Chair pour frankenstein
Flesh for frankenstein
Afin de créer une race parfaite, le Baron Frankenstein, aidé de son assistant Otto, entreprend de trouver la tête qui manque à son ultime création. Croyant avoir trouvé la tête idéale chez un beau garçon qu'il croit également doué pour le sexe, le Baron décapite en réalité un jeune homme qui voulait devenir moine. Une fois sa créature mâle terminée, le Baron lui présente une ravissante créature femelle mais cette dernière ne provoque aucune réaction chez son congénère. Dans le même temps, la femme du Baron, qui s'ennuie à mourir dans son château, s'octroie les faveurs d'un nouveau serviteur, qui n'est autre que le meilleur ami du garçon décapité par son époux...
L'AVIS :
En 1973 et 1974, le réalisateur Paul Morrissey, connu pour sa trilogie mettant en vedette l'acteur Joe Dallesandro (Flesh / Trash / Heat), réemploi ce dernier pour un diptyque érotico-horrifique qui a fait la joie des amateurs de cinéma déviant ! J'ai nommé bien entendu "Chair pour Frankenstein", qui sera donc suivi par "Du Sang pour Dracula", les deux œuvres ayant beaucoup en commun, à commencer par le casting puisqu'on retrouve dans les deux films le génial Udo Kier, Joe Dallesandro ou Arno Jürging, mais également le compositeur Claudio Gizzi, le directeur de la photographie Luigi Kuveiller, la plupart des producteurs (dont Andy Warhol ou notre frenchy Jean Yanne) ainsi que Carlo Rambaldi aux effets-spéciaux. Ce diptyque a également pour point commun le fait d'associer érotisme, situations scabreuses et gore décomplexé et de donner l'occasion à Udo Kier de livrer deux savoureuses prestations, une dans le rôle du Baron Frankenstein et l'autre dans le rôle du Comte Dracula.
Personnellement, j'ai toujours préféré Chair pour Frankenstein à Du Sang pour Dracula et cette nouvelle vision, enfin dans sa version d'origine, à savoir en 3D, ne me fera pas changer d'avis, bien au contraire ! Chair pour Frankenstein, visionné en relief, augmente encore le plaisir jubilatoire qu'on a d'assister aux expériences pas piquées des hannetons de notre Baron Frankenstein, toujours aussi cinglé ! C'est en effet un véritable déluge d'effets de jaillissements qui nous attend, et quand certain de ces effets versent dans le gore, on se prend à avoir un grand sourire sur le visage, tentant avec nos doigts de palper les viscères et autres organes qui sortent littéralement de notre écran ! Déjà qu'en version plate, le spectacle était fun au possible alors imaginez en 3D ! Udo Kier campe un excellent Baron Frankenstein, qui déclame des sentences hilarantes avec force et conviction ("Pour connaître la mort, Otto, tu dois baiser la vie... dans la vésicule biliaire !") et ne vit que pour l'accomplissement de son oeuvre, à savoir créer deux êtres parfaits qui s'accoupleront afin de donner naissance à des êtres parfaits qui pourront alors repeupler la Terre et le glorifier ad vitam aeternam ! Toujours aussi mégalomane, excentrique, fou à lier, notre cher Baron !
Toujours est-il qu'il a nettement progressé en matière de conception de créatures à l'aide de diverses parties du corps depuis ses premières apparitions au cinéma ! Il suffit de voir la ravissante créature femelle, interprétée par le non moins charmante Dalila di Lazzaro ! Alors oui, la cicatrisation de l'ensemble n'est pas encore parfaite mais malgré ça, difficile de ne pas la trouver sexy, surtout qu'elle passe la plupart du temps entièrement nue à l'écran. Il faut voir le Baron fouiller dans les entrailles de cette jolie créature ou lui faire l'amour sur la table d'opération, en lui caressant les organes internes, provoquant l'incrédulité de son assistant Otto, joué par le tout aussi excellent Arno Jürging qui fait des mimiques avec son visage à mourir de rire ! et tout ça se déroule dans une bonne humeur communicative et ultra-festive, là où Du Sang pour Dracula se montre nettement plus mélancolique. L'érotisme est bien présent tout au long du film, Joe Dallesandro remplit son rôle de serviteur sexuel vis à vis de la Baronne avec classe et vigueur, et la présence des deux enfants du couple incestueux, la Baronne étant la sœur du Baron, crée un côté un peu malsain puisque les deux têtes blondes, qui connaissent tous les passages secrets du château, assistent autant aux expériences de leur père qu'aux accouplements de leur mère ! Forcément, ça laisse des traces chez d'aussi jeunes enfants et le final ne fera que confirmer ce qu'on pensait d'eux tout au long du film, ce qui rajoute à l'humour noir lui aussi bien présent !
Niveau gore, il y a de quoi faire, avec des effets-spéciaux plus ou moins réussis (la tête décapitée fait peu illusion par exemple) mais dans l'ensemble, pas de quoi bouder son plaisir, surtout lors du final grand-guignolesque à souhait et qui trouve un écrin parfait en 3D ! Pour tous amateurs de cinéma trash, pour tous ceux qui n'hurlent pas au sacrilège de voir des figures mythiques comme le Baron être malmenées avec amour mais aussi irrévérence et humour, n'hésitez pas à vous plonger corps et âme dans Chair pour Frankenstein ! Un titre phare de la célèbre collection VHS René Chateau Les Films que vous ne verrez jamais à la télévision et qui est donc désormais disponible en UHD, BR (sous-titres anglais) et donc en 3D (anaglyphe et Real 3D) grâce à l'éditeur Vinegar Syndrome.
* Disponible en UHD, BR et BR 3D (anaglyphe et Real 3D) chez VINEGAR SYNDROME
• Newly scanned & restored in 4k from its 35mm original camera negative
• Audio commentary with film historians and authors Samm Deighan, Heather Drain and Kat Ellinger
• “Trans - Human Flesh & Blood” - an archival interview with writer/director Paul Morrissey
• “The Ecstasy of Frankenstein” - an interview with actor Udo Kier
• “In the Flesh” - an interview with actor Joe Dallesandro
• “Dimension in Fear” - an interview with producer Andrew Braunsberg
• “Andy’s Shadow” - an interview with film historian & author Stephen Thrower
• “Building the world of Frankenstein” - an interview with art director Gianni Giovagnoni
• “Don’t Say a Word” - an interview with actress Liù Bosisio
• “Feed My Frankenstein” - an interview with assistant director Paolo Pietrangeli
• Original theatrical trailer
• Radio spots • Promotional still gallery
• Audio Recollections with Paul Morrissey
• Screen Test footage with Paul Morrissey
• Raw Q&A footage from 2012 with Paul Morrissey
• Reversible cover artwork
• English SDH subtitles