Compte-rendu du Festival de Gérardmer 2023

Par David Maurice




Du 25 au 29 Janvier 2023 s’est déroulée la 30ème édition du Festival International du Film Fantastique de Gérardmer. Un festival que nous couvrons depuis de nombreuses années à horreur.com par le biais de votre rédacteur dévoué qui habite non loin de là, en Meurthe et Moselle et plus précisément dans la région nancéienne.

C’est donc vers 9h30 le Mercredi 25 Janvier 2023 que j’enfilais mes chaussures d’hiver et fermais ma valise, direction les Vosges. 1h30 environ plus tard, j’arrivais sur la Perle des Vosges appelée plus communément Gérardmer.
Station hivernale et estivale, cette ville vosgienne accueille en effet depuis 1994 le festival anciennement basé à Avoriaz. C’est donc cette année la 30ème édition (la 29ème en présentiel car nous avions été conviés en 2021 à un festival virtuel en raison de la pandémie de Covid-19) de ce festival ô combien important pour les fantasticophiles.

Il a neigé la semaine précédente et cela se voit : le paysage autour du lac est magnifique en ce Mercredi 25 Janvier 2023 et les cimes des sapins sont couvertes d’un petit manteau blanc qui apporte tant de charme à ce petit coin des Vosges.

Une sélection surprenante pour cette trentième édition

Chaque année, votre cher rédacteur, très friand d’actualité en rapport avec les festivals de cinéma fantastique du Monde entier, s’amuse à faire des pronostics sur de potentiels films qui pourraient figurer dans la Compétition ou le Hors-Compétition de la prochaine édition du festival de Gérardmer.
Généralement cet exercice fait ressortir des films qui effectivement se retrouvent projetés dans les salles obscures de la Perle des Vosges. Mais cette année, rares sont les films cités en amont qui ont véritablement été dans la sélection vosgienne : seuls "Project wolf hunting", "La pieta", "Huesera", "La montagne" et "Knock at the cabin" étaient potentiellement prévisibles.

Il n’a pas fallu attendre longtemps après l’annonce des films en sélection officielle (Compétition et Hors-Compétition) pour entendre de futurs festivaliers se lamenter voire même pour certains crier au scandale… Mais pourquoi se plaindre sans avoir vu les films en question ? Se plaindre uniquement car certains films primés dans des festivals reconnus ou de gros blockbusters à venir ne sont pas présents au sein de la sélection, c’est d’un ridicule… Gérardmer certes, dans le planning des festivals, arrive en tout dernier (après le NIFFF, Fantasia, l’Etrange Festival, le FEFFS, le Fantastic Fest, Sitges et le PIFFF entre autres joyeusetés) et propose souvent une sorte de « best-of » de ce qui est passé dans les festivals précédents. Mais n’oublions pas aussi que pour d’autres personnes, Gérardmer peut aussi faire office de premier festival de l’année et donc il n’est pas impossible (loin de là même) d’y trouver des films encore très peu passés par des festivals. Et ce fut notamment le cas cette année pour des nombreux films de la sélection.
Cependant, comme nous le verrons tout au long de ce compte-rendu, cela ne signifie pas que les films sontt mauvais : il faut laisser sa chance à chaque film, sachant qu’il n’est pas impossible d’y trouver de petites pépites comme ce fut le cas, nous le verrons plus tard, de certains films tels que "The elderly" ou "Venus" cette année.

Cette année encore, des rétrospectives et un hommage étaient de la partie.
Au rayon des rétrospectives, nous avions d’une part une rétrospective spéciale « Gémellité » (avec des films tels que "Us", "Goodnight mommy", "Deux sœurs", "Trouble" et "Bienvenue à Gattaca"), une section « Retromania » ("Faux-semblants", "La nuit des morts-vivants" et "The host") et enfin une projection parrainée par la Cinémathèque française avec "Meurtres sous contrôle".
En ce qui concerne l’hommage, c’était cette année Jaume Balaguero qui était à l’honneur. L’occasion de revoir sur grand écran trois de ses films : "Rec", "La secte sans nom" et "Malveillance".

Des personnalités venues affronter le froid vosgien

Cette année comme bien souvent, nous avons eu droit à des jurys (Longs et Courts-Métrages) très éclectiques.

Au sein du Jury Longs-Métrages, nous avions une Présidence à deux têtes avec l’actrice Bérénice Béjo (une habituée des Vosges) et son mari le réalisateur/scénariste/producteur Michel Hazanavicius. A leurs côtés nous retrouvions l’auteure/compositrice/interprète Catherine Ringer, le rappeur/acteur Gringe, la scénariste/réalisatrice/comédienne Anne Le Ny, l’acteur/réalisateur/humoriste Alex Lutz, le réalisateur/scénariste/écrivain Sébastien Marnier, ainsi que les acteurs Finnegan Oldfield, Pierre Deladonchamps et Pierre Rochefort.

Au sein du Jury Courts-Métrages, nous avions comme Président le magicien David Jarre accompagné des actrices Ophélie Bau et Lou Lampros, la scénariste Frédérique Moreau, le réalisateur/scénariste/auteur François Descraques et l’acteur Jules Benchetrit.


Enfin, rappelons une nouvelle fois que Jaume Balaguero a reçu un Prix pour sa carrière (le fameux hommage annuel) lors d’une séance spéciale tandis que le cinéaste sud-coréen Kim Jee-Woon ("Deux sœurs", "J’ai rencontré le diable") donna une masterclass.
Pourquoi ces deux cinéastes ? Hé bien comme il nous l’a été dit plusieurs fois (dont en cérémonie d’ouverture et en séance hommage), l’Asie et l’Espagne ont reçu chacun 25 Prix à Gérardmer depuis la création du festival en 1994. Et ces deux cinéastes ne sont pas étrangers à cette domination dans les Palmarès vosgiens.


Des commerçants aux couleurs du festival

Comme chaque année, j’ai arpenté les rues géromoises plusieurs heures pendant ces cinq jours de festival. Tantôt pour me rendre d’une salle à l’autre, tantôt pour tout simplement me balader, regarder les vitrines de certains commerçants et me restaurer dans les divers restaurants, salons de thés, fast-foods et boulangeries/pâtisseries que compte la ville de Gérardmer.
L’occasion donc de prendre quelques photos (désolé pour les reflets : il fait très beau dans le Nord-Est !) des vitrines de certaines boulangeries, tabac-presse ou encore pharmacies… Et que dire de la sandwicherie du lac, « La Fringale », située pile entre les deux grandes salles de projection que sont l’Espace Lac et le Casino : encore cette année l’établissement s’est mis en mode festival et j’y ai passé plusieurs déjeuners avec un vin chaud et un américain steak-frites en compagnie de festivaliers rencontrés autour d’une table au chaud. C’est ça aussi le festival : des nouvelles rencontres chaque année et des discussions entre passionnés de cinéma fantastique !


