Affiche française
DEMON QUEEN | DEMON QUEEN | 1986
Affiche originale
DEMON QUEEN | DEMON QUEEN | 1986
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Demon queen

Demon queen

Lucinda, une sorte de démone cannibale, a pour habitude d'arracher le cœur de ses amants avant de s'en repaître et de se peinturlurer le corps avec leur sang. Un beau jour, elle sauve la vie de Jesse, un petit dealer aux prises avec les deux caïds du coin. Se sentant redevable envers elle, il l'invite chez lui, la pauvre donzelle n'ayant pas d'endroit où aller. Mais la petite amie du malfrat de bas étage n'accueille pas très chaleureusement la nouvelle. Au fur et à mesure que Lucinda commet des meurtres dans son entourage et que ses victimes deviennent des disciples dévoués, une question nous taraude : pourquoi ne tue-t-elle pas Jesse qui semble être le seul mâle alentour à être épargné ? Son destin serait-il pire que la mort ?

DEMON QUEEN | DEMON QUEEN | 1986

Attention, là c'est du cheap de chez costaud et dès les premières minutes je n'avais envie que d'une chose, c'était d'appuyer sur la touche "avance-rapide" de mon magnétoscope (et oui, je fais encore partie des inconditionnels de l'ancêtre du lecteur DVD !) ! Toutefois, deux choses m'en ont empêché : la première, c'est que par décence et respect pour notre lectorat, nous n'avons pas le droit, nous autres rédacteurs à Horreur.com, de bâcler notre travail et de rendre des copies imparfaites, surtout en n'ayant pas vu le film dont on fait la critique ! Nous avons donc une déontologie et une conscience professionnelle, ici, jeunes gens ! La deuxième, c'est que le film dure moins d'une heure et que ça passe très rapidement surtout après avoir visionné les bandes-annonces de "Cannibal campout" et de "Cannibal hookers" figurant en prélude sur la VHS et déjà d'une durée conséquente. En clair, je me suis dit que ça allait vite passer puisque sitôt le générique de début (et quel magnifique générique réalisé en cinq minutes probablement avec un Amstrad CPC 6128, les anciens comme moi se rappelleront !) fini, il ne me restait à peine plus de 55 minutes de calvaire. Bref, j'arrête de parler de moi, intéressons-nous plutôt au film, objet de notre critique.

Ce qu'il y a de bien en général avec les films de genre à petit budget, ressemblant à s'y méprendre aux courts-métrages de fin d'études d'étudiants en cinéma fauchés, c'est que l'on sait à quoi s'attendre la plupart du temps : beaucoup de sang fait avec du sirop de grenadine dilué, une ou si on est chanceux, plusieurs paires de nichons exhibées avec parcimonie, une interprétation hors norme avec des acteurs au physique d'Apollon du pauvre, des dialogues édifiants et surtout un scénario pas novateur pour deux sous.

Eh bien Demon queen ne fait pas exception à la règle. L'interprétation est très approximative, la reine cannibale sortant du lot car elle n'est pas trop laide pour une amatrice et elle a une assez belle poitrine (désolé les gars, mais il n'y aura qu'une paire de seins montrée à l'écran, mais deux fois la même, c'est toujours ça !). Mention spéciale tout de même au chef des caïds au déhanché de canard et mesurant à tout casser un mètre cinquante ! Quel cabotin ! Mais surtout quelle terreur ! Les dialogues sont parfois hallucinants, mais j'en ai retenu une bribe que j'adore et que j'avais envie de partager avec vous : "Comment tu veux que je fasse des affaires si tu sniffes toute ma came ? Ben t'as qu'à te la planquer dans le c.. !", formidable, non? Le scenario est, quant à lui, indigent au possible. En gros, c'est l'histoire d'une sorte de succube (un démon qui prend l'apparence d'une femme pour avoir des relations sexuelles avec un homme) vampirique qui séduit et mange ses victimes, la plupart du temps des mâles un peu balourds qui méritent leur sort, ou en fait des espèces de zombies qu'on devine acquis à sa cause (puisqu'il n'est en fait jamais précisé s'ils ont un lien psychique avec la démone en chef et s'ils servent leur maîtresse).

De plus, ajoutons que les incohérences sont légion. A-t-on en effet déjà vu un vampire se faire mordre par un de ses disciples et surtout en mourir ? Parlons maintenant des effets spéciaux. Ben le rendu gore est très graphique, et on a ainsi pêle-mêle : de l'arrachage et du mâchage de gorges, de la mutilation de visage à mains nues, des cœurs extirpés de leur excavation avec les geysers de sang qui vont avec, mais également de la tête de zombie baveux d'assez bonne facture. Notons ainsi que les maquillages ont été réalisés par Rick Gonzales qui a notamment travaillé avec Tom Savini sur "Le jour des morts-vivants" et qu'ils sont donc, et c'est assez surprenant pour être souligné, relativement décents. Ce qui n'est malheureusement pas le cas de la bande-son et de la photographie. Le score est catastrophique puisque quand on n'écoute pas de la musique New Wave propre aux eighties, on entend des bruits marginaux et confus, qui nous laissent à penser que le responsable de la bande originale s'est endormi sur son Bontempi ! La photographie est innommable puisqu'elle ressemble au film amateur que l'on tourne dans son jardin avec ses copains lors d'un barbecue estival bien arrosé. L'image est donc parfois un peu bancale et on perçoit certains acteurs regardant fixement la caméra, genre je fais un petit clin d'œil à mon pote ! Et surtout, le réalisateur aurait dû régler la luminosité de son caméscope aussi bien à l'extérieur où c'est parfois trop aveuglant qu'à l'intérieur où ce n'est pas assez éclairé la plupart du temps !

Film amateur tourné entièrement au caméscope à l'instar de "Cannibal campout", autre fleuron étonnant de cette décennie, Demon queen n'a, et grand bien lui fasse, pas découragé Donald Farmer, le réalisateur, puisque le bougre a persévéré en nous concoctant d'autres "classiques" du genre comme notamment : "Cannibal hookers" en 1987, "Scream dream" en 1989 et "Dorm of the dead" en 2006.

En guise de conclusion, je dirai que si vous aimez visionner ce genre de film amateur un peu gore et parfois involontairement drôle, "Demon queen" risque d'être votre tasse de thé. En revanche, si ce n'est pas le cas, vous trouverez ce métrage cheap, insipide avec un peu de gore sympa, certes, mais tellement lacunaire dans les autres domaines que vous aurez envie, comme moi, d'en accélérer le visionnage !

DEMON QUEEN | DEMON QUEEN | 1986
DEMON QUEEN | DEMON QUEEN | 1986
DEMON QUEEN | DEMON QUEEN | 1986
Note
1
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Vincent Duménil