Affiche française
Déviation mortelle
Affiche originale
Déviation mortelle
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oui
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Déviation mortelle

Road games

Un routier indépendant, Pat Quid, doit acheminer de la bidoche porcine d’un bout à l’autre de la vaste Australie. Son chemin va croiser à plusieurs reprises celui d’une camionnette dans lequel un tueur en série semble avoir élu domicile. Pat va décider de le traquer suite à la disparition d’une auto-stoppeuse qu’il avait pris en….stop (non ? si !) un peu plus tôt...

Déviation mortelle

L'AVIS :

Roadgames, traduit en français de manière funambulesque «Déviation mortelle» est un road-movie mâtiné d’une belle once de thriller et d’un tout petit soupçon de fantastique.

Construit autour de cette vieille ganache moustachue de Stacy Keach, pas encore starifié en donnant ses traits pour l’éternité (au minimum) à Mike Hammer, on suit le périple qui conduit notre camionneur et son chargement de viande de porcs à travers le pays des Kangourous.

Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage, heureux qui comme Ulysse à vu cent paysages, certes, certes. N’empêche que notre Ulysse à belles bacchantes, lui, ne verra que le désert qu’il traverse d’Ouest en Est en longeant la Grande Baie Australienne (prenez une carte, rechercher le pays en bas à droite, c’est au Sud dudit pays, merci.) Un voyage qu’il effectue dans sa cabine avec son chien, pardon son Dingo (qui n’est pas le chien de Mickey, mais son ami, ce qui n’a rien à voir vu que Mickey n’apparaît pas dans Roadgames).

Le film est divisé en deux parties à peu près égales. La première est un «road-movie» des plus classiques avec beaucoup de parlottes, de dialogues, de monologues entre Pat et son Dingo notamment. Des dialogues parfois savoureux qui permettent d’entrer tranquillement dans le film comme l’on se glisse dans une paire de charentaises moelleuses à souhait.

Que Pat prenne en stop une auto stoppeuse à forte charge pondérale et cerveau inversement proportionnel en termes de poids, ou qu’il commence à échafauder des plans sur l’intriguant vanne qui le suit ou le précède ; il garde toujours son côté sympa, comme le sont tous les vrais routiers.

Puis, Roadgames, bascule lentement, presque insidieusement vers le thriller à forte valeur inquiétante.
L’accumulation de bizarreries, de concours de circonstances, la montée dans la cabine de Jamie Lee Curtis tout juste sortie d’ «Halloween», de «Fog» ou du «Monstre du train», puis sa disparition, tout cela va rendre Pat Quid soupçonneux et le lancer à toute berzingue derrière l’Émile Louis local.

Quelques petites notes fantastiques plus loin (des yeux qui apparaissent, un plan sur le tueur dans son vanne en plein orage), Pat et le meurtrier finiront par s’affronter dans une belle séquence finale voyant le gros camion pourchasser le vanne du meurtrier dans des ruelles de plus en plus étroites.

Mise en scène ultra fonctionnelle, donc sans afféteries particulières, mais d’une solide précision pour Richard Franklin prouvant qu’il fût un des bons réalisateurs du renouveau du cinéma populaire Australien dans les années 70/80 ( voir «Patrick», «Link» ou «Psychose 2» pour s’en convaincre tout à fait).

Le jeu des acteurs n’est pas, non plus, pour rien dans le plaisir que l’on prend à suivre ce sympathique thriller sur asphalte. Outre un Stacy Keach encore svelte et fort crédible dans son rôle et une Curtis toute jeunette, l’amateur risque de reconnaître quelques gueules croisées dans d’autres films Australiens de l’époque. On notera aussi une belle musique de Brian May responsable en chef des bandes originales de ce côté-ci du monde, «Mad Max», «Harlequin», «Soif de sang», «Le survivant d’un monde parallèle», ou «Les traquées de l’an 2000».

Pour terminer : 70 kilos
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Pourquoi 70 kilos ? C’est la différence de poids du chargement de porc dans le camion, entre le début et la fin du voyage. La réponse a ce mystère nous sera révélée dans une séquence finale empreinte d’un humour noir assez savoureux.

La déviation est donc pour le moins recommandable. Prenez-la sans hésitation.

Déviation mortelle
Déviation mortelle
Déviation mortelle

* Disponible en Blu-Ray dans la collection Make my Day

Bande-annonce
Note
3
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Lionel Jacquet