Des expositions et des exposants

Cette année nous avons été gâtés en termes d’expositions.
Parmi celles que je retiens, je citerais tout d’abord l’exposition « Les Figures de l’Horreur » de l’illustrateur Xavier Desbarats à la Médiathèque. Les grands slashers que nous adorons toutes et tous, les monstres des années 80… Que de souvenirs et de nostalgie dans cette exposition forte agréable à regarder ! Une personne talentueuse que nous sommes beaucoup à connaître dans la sphère fantastique, Xavier étant notamment aux côtés de l’éditeur Le Chat Qui Fume pour confectionner les pin’s qui accompagnent certaines éditions et nous le retrouvons également dans certaines campagnes de financement participatif au niveau des goodies tels que tee-shirts, sous-verres ou affiches. L’occasion pour moi d’aller le voir sur son stand au Grimoire (la grande salle où sont installés les artistes et les commerçants) et lui prendre le livre « Artbook » estampillé "Art De Cinéma" qu’il a confectionné avec d’autres illustrateurs tels que John Capone, Grégory Lê ou Vivien Duval par exemple.
Retrouvez Xavier sur son Facebook : « Xavier Desbarats – Sketching & Drawing »


Autre exposition que je recommandais pendant le festival : celle des « Escapades Colorées » de Snail (alias Anthony Colin), un artiste nancéien que j’ai connu sur Gérardmer lors de l’édition précédente (je recommande son livre « Horror Epics » dans lequel il dessine de nombreux personnages emblématiques du cinéma fantastique) et qui revenait à nouveau cette année au Grimoire avec en prime cette exposition à la Maison de la Culture et des Loisirs (MCL). L’occasion de retrouver cette patte que l’on rapporte immédiatement et sans grande hésitation à son créateur. Du super boulot là aussi !
Retrouvez Snail sur son Facebook : « La Caverne De SNAIL »


Comme chaque année, se rendre au Grimoire c’est également l’occasion de retrouver Loïc Bugnon, créateur de la convention de fans de cinéma fantastique qu’est le « Bloody Week-End » ! Son stand, comme chaque année, fourmille de figurines, vêtements, masques, dvds/blu-rays et autres joyeusetés en provenance directe de son magasin en ligne « La Quatrième Dimension ». Là encore, impossible de résister : je repartirai de son stand avec deux figurines, deux dvds et un blu-ray.
N’hésitez pas à parcourir son site en ligne : https://laquatriemedimension.fr/


Et cette année, comment ne pas citer la superbe exposition Arts Plastiques à la Villa Monplaisir, tout près de l’Espace Lac. Car cette année les organisateurs ont fait fort : que de belles choses nous étaient montrées !

Je citerais tout d’abord l’artiste Arnaud Jollet, un maquettiste qui nous montre son projet « Kinoramas » qui contient une série de petits dioramas évoquant des scènes de cinéma de genre italien (du Dario Argento, du Michele Soavi…).


Puis je vous montrerais les sculptures du plasticien Loïc Wagner qu’il compose avec divers matériaux tels que plastiques, bois, métaux, polystyrène…


Enfin je parlerais du sculpteur 3D et peintre LeCoinDuMasque qui nous a offert de bien jolies peintures rappelant certaines œuvres du cinéma fantastique.


Vous l’aurez compris, cette année nous avions vraiment de très sympathiques expositions. Peut-être la meilleure sélection qu’il m’ait été donné de voir depuis que je viens couvrir le festival vosgien.

Sans plus attendre, je vous propose à présent de rentrer avec moi dans les salles obscures pour suivre les diverses projections. En tout, ce sont donc 23 longs-métrages et 5 courts-métrages qui nous attendent !

MERCREDI 25 JANVIER 2023

Film 01 : BLOOD (Compétition, film d’ouverture)

Après un divorce compliqué, Jesse emménage avec sa fille et son jeune fils Owen dans une vieille ferme. Peu de temps après, Owen est mordu violemment par un chien. À l’hôpital, il se réveille avec une étrange soif de sang. Sa mère fera tout pour lui en procurer et le maintenir en vie.

Passée la traditionnelle cérémonie d’ouverture durant laquelle politiciens et acteurs sur le festival se succèdent au micro avant d’arriver au point d’orgue de la cérémonie qui est la présentation du Jury Longs-Métrages, il est temps à présent de découvrir le premier film de la Compétition.

Présenté à Deauville en 2022, "Blood" est un film qui tisse les liens indestructibles entre une mère et un fils sous fond de vampirisme. Certains diront que le film manque d'explications sur les origines du Mal (même si un élément en fin de film sur la santé de la mère de famille vient titiller notre cerveau, ce dernier nous exposerait finalement à trop d'incohérences pour être retenu, si bien que nous préfèrerons une explication plus simple liée à un "arbre maudit" comme le laisse sous-entendre la narration dès la première demi-heure du film) dans ce métrage de Brad Anderson ("The machinist", "L'empire des ombres", "The call"...) mais qu'importe cela laisse libre cours à notre imagination et on se retrouve alors toutes et tous en sortie de projection à se questionner à ce sujet (ce qui montre tout l'intérêt porté à ce film).
Le jeu d'acteur (une mère prête à tout pour sauver son fils d'un mal inexplicable) de bonne facture, les liens tissés entre chaque personnage (une mère dont le lourd passé de droguée/alcoolique est utilisé par l'ex-mari pour avoir la garde de leurs enfants, une mère et sa fille qui mènent une lutte pour la survie du fils dans l'ombre du père, cette patiente d'hôpital en fin de vie qui vient agrémenter de bien belle façon notre histoire...) et les quelques péripéties bienvenues permettent de se plonger dans cette histoire assez linéaire il est vrai mais suffisamment rythmée pour ne pas s'ennuyer devant ce drame familial multiple teinté de vampirisme.
Nous n'en garderons pas un souvenir impérissable c'est certain mais voilà il a fait le job pour un film d'ouverture.

JEUDI 26 JANVIER 2023

Film 02 : PIAFFE (Compétition)

Eva, une jeune femme introvertie qui travaille comme bruiteuse, rencontre des difficultés pour créer les sons d’un film publicitaire mettant en vedette un cheval. Alors qu’une queue de cheval commence à pousser sur son corps, elle développe une relation de soumission avec un botaniste.

Deuxième film en compétition, "Piaffe" est un film expérimental sensitif qui, il est clair, ne plaira pas à tout le monde, la faute à un rythme très lent et des séquences très répétitives.
Et pourtant, ce film allemand qui nous narre cette relation frère-sœur au bord du gouffre avait tout d'un drame qui nous plonge dans une spirale infernale. Avec cette approche très onirique et psychiatrique, nous suivons un frère schizophrène enfermé dans un asile psychiatrique et sa sœur, personnage principal, qui trouve en un nouveau médicament la possibilité de s'évader de cette vie morose et ratée (elle peine dans son travail, rencontre un homme adepte de soumission, traîne son frère tel un fardeau...). Malheureusement ce médicament provoque des symptômes secondaires et Eva est victime de confusions mentales qui l'enfonce un peu plus, ne faisant plus la distinction entre rêve et réalité...
Dommage que ce film ne trouve pas son public lors de cette première projection à en croire les avis récoltés de nombreux spectateurs en raison de cette monotonie qui s'installe pendant une heure de film. Original c'est indéniable, intéressant c'est certain mais la réalisation est beaucoup trop molle et répétitive et ça c'est indiscutable aussi (et c’est ce qui rebutera de très nombreux festivaliers)...

