Doom

Doom

Haaa, Doom, mon enfance passée à parcourir des labyrinthes trop sombres pour la bonne santé de mes yeux… Toutes ces heures à pulvériser du monstre dénué d'intelligence me sont revenues telle une claque lorsque j'ai appris que Doom allait être porté à l'écran. C'était il y a un peu plus de quatre ans… Depuis l'eau a coulé sous les ponts et voici le film sur nos écrans.

Un commando d'élite des forces spéciales américaines est envoyé sur Mars en urgence pour une mission de sauvetage. Arrivés sur place ils apprennent qu'ils doivent descendre dans les lieux d'où a été lancé le SOS avec une jeune scientifique.
Le mot d'ordre : sauvegarder à tout prix un certain nombre de données appartenant à une grande multinationale prétendant faire des recherches archéologiques sur Mars…

Mais les scientifiques sont introuvables. Seul l'un d'entre eux demeure, mais il semble atteint d'un mal étrange. Accroupi dans un coin d'ombre, l'éminent chercheur ronge un membre amputé…

DOOM | DOOM | 2005

Après que le projet soit passé de mains en mains (qui a dit "Heureusement qu'Uwe Bohle n'a pas posé ses sales mains dessus trop longtemps" ?!), c'est Andrzej Bartkowiak qui en hérite. Si le nom ne vous dit rien, c'est normal, sa filmographie très restreinte ne contient pas de films inoubliables. Cependant le monsieur s'est trouvé à divers postes sur des grosses productions hollywoodiennes.
Ce qui soulève une intéressante question : les pontes de la Universal ont-ils sorti un pantin du placard pour faire un film convenu et sans surprise ?
Et bien, pas tout a fait, car si "Doom" se plie à tous les clichés du genre, ne prend jamais de risques et caresse le spectateur dans le sens du poil, le mélange prend plutôt bien. Une bonne surprise en comparaison du massacre auquel on était en droit de s'attendre.

Les adaptations de jeux vidéo sur grand écran, on a vu ce que cela pouvait donner. De l'adaptation doucement ridicule du plombier italien ("Super Mario Bros") à celle, exécrable, de "Resident Evil" en passant par le portage non moins infect de "Lara Croft : Tomb Raider"… On passera sur les "Mortal Kombat" et autres "Street Fighters".

Certaines toutefois étaient attendues par des milliers de joueurs. C'est le cas du hit de ID Software (Doom), comme c'est le cas de celui de 3d Realms (Duke Nukem).
En l'espèce, c'est le premier qui sera ici analysé. Le scénario sera écarté afin de gagner du temps tant il est vain de s'attacher à étudier du vide. De ce côté, pas de surprise donc.
En ce qui concerne les acteurs, idem. Hollywood tient à canoniser The Rock à tout prix et en faire le nouveau Schwarzy. Peine perdue, l'acteur est insipide et souffre d'une monstrueuse paralysie faciale. Ceux qui l'accompagnent, relèvent légèrement le niveau. L'on se prend même à s'attacher à Grimm !

Cependant ce qui choque par-dessus tout, c'est le manque d'originalité du métrage dans sa totalité.
Si le spectateur ne s'ennuie pas, c'est parce que le réalisateur a décidé de jouer la carte de la sécurité. "Aliens" a ainsi servi d'inspiration, "Event Horizon" a lui aussi été pillé. Triste à dire, mais en l'occurrence cela est préférable car les influences ont été respectées, et on évite donc de peu la bouse insipide.
A ceci est ajoutée une importante dose de fusillads et d'action, ainsi que d'efficaces exterminations d'abominations. L'esprit du jeu est donc sauf.

Cependant, un peu d'originalité aurait été de bon aloi en ces temps où un Hollywood frileux n'est capable que de remakes et de bouts de pellicule sans intérêt (à quelques exceptions près).

A cet amas de déjà vus parfois jubilatoires (la découverte du BFG entre autres), s'ajoute une scène qui était incontournable, sans laquelle ce film n'aurait aucun sens. Cette scène, tous les Gamers l'attendaient, elle est donc sans aucune surprise, mais elle est bel et bien là ! Je parle d'une scène de quelques minutes d'action intense… à la première personne !

"Doom" est donc loin d'être hors jeu. En tout cas, si ce qu'il contient manque (vous l'aviez compris) de cachet, cela demeure efficace… tout au moins jusqu'à la scène d'affrontement final qui, en plus d'être pitoyable, n'est que la copie conforme du final de "Blade II", version ratée évidemment.

Le constat est mitigé donc. Le métrage tiré du jeu le plus joué au monde aurait pu être bien pire. En effet le spectateur est écrasé sous les effets spéciaux et en a pour son argent en scènes d'action.
Ce qui ne signifie aucunement que le film n'aurait pas pu être beaucoup mieux. Un effort aurait pu être fait en ce qui concerne la réalisation et le scénario. Des plans convenus pour illustrer une histoire déjà trop racontée.

Un divertissement si creux que c'en est inquiétant pour la santé du cinéma. Un divertissement quand même !

Une note d'intention : le metal-technoïde pour rythmer l'action est un choix sans risque. Pourquoi ne pas avoir utilisé le célèbre thème du jeu vidéo (Doom II – Niveau 1), qui lui est vraiment adapté et lourd de signification ?

DOOM | DOOM | 2005
DOOM | DOOM | 2005
DOOM | DOOM | 2005
Note
2
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Colin Vettier