Madhouse
Madhouse
Affecté dans un établissement psychiatrique, le jeune Clark Stevens, se met à voir et à entendre des phénomènes étranges, dont un petit garçon qui semble sortir de nulle part. Pendant qu'il mène son enquête, une série de meurtres se produit, sans qu'un véritable coupable ne soit trouvé.
"Madhouse" est une de ces petites surprises, qui, sortie d'on ne sait où, se révèle au final plutôt réussie, si l'on arrive à passer outre le fait que le budget plutôt moyen de ce long-métrage empêche véritablement le réalisateur William Butler, plus connu pour ses apparitions dans des films d'horreur comme "Leatherface", de faire montre de plus d'audace qu'il ne fait. Car, s'il arrive à restituer à merveille l'ambiance sale et délabrée des locaux de l'asile, il a tendance à répéter certaines scènes. Notamment, celle où le nouvel interne, Clark Stevens, discute avec un des aliénés au sous-sol. Néanmoins, cette impression de redondance n'est pas assez perceptible pour nuire à l'intrigue.
Mais, ces menus reproches, ne sont rien en comparaison de la réussite visuelle qu'il arrive à créer
("La maison de l'horreur", ainsi que "Les griffes de la nuit" avec cette chaudière allumée, qui est pratiquement la seule source d'éclairage, permettant au couloir de baigner dans une sorte de semi obscurité). La frontière entre l'univers des "fous" et celui des infirmiers et médecins reste ténue, comme le montre l'exemple dès le début, d'un patient qui est déguisé en médecin. D'ailleurs, les pratiques médicales de l'asile sont plus que louches (exemple : infirmière utilisant un teaser pour forcer une patiente à prendre un médicament).
A la tête de l'établissement, nous retrouvons l'indéboulonnable Lance Henriksen, dont la présence n'est pas toujours un gage de qualité depuis quelques années ("Alien vs Predator", "Hellraiser 8: Hellworld"), mais qui, une fois n'est pas coutume, trouve un rôle à sa mesure avec celui de chef qui mène ses troupes à la baguette sans se soucier de l'éthique, n'étant pas sans rappeler son rôle dans "Scream 3". C'est donc tout à son aise, qu'il arrive à s'imposer, sans faire toutefois de l'ombre au nouveau venu, Joshua Leonard ("Le projet Blair Witch"), le personnage principal de "Madhouse".
Car, pour rendre crédible cette ghost-story, il est important de pouvoir se reposer sur des acteurs crédibles et c'est le cas ici. Libéré de ce côté-là, William Butler, peut ainsi donner libre cours à son inspiration pour faire apparaître ou entendre les manifestations d'un fantôme, qui semble celui d'un enfant. Ce qui nous renvoie directement à un générique dont la conclusion reste bien mystérieuse, mais qui contribue dès le départ à rendre peu nettes les motivations du Docteur Franks (Lance Henriksen). Jouant habilement avec nos sensations, le scénario, s'ingénie à brouiller les pistes, allant jusqu'à nous faire douter de la véracité du fantôme. Après tout, on est ici aux frontières de la folie.
La seule chose qui est certaine, c'est que des meurtres bien sanglants se déroulent dans ces murs, mais sans que l'identité du coupable (humain ou esprit) ne soit dévoilée à la fin par un twist des plus inattendus, et qui est très bien pensé. Une pirouette finale qui va jusqu'au bout de son sujet, et qui fait de "Madhouse" ce petit film légèrement flippant mais surprenant à bien des égards.