Clive Barker's Jericho
Clive Barker's Jericho
Un mal ancestral s'est introduit dans notre monde et menace de se répandre sur la Terre entière si on ne l'arrête pas. L'origine de ce mal se trouve à Al Khali, dans le désert du Moyen-Orient. Cette ville moderne est construite sur les ruines de cités bâties par d'anciens conquérants.
L'AVIS :
Si vous êtes fan d’horreur, j’imagine que le nom de Clive Barker ne vous est pas inconnu. Auteur majeur de la littérature fantastique actuelle, on lui doit notamment les Livres de sang, Imajica ou encore Cabale, et nombre de ses écrits ont fait l’objet d’adaptations au cinéma. On pourra ainsi citer "Hellraiser : le pacte", "Cabal" ou "Le Maître des illusions"pour les films qu’il a lui-même réalisés, ou encore "Midnight meat train" et "Candyman". Véritable touche à tout, Barker est également peintre, illustrateur, et scénariste et producteur de jeux vidéo. Il a ainsi participé à l’élaboration de trois jeux : Nightbreed, Undying, et celui qui nous intéresse ici : Jericho.
Jericho, c’est le nom d’un escadron de sept membres entraînés au maniement d’armes conventionnelles et d’armes paranormales. Sept individus à la forte personnalité, grandes gueules et n’hésitant jamais bien longtemps avant de massacrer leurs ennemis à l’aide d’armes et pouvoirs divers et variés : Xavier Jones, le médium, peut ainsi prendre le contrôle d’un ennemi à distance ; Abigail Black, tireur d’élite aux pouvoirs télékinésiques, peut contrôler la trajectoire de ses balles par la pensée et déplacer des objets ; Frank Delgado, armé d’une gatling, peut quant à lui invoquer un esprit de feu pour se protéger ou attaquer ses ennemis ; Simone Cole peut ralentir le temps, augmenter les dégâts des armes à feu et télécharger des munitions ; Billie Church, armée d’un katana, peut utiliser son sang pour brûler ses ennemis ou les immobiliser ; le Père Rawlings peut soigner les membres de l’équipe. Enfin, le capitaine Devin Ross possède également un pouvoir de guérison, mais sera surtout capable, après son décès brutal, de déplacer son esprit dans le corps d’un de ses camarades afin de le contrôler.
Ainsi, si vous contrôlez officiellement l’esprit du capitaine Ross, vous pourrez rapidement utiliser chacun des personnages et bénéficier de leurs dons particuliers. Une certaine originalité qui permet en théorie de varier les plaisirs, même si l’on finit fatalement par utiliser son personnage préféré au détriment des autres, d’autant que certains, comme Cole ou Jones, sont bien moins amusants ou pratiques à utiliser que les autres. Le changement de personnage se fait de façon assez simple sur console, soit en pointant directement la cible voulue, soit par le biais d’un petit menu - il vous faudra néanmoins retenir assez rapidement les noms de vos coéquipiers et l’équipe (alpha ou beta) dans laquelle ils sont pour ne pas perdre quelques secondes qui peuvent être précieuses quand une armée de créatures vont saute à la gorge.
En effet, le jeu étant scénarisé par Clive Barker, il faut vous attendre à entrer complètement dans son univers. Si les ennemis ne sont pas très variés, ils restent caractéristiques de l’oeuvre de l’auteur : créatures difformes, écorchées, démembrées. Mention spéciale aux boss, évoquant largement les Cénobites de l’univers d’Hellraiser. Les décors ne sont pas en reste, puisqu’on patauge par moments «dans le sang et dans la merde» selon les propres paroles de Delgado : c’est sale, ça suinte de partout, c’est sombre, il y a des cadavres dans tous les coins, que l’on avance dans un temple perdu au milieu du désert ou dans une province romaine décadente.
Le principal bémol viendra du fait que l’aventure est très linéaire : on progresse dans des couloirs, on massacre des dizaines d’ennemis dans une grande salle, puis on revient dans des couloirs. Le scénario n’est également pas très passionnant, relégué très loin derrière les phases d’action. Heureusement, la progression de l’histoire permet de changer plusieurs fois de décors et d’atténuer un peu le côté répétitif du jeu.
Clive Barker’s Jericho reste un jeu très agréable, principalement grâce à la patte de l’auteur britannique. S’il est rarement effrayant, malgré quelques phases très réussies, il va très loin dans son ambiance horrifique et glauque, en particulier lors de l’affrontement contre les «boss» qui mériteraient d’être déclinés en figurines !