Film 03 : DOMINGO ET LA BRUME (Hors-Compétition)

Dans les montagnes tropicales du Costa Rica, Domingo, qui a perdu sa femme, possède une terre convoitée par des entrepreneurs déterminés à construire une nouvelle autoroute. Multipliant les actes d’intimidation, ils délogent les habitants les uns après les autres. Mais Domingo résiste car cette terre renferme un secret mystique…

Premier film présenté en Hors-Compétition, "Domingo et la brume" est le premier film costa ricain à avoir été projeté au Festival de Cannes.
Première chose qui marque lors du visionnage de ce long-métrage : nous sommes à la limite du hors-sujet. Mis à part le fait qu'un homme imagine que sa défunte femme vient lui rendre visite sous la forme d'un brouillard (ce qui en soit relève plus de la psychiatrie que du fantastique), nous avons tout simplement l'impression d'être plongés dans une allégorie de la Résistance.
Solitaire et désespéré après avoir perdu sa femme dont il se sent fautif de sa disparition, un vieil homme nommé Domingo se réconforte avec ses amis autour d'une bouteille et mène une résistance acharnée contre des personnes désireuses de racheter leurs terrains pour y construire une autoroute. Très vite, ce lieu de vie campagnard se désertifie et donne naissance à un Monde limite post-apocalyptique avec ses maisons vides, ses routes sinueuses et vidées de ses automobilistes, cette brume persistante et ces semblants d'envahisseurs qui veulent "exterminer" les derniers humains.
Mais voilà, en plus de ne pas véritablement faire dans le fantastique, "Domingo et la brume" a une narration très lente, distille des séquences de dialogues sans grand intérêt (on se voit et on voit un coup... Ça fait très "Soupe aux choux" non?) et n'offre que trop peu de péripéties pour tenir en haleine des spectateurs sont certains seront pris en flagrant délit de ronflements dans ses sièges confortable et cette chaleur si agréable comparé au froid hivernal dehors.
Bref, voilà bien la première vraie déception sur cette trentième édition qui rappelle à bien des détails un certain "Meurs, monstre meurs", lui aussi passé à Cannes mais reconnaissons-le encore plus mauvais que ce film costa ricain.

Film 04 : WATCHER (Compétition)

Julia et son mari d’origine roumaine quittent les États-Unis pour emménager à Bucarest, où ce dernier a trouvé un nouvel emploi. Ayant tiré récemment un trait sur sa carrière de comédienne, Julia se retrouve souvent seule dans son grand appartement et essaye de s’occuper comme elle peut. Une nuit, en scrutant par la fenêtre l’immeuble d’en face, elle aperçoit une silhouette qui semble la regarder en retour…

Troisième film en compétition, "Watcher" est un thriller comme on en voit souvent sur le voyeurisme à travers les fenêtres d'immeubles qui se font face. Rien de bien original donc de prime abord sauf que le film sort quelque peu des sentiers battus en jouant le jeu du "voyeur-vu et du vu-voyeur" (Qui épie? Qui est épié?) et va jouer au chat et à la souris dans les rues de Bucarest où se déroule l'action (on sort un peu des appartements et des cages d'escaliers, ce qui n'est pas plus mal).
Mais voilà, bien que les acteurs et la narration soient corrects dans l'ensemble, nous déplorons que le scénario soit si creux. Une fois passée cette idée originale expliquée ci-dessus, nous nous retrouvons devant quelque chose de pas suffisamment fouillé pour au final accoucher de quelque chose de vraiment classique.
"Watcher" est donc un thriller tout ce qu'il y a de plus commun et qui ne laissera pas une trace indélébile dans la mémoire des gens, cinéphiles ou pas.

Film 05 : LA TOUR (Compétition)

Au cœur d’une cité, les habitants d’une tour se réveillent un matin et découvrent que leur immeuble est enveloppé d’un brouillard opaque, obstruant portes et fenêtres – une étrange matière noire qui dévore tout ce qui tente de la traverser. Pris au piège, les résidents tentent de s’organiser, mais pour assurer leur survie, ils succombent peu à peu à leurs instincts les plus primitifs, jusqu’à sombrer dans l’horreur…

Quatrième film en compétition, "La tour" est le premier film français projeté dans le cadre de cette trentième édition du festival.
Impossible de ne pas penser au frenchy "La horde" quand on regarde ce film dans lequel les personnages sont coincés dans un immeuble de cité. Certes pour des motifs différents, le film de Dahan/Rocher nous mettant face à des gens contaminés tandis que le film de Nicloux nous confronte à une brume dévastatrice qui rappelle bien évidemment "The mist".
Le scénario regorge de bonnes idées (la « ghettoisation » dans un immeuble et ces gangs qui se forment en fonction des nationalités avec chacun leur façon de fonctionner qui caricature bien la société dans laquelle nous vivons, comment réagir quand on se retrouve enfermés avec l'impossibilité de communiquer avec l'extérieur et de se nourrir autrement qu'avec ce que l'on a déjà...) mais malheureusement tout est mal assemblé (nous avons la désagréable impression de voir des séquences s'accumuler de manière décousue plutôt que d'avoir une vraie continuité), les incohérences sont nombreuses et le film devient lonnnnnnng et quelque peu ennuyeux par moments. Nous pouvons également déplorer que le film n'aille pas plus loin dans la violence, la barbarie et autre conflits bien trempés entre les divers gangs (d'ailleurs on s'y perd un peu dans tous ces personnages par moments) qui peuplent cet immeuble de 150 habitants.
Un film dont nous ressortons très mitigés : finalement nous avions eu raison d'avoir de gros doutes après les passages de la productrice venue le présenter sur scène ("J'ai demandé à mon ami Guillaume de réaliser rapidement un truc dans le fantastique pour revenir à Gérardmer") avec l'acteur Wesh-Wesh Hatik ("Guillaume est un de ces cinéastes qui tournent le plus")...

Film 06 : HUESERA (Hors-Compétition)

Valeria attend son premier enfant. Elle a toujours désiré être mère, et à tout le moins, c’est ce que les autres ont toujours voulu pour elle. Les membres de sa famille sont ravis et son conjoint Raúl respire le bonheur. Hélas, la joie partagée est de courte durée car Valeria est de plus en plus accablée de visions cauchemardesques et d’une terrible présence qui la hante. Son corps lui-même commence à se tordre et l’impuissance la submerge. Selon toute vraisemblance, elle subit la malédiction d’une entité surnaturelle appelée La Huesera…

Deuxième film présenté en Hors-Compétition, le film mexicain "Huesera" faisait partie des films que j'attendais le plus sur cette trentième édition (j’avais eu de bons échos en Espagne et au Canada). Et comme prévu il s'agit pour le moment du meilleur film projeté. L'histoire d'une jeune femme qui a décidé de vivre une vie qu'elle n'a pas voulu (elle fait des études pour plaire à sa mère, elle fonde une famille avec un homme alors qu'elle est homosexuelle et ne souhaite pas d'enfants contrairement à sa mère) et qui se retrouve harcelée par ses démons.
Un film très sociétal donc qui critique cette façon que beaucoup ont de privilégier le paraître devant l'être, sujet d'actualité depuis de nombreuses années lancé par les télé-réalités et Internet. Le tout sous fond de fantastique bien évidemment (ces démons qui déambulent de manière saccadée, avec des bruits effroyables de craquements d'os, sont du plus bel effet bien que ce ne soit pas tout...) mais avec aussi une touche d'humour bien dosé qui fait que l'on passe un agréable moment (le film ne présente d'ailleurs aucun temps mort et les acteurs jouent avec justesse) devant ce film qui avait sans problème sa place dans la compétition.

VENDREDI 27 JANVIER 2023

Film 07 : MEMORY OF WATER (Compétition)

Dans un monde futuriste où l’eau se fait rare, Noria est devenue la Maîtresse du thé de son village, suivant à la lettre les traditions héritées de son défunt père. Elle détient également un secret bien gardé depuis des générations. La jeune femme doit faire appel à sa force tranquille pour la guider à travers une dangereuse odyssée pour la survie de son peuple.

