et la perspicacité du détective Bill Hodges...

L'AVIS :

CARNETS NOIRS constitue la suite (au cinéma on parlerait peut-être de spin-off) de Mr MERCEDES : on y retrouve les principaux personnages (le retraité Hodges et son petit monde) mais l'intrigue part dans une tout autre direction et délaisse Brady, le tueur à la Mercedes. Ce-dernier apparait néanmoins dans quelques séquences annonçant le troisième et dernier tome, FIN DE RONDE.

Tout débute par l'assassinat d'un célèbre écrivain à la retraite, John Rothstein, par un de ses fans déçu par la conclusion d'une trilogie littéraire consacrée à Jimmy Gold, dit le Coureur, sorte de looser magnifique finissant par rentrer dans le rang. le meurtrier, Morris Bellamy, se fait choper quelques jours plus tard pour viol. Condamné à la prison à vie il croupit durant 30 ans dans sa cellule avant d'être finalement libéré, décidé à récupérer son pactole, à savoir non seulement une grosse somme d'argent mais surtout les manuscrits inédits de Rothstein, dont deux romans supplémentaires du cycle Jimmy Gold. Or, ce trésor est tombé entre les mains d'un adolescent, Peter Sauber, dont le père sans emploi a été gravement blessé par le tueur à la Mercedes. Peter décide d'utiliser cette manne providentielle pour sauver sa famille. Chaque mois il envoie quelques centaines de dollars à ses parents de manière anonyme. Mais un jour le puit se tarit et Peter se résout à négocier les fameux carnets inédits de Rothstein auprès d'un libraire spécialisé. Ce qui permet à Morris de retrouver sa trace…

Après MISERY, le King renoue avec l'obsession littéraire et propose deux protagonistes antagonistes tout aussi fascinés par les romans de Rothstein : d'un côté le psychopathe Morris Bellamy (sorte de version masculine de l'infirmière Annie), de l'autre Peter, adolescent intelligent et sensible. Malheureusement, ces deux portraits réussis, auxquels s'ajoute le toujours attachant Hodges et sa petite troupe, ne suffisent pas à rendre CARNETS NOIRS réellement palpitant.
Le roman souffre en effet du défaut coutumier du King : une dilution du récit dans de nombreuses sous-intrigues. Lorsque l'auteur est inspiré cela ne pose aucun problème, même dans ses pavés les plus conséquents (CA, 20/11/63). Par contre, lorsqu'il se montre moins en forme, comme ici, les longueurs se font sentir et le lecteur achoppe sur de trop nombreux détails pas vraiment indispensables. Il faut, par exemple, atteindre le tiers du roman pour retrouver les personnages de Mr MERCEDES, jusque-là à peine évoqués. Certes, il est intéressant de voir l'écrivain opter pour une approche différente et s'éloigner radicalement des recettes du précédent ouvrage mais, avouons-le, les 150 premières pages manquent un peu de mordant pour passionner. le lecteur s'impatiente avant de retrouver les personnages de Mr MERCEDES : le vieux flic retraité Hodges, la perturbée mais sympathique Holly Gibney et le jeune prodige Jérôme. En dépit d'une intrigue bien menée (on reconnait le métier du King pour entremêler différentes lignes narratives qui finissent logiquement par se rejoindre), tout cela manque de suspense et d'une réelle tension et la conclusion, trop prévisible et attendue, déçoit.

Heureusement, des passages très réussis, intercalés durant la progression de ces CARNETS NOIRS, en rendent néanmoins la lecture plus intéressante. Diverses scènes montrent ainsi Hodges retourner au chevet d'un Brady (le fameux tueur à la Mercedes) catatonique alors que les infirmières chargées de sa garde font état d'étranges rumeurs : l'assassin aurait développé des pouvoirs psychiques. L'épilogue, entre « Patrick » et « La grande menace » confirme la véracité de ces dires et laisse ouverte la porte pour l'ultime volet de la trilogie, FIN DE RONDE que l'on a hâte d'entamer en dépit de la semi déception de ces CARNETS NOIRS. Un King « bon mais sans plus ». On en attend davantage de l'auteur phare du fantastique et de l'épouvante.

Note
3
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Fred Pizzoferrato