Dernière vie de Simon - La
Dernière vie de Simon - La
Simon est un petit orphelin âgé de 8 ans qui rêve d’être accueilli par une famille aimante. Mais Simon n’est pas comme les autres enfants : ce dernier est capable de prendre l’apparence de n’importe quelle personne qu’il touche, un pouvoir qu’il ne pourra pas garder secret bien longtemps...
L'AVIS:
Présenté en hors-compétition lors de la 27ème édition du Festival International du Film Fantastique de Gérardmer, "La dernière vie de Simon" est une réalisation franco-belge qui se fit très discrète lors de notre manifestation vosgienne. En effet, le film de Léo Karmann ne fut projeté que le dernier jour du festival et deux fois uniquement, une couverture assez faible qui empêcha bon nombre de festivaliers de voir ce qui pourtant était l’un des clous de cette édition.
En ce qui me concerne, il s'agit ni plus ni moins de mon gros coup de coeur de cette cuvée géromoise 2020 ! Malgré des "Saint Maud", "1BR : the apartment", "Jumbo", "The room" ou encore "Rabid (2019)" et "I see you" de très bonne facture, je n’avais pas encore eu ce petit truc en plus qui me fait dire que j’ai vécu un grand moment de cinéma. Il aura fallu attendre l’avant-dernière projection de cette 27ème édition du festival pour enfin m’émerveiller devant un film (chose qui d’ailleurs ne m’était pas arrivé depuis la fameuse 25ème édition qui fut de loin ma préférée en terres vosgiennes).
Vainqueur de plusieurs Prix du Public en festivals, preuves que le film a su toucher son auditoire, le long-métrage de Léo Karmann semble également avoir conquis les journalistes (« Spielberg a de nouveaux cousins français » citera notamment L’Ecran Fantastique).
Et en effet, "La dernière vie de Simon" est une vraie réussite dans le paysage du cinéma de genre français. Mélangeant drame et fantastique avec une habilité remarquable, Léo Karmann ne cache pas certaines influences « Speilbergiennes » pour nous offrir cette belle histoire que nous pourrions assimiler à un conte fantastique.
Baignant dans un sentimentalisme à toute épreuve, "La dernière vie de Simon" aborde des sujets sérieux tels que la lutte contre la maladie, le deuil, le mal-être dans l’enfance (perte de repères, recherche d’identité, absence de parents...) tout en nous plongeant dans une belle histoire d’amour que nous allons suivre de l’enfance à la fin d’adolescence.
Avec ses séquences larmoyantes parfaitement maîtrisées (même si j’ai ressenti un petit sanglot lors du visionnage de "Jumbo" de Zoé Wittock lors de cette 27ème édition du festival de Gérardmer, il faut bien avouer que je n’avais pas été autant envahi par l’émotion sur Gérardmer depuis le très bon "Realive" de Mateo Gil, projeté trois ans auparavant).
Un voyage émotionnel qui vient flirter également avec le fantastique avec ce jeune enfant - Simon - en recherche d’identité (une peur de grandir avec sa réelle identité ? Une peur d’affronter l’avenir avec si peu de repères ?...) qui va utiliser son don extraordinaire (prendre l’apparence d’une personne simplement en la touchant) pour changer d’identité et ainsi quitter ce monde qui ne le satisfait pas et le rend malheureux et envieux des autres, tout en évitant de faire souffrir une famille qui devrait être en deuil après le décès d’un enfant.
"La dernière vie de Simon" traduit également un passage à la vie adulte pas comme les autres. Car le film s’avère aussi être une sorte de parcours initiatique pour Simon qui va apprendre de ses « erreurs », de ses choix et décisions d’enfant, pour mieux grandir et parvenir à profiter enfin de la vie en toute quiétude.
Car inquiet et angoissé, Simon l’est durant toute son adolescence, caché derrière une personnalité autre que la sienne, vivant dans cette peur toujours présente d’être un jour démasqué.
Léo Karmann et son équipe parviennent à nous livrer un film qui réussit à cacher la maigreur de son budget. Un excellent travail d’équipe qui va donner naissance à un projet bien mené, correctement ficelé et prêt à être savouré par le Grand Public bien que son passage en salles se fera dans une grande discrétion à nouveau...
Car "La dernière vie de Simon" a tout d’un grand film, à commencer par la qualité de son casting : jeunes comme grands, les acteurs et actrices du film font un sans-faute et nous livrent une belle histoire sous forme d’ascenseur émotionnel où sourires et larmes se côtoient à plusieurs reprises au fil du récit qui nous est conté.
Le scénario du film de Léo Karmann ne faiblit à aucun moment et nous distille multiples petits rebondissements bienvenus. Alors que nombreux sont les contes fantastiques à souvent avoir ce petit « passage à vide », "La dernière vie de Simon" se suit sans aucune lenteur ou ennui.
Avec sa première partie mêlant rêveries, jeux d’enfants ou encore pacte de sang (une grosse influence Spielberg) en compagnie de nos trois acolytes Thomas, Simon et Madeleine, le film de Léo Karmann côtoie d’emblée le merveilleux et ce côté très « conte de fée » (musique enchanteresse, jeux de lumières chaudes...) nous met dans une ambiance confortable, pleine d’espoirs pour la suite des évènements. Premières séquences tristesse (la maladie de la pauvre Madeleine), premières petites larmes également...
S’ensuit une seconde partie de récit sous forme de drame romanesque dans lequel Simon va vivre un véritable ascenseur émotionnel (tout comme nous d’ailleurs), payer en quelque sorte une usurpation d’identité (toujours vivre dans le stress d’être démasqué, devoir faire un travail qui ne lui plait pas forcément...) et chercher à se cacher tant bien que mal tout en prenant des risques qui pourraient dévoiler la vérité au grand jour... Là encore, les sanglots seront au rendez-vous pour les plus sensibles d’entre nous (dont je fis partie).
On saluera également pour finir l’excellent travail opéré sur les effets spéciaux qui, même si peu nombreux (la plupart des métamorphoses se faisant hors champs), contribuent à la réussite du film de Léo Karmann.
Film baignant dans le sentimentalisme, "La dernière vie de Simon" fait réellement un sans-faute du début à la fin.
Casting parfait, scénario à rebondissements bienvenus, séquences larmoyantes parfaitement maîtrisées, le film de Léo Karmann ne faiblit à aucun moment et vous plonge dans ce magnifique voyage émotionnel qui saura vous prendre aux tripes pour un peu que vous soyez réceptifs à ce genre de production.
Un incontournable de l’année 2019 selon moi, tout simplement.
(Non, je n’ai pas pour habitude de mettre la note maximale que je réserve à mes films de chevet lol...)
Teaser :