Cinquième film en compétition, "Memory of water" est un film post-apocalyptique dans lequel nous sommes plongés dans une Scandinavie dévastée par la sécheresse et où l'eau est devenue une denrée qui se raréfie et fait l'objet de nombreuses convoitises (oui, cela nous rappelle de nombreux films comme "Waterworld"...).
Entre magouilles du Gouvernement, quête pour trouver des sources d'eau pure ou encore petite romance sous fond de drame, ce film Finlandais est loin d'être vilain et bénéficie d'une photographie fort jolie, de décors réalistes (village dévasté et entretenu par l'Armée, ville futuriste...), d'un casting plutôt correct et d'un rythme suffisamment bon pour passer un sympathique moment dans ce Monde ravagé.
Alors oui, on pourra reprocher un petit manque de rebondissements et un final quelque peu tiré par les cheveux (une belle ellipse dira-t-il sans spoiler...) mais ce côté larmoyant en fin de métrage remportera la mise pour vous faire adhérer à cette histoire ayant, ne le cachons pas, un petit message écolo à passer.

Film 08 : EN PLEIN FEU (Hors-Compétition)

Alors qu’un incendie de forêt ravage la région depuis des semaines, Simon, 41 ans, et son père Joseph, 74 ans, doivent quitter leur maison et prennent la route suite aux alertes d’évacuation. Mais le vent se lève, rendant le feu impossible à contrôler. Prisonniers de leur véhicule et seuls dans une forêt transformée en brasier géant, Simon et Joseph réussiront-ils à s’en sortir ?

Troisième film projeté dans le cadre du Hors-Compétition, "En plein feu" est un film assez surprenant dans le sens où comme pour "Domingo et la brume" nous sommes face à un film n'ayant rien à voir avec le fantastique. L'impression de voir un film fait pour le petit écran, fortement subventionné par son département et d'actualité (les incendies renvoient bien évidemment au phénomène des pyromanes ou encore à l'écologie...).
Pour autant le film n'est pas mauvais en soi et nous livre un très bon jeu d'acteurs (on aime toujours autant André Dussollier et Alex Lutz joue avec beaucoup de justesse), l'impression d'emprisonnement par les flammes menaçantes (tombées de cendres, écrasements de volatiles...) est bien présente et la réalisation est soignée.
Un beau film sur les relations père-fils (sur trois générations) qui offrira son petit lot d'émotions et saura également faire frissonner les plus sensibles d'entre nous. Mais voilà, nous ne sommes pas dans le fantastique...

Film 09 : LA PIETA (Compétition)

Lili et son fils Mateo ont une relation fusionnelle qui les rend dépendants l’un de l’autre. Ils se complaisent dans une réalité suffocante jusqu’au jour où l’un d’entre eux est atteint d’une maladie grave. La simple idée d’être séparés les conduit à développer une version d’eux-mêmes la plus sombre et toxique qui soit.

Sixième film en Compétition, "La pieta" (une production Alex De La Iglésia et cela nous étonne pas) avait déjà pas mal fait parler de lui dans une poignée de festivals avant de débarquer sur Gérardmer.
Nous comprenons mieux cette petite réputation que traîne ce long-métrage qui s'avère être une comédie dramatique nous narrant une fois de plus les liens parent-enfant avec un certain goût cette fois-ci pour l'exagération (une mère qui surcouve son fils à un degré tel que cela ferait passer Sabine Azéma dans "Tanguy" pour une rigolote). Car drôle le film l'est c'est indéniable (et pourtant le sujet de base - un cancer qui touche un fils et modifie la relation fusionnelle poussée à l'extrême qu'il entretient avec sa mère - ne se prête pas vraiment à l'humour soit dit en passant), un humour d'ailleurs qui lorgne vers l'absurde et le grandguignolesque bien souvent et qui nous gratifie de séquences de rêve (un ton onirique très prononcé) complètement barrées par exemple.
De fantastique, ce long-métrage hispano-argentin possède un sens de la métaphore bienvenue (une mère tantôt comparée à un dictateur nord-coréen tantôt au cancer qui ronge son fils tellement leur relation fusionnelle s'avère toxique pour les deux) et quelques scènes sanglantes et totalement déjantées comme dit plus haut.
Avec ses décors totalement kitchs et poussés à l'extrême (chez eux tout est rose, jusqu'au téléphone peint à la main par la mère), sa musique de ballet entraînante et sa galerie de personnages hauts en couleurs distillant des dialogues parfois hilarants tellement c'est bête (le comique de répétition à la Régis-Laspalès fonctionne d'ailleurs très bien), "La pieta" a réussi à nous séduire sans grand problème! Un très bon film que voilà!

Film 10 : IRATI (Hors-Compétition)

VIIIe siècle. L’armée de Charlemagne est en train de mettre les Pyrénées à feu et à sang. Afin d’arrêter ce massacre, le chef des montagnards de la vallée demande de l’aide auprès des dieux ancestraux de ses terres, dont la disparition est imminente avec l’arrivée de la chrétienté. Après avoir prêté serment, il arrive à vaincre l’ennemi en échange de sa vie. Mais avant de mourir, il fait promettre à son fils Eneko de protéger à son tour la vallée. Les années passent et Eneko, devenu un homme à la foi chrétienne, se prépare à honorer sa promesse…

Je l'attendais de pied ferme ce deuxième film du réalisateur espagnol nous ayant offert le très bon "Errementari"! Hé bien encore une fois nous avons eu droit à un film teinté de mythologie et d'heroïc fantasy avec tout ce qui va avec (monstres, magie/sorcellerie, batailles...).
Certes moins percutant que son premier film, " Irati" n'en demeure pas moins un sympathique film d'heroïc fantasy et remplit son cahier des charges sans grand problème. Rythmé, émouvant et visuellement beau (qu'il s'agisse des décors, des montres et des costumes), nous aurions certes peut-être préféré un peu plus de barbarie dans les conflits mais cela reste un spectacle agréable à regarder.

Film 11 : PROJECT WOLF HUNTING (Hors-Compétition)

Suite à une tentative d’évasion, un cargo transportant de dangereux criminels de Manille à Busan sombre dans le chaos. La traversée tourne vite au cauchemar.

Voilà l'heure de débuter la fameuse Nuit Sang Lendemain avec tout d'abord l'un des films que j'attendais le plus dans le hors-compétition : le sud-coréen "Project Wolf Hunting" !
Adoré à Toronto et récompensé à Sitges pour ses effets spéciaux notamment, le film de Kim Hong-Seon ("The chase") était le choix parfait pour une nuit blanche qui porte ce nom! Car du sang, l'équipe du film en déverse et en fait gicler à profusion pendant les deux heures que dure le film. Avec ces criminels qui s'en donnent à cœur joie (coups de crosses, balles qui fusent, coups de couteaux...) dans cette tuerie de masse sur un bateau servant de véhicule cellulaire, il faudra également compter sur l'arrivée d'un ennemi à la force herculéenne pour perpétuer le massacre le restant du film.
"Tant mieux" diront certains car le film commençait à être redondant (toujours les mêmes altercations et coups de couteaux, les mêmes mimiques de nos vilains méchants criminels qui sont tout de même très caricaturaux pour certains...). Mais voilà l'arrivée de ce monstre qui ferait passer Victor Crowley et Jason Voorhees pour des petits compétiteurs va changer radicalement la donne et le massacre va virer fortement à la couleur rouge. Ça tabasse à tout va, ça hurle, ça tapisse les parois, ça écrase des crânes, ça arrache des membres... J'arrête là? Oui mais soyez-en certains : le film est à la hauteur de sa réputation en festival ! (Il manque peut-être une ou deux scènes bien gorasses qui pourraient vraiment rester en mémoire parmi toutes celles qui s'enchaînent avec beaucoup de similitudes)
Hormis un casting trop caricatural et peut-être 20 minutes de trop dans la première partie, il n'y a quand-même pas grand chose à jeter sur ce film qui assurément aura su faire crier et rire son auditoire! Quel défouloir!

