Affiche française
MODUS ANOMALI, LE REVEIL DE LA PROIE | MODUS ANOMALI | 2012
Affiche originale
MODUS ANOMALI, LE REVEIL DE LA PROIE | MODUS ANOMALI | 2012
Un film de
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Modus anomali, le reveil de la proie

Modus anomali

Alors qu’il avait été enterré vivant, un homme revient à lui, perdu au beau milieu d’une forêt indonésienne. Totalement amnésique, au point de ne plus se souvenir de son nom, le malheureux essaye de comprendre ce qui s’est passé.
Après être entré dans une cabane perdue au milieu des bois, il trouve divers indices le mettant sur la piste d’un meurtre, celui d’une jeune femme qui semble être la sienne! Pourchassé par un mystérieux individu muni d’une machette et tapi dans l’obscurité de la forêt, John va tenter de lui échapper…

MODUS ANOMALI, LE REVEIL DE LA PROIE | MODUS ANOMALI | 2012

Présenté lors du vingtième Festival du Film Fantastique de Gérardmer, ce "modus anomali" faisait quelque peu parler de lui dans les files d’attente. Et pour cause, ce long-métrage est le quatrième d’un cinéaste que l’on considère comme l’un des pionniers du nouveau cinéma indonésien, suite à deux réalisations précédentes acclamées par le public local et citées dans de nombreux magazines spécialisés, "dead time : Kala" (2007) et "forbidden door" (2009).

Joko Anwar (c’est son nom) revient donc avec un nouveau film présenté en hors-compétition à Gérardmer en 2013, long-métrage qui ne sera d’ailleurs projeté que deux fois lors du festival et uniquement les deux premiers jours (absent donc des programmations du samedi et du dimanche). Ce qui toutefois n’est pas un gage de médiocrité, en témoignent les "citadel" et "grabbers" qui ont connu le même sort dans les Vosges cette année.

Car, même si le film n’est pas exempt de défauts, il faut admettre que ce dernier a au moins le mérite de faire dans l’originalité, ce qui n’est malheureusement pas le cas de tous les titres qui déferlent de nos jours sur les écrans géants ou directement sur support laser (je ne parle pas de tous ces remakes et autres suites/préquelles qui pullulent depuis maintenant quelques années).

Mais cette originalité a un prix ici et c’est donc avec de gros doutes que l’on aborde la première moitié du film. En effet, passées une vingtaine de minutes, on ne peut s’empêcher de se demander où Joko Anwar veut nous amener. C’est lent, très lent, et bougrement répétitif…

On pense rapidement que nous n’avons affaire ici ni à un film de type survival ou slasher (comme nous pouvions nous y attendre au vu du résumé et de la bande-annonce) ni à un film sortant des sentiers battus (c’est peu original et ça a un goût de réchauffé), mais plutôt à un film de tension, préférant miser sur l’angoisse suscitée par le contexte (un homme seul, démuni et apeuré / un mystérieux individu le traque, une machette à la main), l’environnement (une forêt s’étendant à perte de vue dans une nuit silencieuse, des baraques en bois sinistres…) et quelques mouvements de caméra (désireux de jouer avec les nerfs du spectateur et créer des brefs moments d’effroi, sans grande réussite cependant car le procédé utilisé s’avère ici un brin répétitif) que sur un scénario réfléchi et dynamique.

Mais c’est très mal connaître le réalisateur indonésien qui va finalement nous entraîner dans une sorte de jeu de pistes où de nombreux indices nous sont révélés pour enfin aboutir sur une dernière partie prenant un virage radical avec la première heure de film où nous suivions péniblement cet homme chagriné et apeuré aller d’arbres en arbres, sans grand intérêt (dans le genre « traque dans les bois », nous avions déjà vu bien mieux avec des "predator", "détour mortel", "evil dead" et autres "wilderness", "vendredi 13", "eden lake" et j’en passe…).

Alors que la première moitié pouvait donc paraitre très classique, l’intrigue va rapidement se dévoiler et prendre le pas sur ce qui semblait être un film d’angoisse plutôt maladroit et sans réel effet sur le spectateur. Un twist final, qui dure sur environ une demi-heure (mais qui étrangement n’ennuie que très peu si on oublie un trajet en voiture bien longuet), et qui vient bousculer tout ce que l’on pouvait alors penser de mal dans ce "modus anomali".

Certes, cela n’efface pas la lenteur, le côté très répétitif et le classicisme de la première partie, mais c’est tout de même un sacré retour de force que nous fait là le réalisateur, nous permettant de quitter le film avec un avis totalement différent de ce qu’il était trente minutes auparavant.
C’est juste dommage qu’il ait fallu attendre le dernier tiers du film, et autrement dit que l’on ait dû se "taper" une heure de quasi-vide scénaristique, pour se rendre compte que nous tenions là un scénario finalement original et machiavélique à la fois…

Pour faire bref, "modus anomali" n’est peut-être pas une œuvre transcendante, le film possédant de bien nombreux défauts (première partie voulue angoissante mais quelque peu ratée, la faute à un manque d’originalité, un côté répétitif lassant), mais a le mérite de surprendre son public dans sa toute dernière partie.
Un film à découvrir, sans pour autant en saliver d’avance dirons-nous.

MODUS ANOMALI, LE REVEIL DE LA PROIE | MODUS ANOMALI | 2012
MODUS ANOMALI, LE REVEIL DE LA PROIE | MODUS ANOMALI | 2012
MODUS ANOMALI, LE REVEIL DE LA PROIE | MODUS ANOMALI | 2012
Note
3
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David Maurice