Film 12 : THE PRICE WE PAY (Hors-Compétition)

Lorsqu’un cambriolage tourne mal, une bande de criminels se retrouve blessée avec une jeune femme en otage sur les bras. Ils trouvent refuge dans un ranch isolé dirigé par des préleveurs d’organes. Sauver leur peau devient littéralement une plus grande priorité que d’échapper à la police…

Kitamura nous a tellement livré de bons films ("Midnight meat train", "Versus", " Ayumi", "Downrange"...) que c'est avec les yeux fermés que je me suis lancé dans ce nouveau film présenté en deuxième partie de la Nuit Sang Lendemain.
Grosse surprise, nous voilà face à ce qui ressemble à un film de commande sur lequel visiblement des producteurs n'ont pas laissé un maximum de liberté à l'un de nos cinéastes japonais préférés. Le scénario est en effet vu et revu et les péripéties se devinent avec une telle facilité que cela en devient presque amusant. Alors que le film commence tel un road movie, on s'aperçoit rapidement que nous sommes plutôt à la frontière entre le survival (les similitudes avec "Massacre à la tronçonneuse" sont nombreuses avec son grand-père et son Leatherface au féminin notamment), le torture porn et le film de savant fou. Gros sentiment de déjà vu donc mais bon "The price we pay" a toutefois une réalisation propre, un rythme de bonne facture et surtout des mises à mort bien saignantes, plus ou moins expéditives (l'utilisation de barbelés offrira la meilleure scène du film, bien gorasse comme on l'attendait).
Voilà bien un film de festival avant tout, pas certains que le film aura une grande mise en avant plus tard lors d'un sortie sur support laser (ce qui arrivera très probablement).

SAMEDI 28 JANVIER 2023

Film 13 : THE NOCEBO EFFECT (Compétition)

Une créatrice de mode est soudain frappée par une mystérieuse maladie qui déconcerte ses médecins et contrarie son mari. Mais l’arrivée d’une nurse philippine, adepte de la médecine locale traditionnelle, révèle la terrifiante origine du mal qui la frappe.

Septième film vu en Compétition, "The nocebo effect" est probablement le film qui présentait le meilleur casting (le quatuor d'acteurs principaux jouent avec beaucoup de justesse) tout en proposant une narration qui tient la route.
Jouant la carte du mystère du début à la fin, dévoilant des indices ainsi que des flash-backs au fil de l'eau pour construire son intrigue, "The nocebo effect" parvient à nous tenir en haleine sans grande difficulté. Critique de la société moderne (sans en dévoiler davantage) avec une petite touche philippine bienvenue avec rites/coutumes et médecine traditionnelle au programme, ce film à la quadruple nationalité (Irlande, Philippines, Royaume-Uni et Etats-Unis) est réellement intéressant même si quelques indices en début de métrage dévoilaient déjà le gros de l'intrigue.
Un film recommandable qui se place dans le haut du panier de la compétition avec "La pieta".

Film 14 : ZERIA (Compétition)

Gaspard est le dernier homme sur Terre. Zeria, son petit-fils, est le premier être humain né sur Mars. Gaspard lui raconte sa vie, ses peurs, ses amours… dans l’espoir que Zeria vienne le voir avant de mourir. Zeria serait le premier être humain à revenir sur Terre sans l’avoir jamais connue…

Présenté en Compétition, le film Belge "Zéria" est un long-métrage d'animation. Marionnettes aux manettes, la petite équipe en charge de cette œuvre nous a livré une histoire très (trop) simpliste dans laquelle un homme raconte à son petit-fils l'histoire de sa vie et de celle de ses parents.
Que dire de ce métrage qui n'a finalement pas grand chose à raconter, entre deux-trois passages humoristiques, de nombreuses longueurs et des phrases de dialogues récitées avec une lenteur effroyable?
Difficile de comprendre sa place dans la compétition et même dans la sélection de manière générale tellement ce film n'apporte rien d'intéressant. On espère, on espère, on espère jusqu'au final que l'on veut renversant... Mais non...

Film 15 : TROPIQUE (Hors-Compétition)

Les frères jumeaux Lázaro et Tristán font partie d’un programme militaire qui vise à former les meilleurs astronautes de demain. Leur mère a tout sacrifié pour les porter vers cet objectif. Mais leur rêve se brise et la cellule familiale explose lorsque Tristán est contaminé par un résidu toxique qui le transforme physiquement et mentalement…

Film présenté en Hors-Compétition et estampillé Grand Est, "Tropique" est un drame familial autour de deux jumeaux qui vont connaître un incident qui va bouleverser l'équilibre familial.
Alors qu'il était prédestiné à une belle carrière dans l'aérospatial, un de nos deux frères va être infecté par ce qui semble être un virus extraterrestre, une infection qui va ravager une partie de son visage et affecter son système neuronal. Voici pour ce qui est de la touche fantastique dans ce long métrage, ce dernier ayant surtout comme objectif de nous plonger au cœur de cette relation entre deux frères suite à ce drame.
À ce titre, l'aspect dramatique est fort bien illustré dans ce film et nous vivons cette déchirure aussi bien pour l'un que pour l'autre des frères avec de la peine. Un drame qui se poursuit d'ailleurs en-dehors de la sphère familiale en touchant les amis et les études notamment (le rejet de ce qui est différent est une thématique dure qui est abordée ici avec beaucoup de réussite). C'est donc tout un environnement qui est affecté par ce triste incident survenu.
Pour mettre en scène ce drame sous fond de fantastique, le cinéaste Edouard Salier a su s'entourer de bons acteurs, à commencer par les deux jumeaux et leur mère, et a réussi (chose pas toujours simple) à maintenir en haleine le spectateur tout au long du récit grâce à cette histoire émouvante et poignante fort bien racontée.

Film 16 : THE ELDERLY (Hors-Compétition)

Le monde de Manuel s’effondre le jour où son épouse se suicide. Le choc est si grand qu’il provoque la démence chez le vieil homme. Incapable d’envoyer son père vivre dans une résidence spécialisée, son fils Mario décide de l’accueillir chez lui avec sa famille malgré la forte opposition de sa femme qui attend un enfant et le comportement de plus en plus erratique et agressif de Manuel…

Passé par Sitges, Fantastic Fest ou encore Fantasia, "The elderly" est un film espagnol projeté en Hors-Compétition et dont je partais l'esprit confiant au vu du résumé qui nous était donné.
Hé bien je n'ai pas eu tord de mettre ce film dans ma wishlist cette année, ce dernier nous plongeant dans une intrigue frissonnante et suffisamment bien construite pour maintenir en haleine le spectateur. En effet, "The elderly" joue la carte des fausses pistes pour mieux nous surprendre (on passe de thématique en thématique pour mieux nous amener à un final guère prévisible) et pour ce faire il nous gratifie d'acteurs plus ou moins jeunes interprétant fort bien leurs rôles respectifs.
Un scénario riche donc qui parle bien évidemment de nos anciens et de leurs conditions de vie (leurs relations avec la population active et les plus jeunes, la façon dont ils sont traités et vus par la Société quelque peu négligente à leur égard) mais qui va nous faire basculer ce "rapport de force" pour nous amener jusqu'à un final de grande volée (qui rappellera le culte "La sentinelle des maudits" ou encore très récemment le Netflixien "Old people"), digne des plus grands films d'horreur rien que cela (une photographie et un cadre magnifique agrémentés d'une ambiance très oppressante et angoissante).
Un Hors-Compétition comme on les aime!

Film 17 : VENUS (Hors-Compétition)

Lucía travaille comme gogo danseuse dans une boîte de nuit. Un soir, elle y vole un sac rempli de drogues de synthèse à la barbe de ses employeurs. Poursuivie par une bande de gros bras, elle trouve refuge dans l’appartement où réside sa sœur Rocío. Mais cet endroit semble cacher une menace beaucoup plus terrible que les hommes qui la cherchent.

Après un hommage mérité à Jaume Balaguero durant lequel nous avons pu voir entre autres le grand Alex de La Iglesia entouré de plusieurs réalisateurs venus pour l’occasion (Lucile Hadzihalilovic, Jan Koonen, les frères Boukherma, Kim Jee-Woon…) c'était l'occasion de voir son petit dernier présenté en Hors-Compétition sur cette trentième édition.
Et une fois de plus, le talentueux cinéaste espagnol a mis le feu à l'Espace Lac (la grande salle de Gérardmer) : une réalisation léchée, un rythme mené tambours battants, une histoire qui parvient à tromper son petit monde en brouillant les pistes dès le départ et ce à plusieurs reprises, un mélange de genres réussi (action, sorcellerie, paranormal, mafia/gangster...) avec une petite pincée d'humour (on reconnait la patte d’Alex de La Iglesia qui est producteur sur "Venus") et quelques scènes sanglantes bienvenues (notamment pour les festivaliers n'ayant pas fait les deux films de la Nuit Sang Lendemain qu'étaient "Project Wolf Hunting" et "The Price We Pay")... Un petit régal que ce nouveau long-métrage de l'un des masters of horror !
On pourra toujours chercher la petite bête et dire par exemple qu'un monstre n'a pas été suffisamment exploité par exemple mais n'allons pas titiller : le film est propre, lisible (dans le sens parfaitement compréhensible) et nous a tenu en haleine jusqu'au générique de fin. Merci Jaume!

Nuit Décalée

L’heure est venue à présent de participer à la fameuse Nuit Décalée. La deuxième « Nuit Blanche » après « La Nuit Sang Lendemain » qui était placée sous le signe du gore et du saignant. Cette « Nuit Décalée » au contraire se veut plus timbrée, plus grandguignolesque et à ce titre le premier titre proposé est en adéquation indéniable avec la thématique…

Film 18 : MAD HEIDI (Hors-Compétition)

I

Dans une Suisse dystopique tombée sous la coupe fasciste d’un magnat tyrannique du fromage, Heidi vit paisiblement dans les alpages avec son grand-père qui fait de son mieux pour la protéger des horreurs du monde. Bientôt, la jeune fille naïve et innocente, poussée par son besoin de liberté, se transforme en une féroce combattante qui doit sauver le pays et mettre fin à ces fous furieux.

J’avais entendu beaucoup de bien sur ce petit film suisse mêlant action, gore et grand guignol, le tout dans un univers complètement barré dans lequel la Suisse est gouvernée par un dictateur fasciste ne voyant que par sa puissance industrielle fromagère au grand damne d’une jeune montagnarde qui va se transformer en véritable guerrière pour faire arrêter tout ce bordel dans lequel nous sommes plongés.
Au final, nous avons affaire ici effectivement à un film totalement barré mais malheureusement le film peine à nous emporter totalement dans son délire fromager (oui ça parle de fromage, de lutte contre les intolérants au lactose, de protectionnisme alimentaire suisse…), la faute à des passages très inégaux les uns des autres, un côté un brin cheap dû à un budget très restreint et à des personnages assez peu développés. On rigole mais on s’ennuie un peu aussi devant ce film se revendiquant de Swissploitation qui pourtant parvient à nous gratifier de sympathiques scènes gores ô combien exagérées dans cet univers bien déjanté et très caricatural.
Ce n’est pas vilain, loin de là, mais on pouvait mieux faire dirais-je…

Film 19 : HOLY SHIT ! (Hors-Compétition)

Franck, architecte, se réveille à moitié inconscient dans un WC de chantier dont la porte est verrouillée de l’extérieur. Pire encore, l’annonce d’une démolition imminente le condamne à une mort certaine. Notre héros n’a plus qu’une heure pour s’extirper de son tombeau en plastique bleu. Une course contre la montre commence…

Aïe, à la lecture du résumé de ce second métrage de la « Nuit Décalée », j’avais déjà de fortes appréhensions (même si je sais que ce n’est pas bien de réagir ainsi et de se focaliser uniquement sur le scénario avant même de voir le film…). Imaginer un homme pris au piège dans un WC de chantier et ce tout au long d’un film, cela laisse tout de même très perplexe.
En plus de fortement m’ennuyer du fait de la répétitivité des séquences (c’est rasoir à force…) et du mauvais jeu d’acteur, "Holy Shit !" (qui n’avait pas forcément que de bons échos après son passage par le NIFFF et le BIFFF en 2022) aura eu raison de moi, ayant fortement somnolé durant la seconde partie du film avant de reprendre du poil de la bête sur les quinze dernières minutes, m’empêchant alors de poursuivre une chronique du fait qu’il me manque je pense une grosse vingtaine de minutes…

La dernière fois que j’ai perdu le fil devant un film à Gérardmer (et cela se compte sur les doigts d’une seule main), c’était devant "Archive" lors de l’édition virtuelle du festival, film devant lequel j’avais déjà roupillé…
Alors oui il était tard c’est une chose mais le film n’aidait pas non plus à rester éveillé… Allez hop un gros dodo pour être en forme le lendemain pour les courts-métrage et le tant attendu "La montagne", grand vainqueur du PIFFF 2022 !

DIMANCHE 29 JANVIER 2023

Compétition des Courts-Métrages

Cette année, j’ai décidé de suivre la compétition des courts-métrages dans la salle du Paradiso (la petite salle rustique du festival de Gérardmer), ce qui explique pourquoi je ne peux vous mettre une photo du Jury sur la scène (ce dernier ne se présentant que lors de la projection des courts-métrages dans la grande salle de l’Espace Lac).

Une sympathique proposition cette année avec 5 courts-métrages intéressants dans leur ensemble.
Après un accouchement des plus horribles dans "Growing", nous nous déplaçons dans un cirque en proie à une menace qui approche dangereusement dans "Il y a beaucoup de lumière ici" avant de vivre des expériences sexuelles avec des machines faites de ferrailles et de chair dans "La machine d’Alex" pour ensuite affronter des zombies crétins dans "Les algues maléfiques" et vagabonder dans une forêt peu accueillante dans "Les racines sauvages".

Dans cette sélection de courts-métrages, si je devais n’en garder que deux, il s’agirait tout d’abord du grandguignolesque "Les algues maléfiques" aux accents Troma prononcés, avec ses personnages hauts en couleur, ses dialogues débiles à souhait, son actrice topless qui tire des rayons laser par ses tétons… Une belle poilade devant ce court-métrage qui fait bien plaisir et qui était clairement mon coup de cœur cette année (et à en croire les applaudissements et les cris dans la salle, je n’étais pas le seul à l’avoir mis sur la première marche du podium de cette Compétition…)

"La machine d’Alex" valait le détour également pour ce côté « What The Fuck ? ». Deux jeunes filles qui ont des relations sexuelles avec des machines faites de ferraille et de chair humaine, cela ne se voit pas tous les jours ! Là aussi c’est drôle, bien interprété et les dialogues font souvent mouche, comme l’attestent les rires des festivaliers dans la salle là aussi.

Film 20 : LA MONTAGNE (Compétition)

Pierre, ingénieur parisien, se rend dans les Alpes pour son travail. Irrésistiblement attiré par les montagnes, il s’installe un bivouac en altitude et décide de ne plus redescendre. Là-haut, il fait la rencontre de Léa et découvre de mystérieuses lueurs.

Le voilà enfin! Le fameux film de et avec Thomas Salvador présenté en Compétition à Gérardmer et qui a déjà remporté les deux gros Prix du PIFFF en Décembre 2022. Une attente qui se faisait ressentir, à en entendre les festivaliers tout au long de cette semaine, intrigués et impatients de découvrir ce film dont tout le monde parle (et le fait que le film soit français renforce encore plus cet engouement autour de lui).
N'ayant volontairement rien lu à son sujet (comme toujours ai-je envie de dire, me contentant de suivre les palmarès et sélections en festival des différents films projetés à Gérardmer et me refusant bien souvent à regarder la bande-annonce, ne lisant que le résumé qui nous est transmis), c'est en mode "découverte pure" que j'en suis entré dans la salle où le film de Thomas Salvador était projeté. Et quelle ne fut pas ma surprise devant ce dernier film en compétition.
Très contemplatif, le film l'est assurément au point de parfois avoir l'impression d'être dans un documentaire de National Geographic... Les plans sur la montagne à proximité de Chamonix sont certes magnifiques mais longs, les séquences sur l'alpinisme (durant lesquelles nous apprenons les rudimentaires de ce métier pour certains où cette passion pour d'autres) sont certes intéressantes mais longues, les dialogues entre acteurs (notamment un Thomas Salvador dans le rôle d'un mec quelque peu mou du genou) sont certes importants pour créer cette drague entre les deux acteurs mais mous et creux au possible (bien que ces derniers offrent par moments des petits amusements dans la salle tellement notre personnage principal est maladroit et timide au possible quand il s'agit de franchir le pas avec le sexe opposé) ...
Oui, "La montagne" est un film au rythme très lent qui en déstabilisera plus d'un c'est certains. Un film dont chacun se fera sa propre Interprétation de ce qu'il a vu, le film pouvant être lu de différentes manières et nous laissant bien des questions-réflexions sur les mystères qui entourent ces paysages magnifiques dans lesquels chaque année des personnes disparaissent subitement sans laisser de traces... Pour ma part, "La montagne" montre avant tout un appel de la nature, une invitation à l'exode rural, une proposition intéressante pour s'évader de son quotidien stressant du monde urbain. Une communion avec la nature que l'on nous fait vivre avec une touche de fantastique simple mais originale à la fois (certains je le disais avant y verront peut-être une explication fantastique quant aux nombreuses disparitions dont nous entendons parler chaque année en hiver dans les montagnes enneigées... Et pourquoi pas?...).
C'est étonnant de dire cela mais avec le recul je me rends compte que j'ai plutôt apprécié ce film bien que peut-être (probablement...) je m'attendais à quelque chose de moins contemplatif et "creux". Mais le film de Thomas Salvador a comme un pouvoir particulier, un effet-aimant qui nous attire à lui et nous fascine sur bien des facettes. On s'interroge sur pas mal de choses, sur les mystères qui entourent ces grandes formations rocheuses notamment et sur ce pouvoir qu'à cette nature d'attirer la population à elle. Un film particulier, singulier, qui ne laisse pas indifférent c'est sûr et je finirai cette petite critique par une chanson de Jean Ferrat, "Que la montagne est beeeeelllllle"...

Film 21 : THE COMMUNION GIRL (Hors-Compétition)

Espagne, fin des années 80. Sara tente de s’intégrer parmi les adolescents d’une petite ville de la province de Tarragone. Si seulement elle était aussi extravertie que sa meilleure amie Rebe. Un soir, alors qu’elles rentrent de boîte de nuit, elles croisent une petite fille en tenue de première communiante tenant une poupée dans ses bras…

Nouveau film que je découvrais en Hors-Compétition cette année, "The communion girl", dont nous n'avions aucun retour de festivals voisins ou étrangers, avait déjà fait parler de lui la veille lors de sa première projection à l'Espace Lac (projection que j'avais mise de côté pour être sûr de rentrer à la fameuse Nuit Décalée), tout le monde étant unanime à son sujet : nous avions affaire ici à un "classique long-métrage d'esprits".
Ce n'est pas faux effectivement : "The communion girl" marche dans les pas de nombreux de ses aînés sans jamais sortir des sentiers battus. Il en ressort un film très classique, fort peu original, nous plongeant dans un cauchemar éveillé pour nos quatre personnages principaux en prise avec un esprit. Esprit qui apparaît de temps à autres, l'occasion de balancer du jumpscare à divers moments de l'histoire, pour progressivement dévoiler une intrigué plutôt fade au final, sans grande prise de risque et pire que cela : sans véritablement nous expliquer tous les détails du drame qui a eu lieu (non, je ne spoile pas rassurez-vous, ce genre de film ayant toujours la même trame : le fantôme finit par nous guider vers un lieu où nous apprenons la vérité sur une tragédie survenue des années auparavant...).
Bien que le scénario soit des plus convenus et déçoive à plus d'un titre, nous noterons cependant une réalisation propre, une galerie de personnages bien sympathiques (bien que très stéréotypés : le beau gosse, la junkie...), un rythme bien maintenu, un fantôme esthétiquement réussi (laid et effrayant à la fois) et quelques jumpscares qui fonctionnent bien. Des points positifs qui permettent au final de se dire que ce film à jumpscares (nous étions d'ailleurs surpris de ne pas encore en avoir eu un cette année et nous l'aurons attendu... Ou pas...) n'est finalement pas trop mal et se laisse même plutôt bien regarder. Dommage que le final ne soit pas un peu plus développé, bien que nous sentions que le scénariste voulait surprendre une dernière fois en toute dernière minute mais la maladresse de cette séquence amenée subitement laisse quelque peu de marbre...

Film 22 : NOS CEREMONIES (Hors-Compétition)

Royan, 2011. Alors que l’été étire ses jours brûlants, deux jeunes frères, Tony et Noé, jouent au jeu de la mort et du hasard… Jusqu’à l’accident qui changera leur vie à jamais. Dix ans plus tard et désormais jeunes adultes, ils retournent à Royan et recroisent la route de Cassandre, leur amour d’enfance. Mais les frères cachent depuis tout ce temps un secret…

Avant dernier film que je visionnais sur Gérardmer, "Nos cérémonies" est de nouveau un film français (nous avons été gâtés cette année et c'est très bien). Un film qui s'inscrivait, comme pour "Tropique" dans le cadre des longs-métrages mettant en scène des jumeaux cette année (de nouveaux films comme ceux cités juste avant et des films à redécouvrir en salle lors de cette trentième édition).
Que retenir de ce film dont les quelques échos que j'avais eus de Cannes n'étaient pas des plus sympathiques ?
Hé bien j'ai apprécié contre toute attente cette proposition singulière. Comme quoi ne vous fiez jamais uniquement â des avis, nos perceptions étant différentes au même titre que nos attentes (cette année le fait d'avoir apprécié ce film tout comme le détesté "Piaffe" montre une fois de plus qu'il faut tenter l'expérience et aller franchir le seuil de porte de la salle de projection, surtout ne pas se laisser convaincre par des avis négatifs récoltés par-ci par-là).
Un film touchant (peut-être pas autant que "Tropique" cependant) nous confrontant à une sorte de malédiction touchant deux jumeaux et les liant fortement l'un à l'autre, cette dernière créant ainsi une dépendance mutuelle.
Nous suivons tout au long du film cette relation entre deux jumeaux qui se détériore, celle-ci devenant des plus toxiques dans leur vie de tous les jours. Entre séquences de complicité entre les jumeaux, séquences de romance/flirt, séquences de fêtes entre jeunes, "Nos cérémonies" tisse progressivement son intrigue vers une distanciation entre nos deux personnages principaux déjà très différents l'un de l'autre (l'un est extraverti et ne pense qu'à flirter et à s'amuser tandis que le second est plus timide, plus renfermé). Une différence d'un point de vue comportemental que nous comprendrons mieux au fil de l'histoire qui nous est contée.
Doté d'une histoire assez peu rythmée et donnant une impression de "vide scénaristique", "Nos cérémonies" est un film qui se vit, qui se ressent et non pas un film rentre-dedans et accumulant les rebondissements et autres séquences phares. Non, ici le rythme est posé et nous suivons le quotidien de nos jumeaux partis vivre quelques jours dans leur ancienne maison suite au décès de leur père qu'ils ne voyaient plus trop. Un retour aux sources durant lequel ils retrouvent leurs anciens amis, leurs anciens amours aussi. Un environnement qu'ils avaient presque oublié et qu'ils redécouvrent, chacun à sa façon, mais qui va leur montrer certaines limites dans leur relation jusqu'à un final réussi, quelque peu larmoyant.
Un bon film qui malheureusement risque fortement de tomber dans l'oubli en raison de cette monotonie dans la narration, un style qui rebute tant de gens peu habitués aux films d'auteur et bien plus attirés par des œuvres plus rythmées et rentre-dedans comme ce fameux "Vénus" qui semble avoir conquis le cœur de tous les spectateurs.

Film 23 : KNOCK AT THE CABIN (Hors-Compétition, film de clôture)

Alors qu’ils passent leurs vacances dans un chalet isolé en pleine nature, une jeune fille et ses parents sont pris en otage par quatre étrangers armés qui exigent d’eux un choix impossible afin d’éviter l’imminence de l’apocalypse. Alors qu’ils n’ont pratiquement aucun moyen de communication avec le reste du monde, ils vont devoir seuls prendre et assumer leur décision.

Présenté volontairement dans les derniers moments par les organisateurs du festival avant la réservation des séances en ligne, "Knock at the cabin" était avec "Vénus" notamment l'une des surprises de cette trentième édition. Pour marquer le coup, le festival a souhaité visiblement nous mettre un film très attendu en guise de film de clôture : le nouveau film d'un grand cinéaste (M. Night Shyamalan) que l'on découvrait alors en avant-première sur le territoire avant qu'il ne sorte dans les salles obscures.
En effet, le festival de Gérardmer n'a pas pour habitude de vouloir nous surprendre avec son film de clôture, ce dernier étant bien souvent assez classique pour ne pas dire oubliable. C'est donc un fort engouement qu'il y a eu cette année dans la file d'attente de la salle d'un Casino étonnamment plein pour cette toute dernière séance.
Et pourtant, une fois de plus, M. Night Shyamalan nous livre un film fort moyen, du moins dans son scénario. Un film dont nous attendions des rebondissements, pourquoi pas un coup de maître dans le final, à en lire le résumé et en découvrant la première partie de ce dernier. Hé bien non, M. Night Shyamalan reste très premier degré, ne prend aucun virage dans son film et ne surprend à aucun moment le spectateur. Une véritable douche froide alors que le jeu d'acteur impeccable (ces quatre personnes entrant soudainement dans la vie de notre petite famille faisaient froid dans le dos, à la manière de deux jeunes dans un certain "Funny games"), l'ambiance oppressante et l'intrigue originale étaient là pour nous maintenir en haleine pendant plus d'une heure de métrage. Et soudain le soufflé retombe, il semble qu'un ingrédient essentiel à la bonne tenue de ce dernier ait manqué : un bon rebondissement pour casser une histoire trop linéaire assurément... Encore une fois, M. Night Shyamalan déçoit et cela devient usant à la longue.

Et voilà, un festival qui se terminait sur un film en demi-teinte mais content tout de même d’avoir eu une avant-première que beaucoup attendaient sur Gérardmer au vu de la sortie nationale en salles toute proche. Le festival l’a entendu et le festival l’a fait ! Une belle initiative que voilà !
L’heure à présent non pas de reprendre la route vers Nancy mais de prendre la route vers le Grand Hôtel, histoire de boire un coup avec les amis festivaliers, Julien Maury et mon confrère Malik Keloua tout en se ressassant le palmarès et en se refaisant le festival en entier en se focalisant sur ce que nous avons vu de mieux cette année-là.
« Palmarès vous avez dit ? » Allez place à ce dernier à présent !


LE PALMARES 2023 :

Grand Prix : "LA PIETA"
Prix du Jury : "PIAFFE" ex-æquo avec "LA MONTAGNE"
Prix du Public : "LA PIETA"
Prix de la Critique : "LA MONTAGNE"
Prix du Jury Jeune : "LA PIETA"
Prix du 30ème Festival de Gérardmer : "WATCHER"
Prix du Court-Métrage : "IL Y A BEAUCOUP DE LUMIERE ICI"

Vous l’aurez remarqué : nous n’avons pas eu de Prix de la Bande Originale cette année (à coup sûr celle de "La pieta" aurait été choisie également) mais une récompense spéciale est apparue : le Prix du 30ème Festival de Gérardmer.
Un Palmarès qui me semble très correct cette année, bien que "Watcher" était selon moi un brin trop classique et que le court-métrage "Il y a beaucoup de lumière ici" était à mon sens le moins intéressant des films de la Compétition.
Très content en tout cas pour "La pieta" et "Piaffe" qui repartent des Vosges récompensés, n’en déplaisent à certain(e)s...

LES TOPS ET FLOPS DE LA REDACTION HORREUR.COM :

Ne changeons pas nos habitudes : cette année encore, je vous donne mes tops et flops de cette 30ème édition (dans l’ordre des préférences pour les tops et en commençant par les moins bons pour les flops), Compétition (C) et Hors-Compétition (HC) confondus :

TOPS : "La pieta" (C) / "Project wolf hunting" (HC) / "Venus" (HC) / "The elderly" (HC) / "Huesera" (HC) ex-æquo avec "The nocebo effect" (C)

FLOPS : "Zeria" (C) / "Holy shit !" (NC) / "Domingo et la brume" (HC)

Même si "En plein feu" était hors sujet au sein de la sélection (pas d’élément fantastique dans le film mais l’occasion d’y voir Alex Lutz qui faisait partie du jury cette année), ce film ne méritait pas pour autant d’être dans un flop, ce dernier étant fort plaisant à suivre comme expliqué dans ma mini-critique.

REMERCIEMENTS :

Chaque année, il convient de remercier en premier lieu les centaines de bénévoles qui soutiennent le festival au fil des années. Car si l’organisation est ce qu’elle est sur la Perle des Vosges, c’est en grande partie grâce à celles et ceux qui se plient parfois en quatre pour satisfaire un maximum de festivaliers.

Je remercie ensuite comme d’habitude le Public System Cinema pour avoir organisé une fois encore le festival, et notamment Mr Etienne Astor qui était en charge des Relations Presse cette année.

Et bien évidemment je n’oublie pas de remercier Mme Dominique Valentin, bénévole sur le festival au Grimoire, qui m’hébergeait sur Gérardmer, et ce pour la sixième fois déjà. Merci également à mon amie géromoise de récupérer mes livres et figurines achetés sur les stands du Grimoire pour éviter de les abîmer dans un sac à dos en faisant les files d’attente.

Ah Gérardmer ! Comme je m’y sens bien ! Vivement l’année prochaine et les suivantes !

David MAURICE
Le 1er Février 2023