Couverture française
NIGHT STALKER | NIGHT STALKER | 2013
Couverture alternative
NIGHT STALKER | NIGHT STALKER | 2013
Auteur
Editeur
Date de parution (France)
Pages

150

Couleur ?
Non
Langue

Français

Night stalker

Night stalker

La Californie vit dans la terreur. Hommes, femmes et enfants sont la proie d’un dangereux tueur en série qui s’introduit chez ses victimes pour les violer et les massacrer. Dessinant des pentagrammes inversés sur le lieu de ses crimes, le shérif Sherman Dumont, aidé de son co-équipier Willy, pense qu’il s’agit de crimes rituels et satanistes. La vague de meurtres ne s’arrêtant pas, on adjoint aux deux policiers un profiler du FBI, Frank Darden. Les trois hommes vont devoir mettre toute leur énergie à trouver des preuves leur permettant d’arrêter celui que les journaux surnomment le « Night Stalker »…

L'AVIS :

Premièrement : je rédige cette chronique en écoutant via mon ordinateur l’album « Highway to Hell » d’AC/DC. Vous vous demandez sûrement pourquoi je vous raconte ça, vous allez le comprendre par la suite.

Deuxièmement : j’ai un problème avec ce sixième roman paru chez Trash éditions. Problème parce que nulle part, que ce soit sur les pages de garde ou en annotation, il n’est fait référence à Richard Ramirez. Pour peu qu’on s’intéresse au genre horrifique, que ce soit en littérature ou au cinéma, il y a forcément un moment où l’on va s’intéresser un peu aux tueurs en série. Richard Ramirez est un « cas » qu’on ne peut oublier : zonard de troisième zone, né à El Paso au Texas en 1960, avec une enfance difficile, il s’intéresse dès son adolescence au satanisme et à la musique heavy métal, et principalement au groupe AC/DC. Le titre « Night Prowler », présent sur l’album « Highway to Hell » (d’où mon “premièrement » ) lui « envoie un message » : il doit devenir le « traqueur de la nuit ». Son mode opératoire était simple : il se déplaçait en voiture, l’autoradio diffusant sa cassette de l’album d’AC/DC. Il s’introduisait ensuite dans les maisons de ses victimes (souvent composées de deux étages), leur demandait s’ils aimaient Satan, abattait généralement d’une balle les hommes et violait, frappait et massacrer les femmes et les enfants. Il était la « main du Diable ». Vêtu de noir et portant une casquette de base-ball avec le logo d’AC/DC, la folie de Richard Ramirez atteignit des proportions assez hallucinantes et la police, dont le shérif Sherman Block et le profiler Frank Salerno, eut bien du mal à le capturer car il tuait n’importe qui, qu’il fut blanc, noir, jaune, homme, femme, enfant, jeune ou vieux. Il fut accusé de plus de 14 meurtres mais aussi de tentatives de meurtres, de vol et de cambriolage, de viol et d’agression sexuelle. Il fût condamné à mort, épousa une « fan »en prison et décéda de causes naturelles le 7 juin 2013.

De très nombreux éléments issus de la véritable vie de Richard Ramirez se retrouve ainsi dans le roman de Zaroff : son look, sa passion pour AC/DC et le satanisme, son prénom (il devient Richard Munoz dans le roman), le prénom du shérif et de l’agent du FBI (Sherman Dumont et Frank Darden dans le roman), son mode opératoire, la scène dans laquelle il prélève des yeux à la petite cuillère, la possibilité de dresser son portrait-robot grâce au système des empreintes digitales et même son arrestation et son quasi-lynchage par la foule. Tout ça sans jamais évoquer la provenance de ces éléments. Le lecteur ne connaissant rien de Richard Ramirez peut donc croire que tout provient de l’esprit de l’auteur du livre, qu’il a inventé lui-même ce serial killer adepte d’AC/DC. Et ça, ça me dérange un peu. Un simple « basé sur les méfaits de Richard Ramirez » ou « ce roman est une variation libre de la vie de Richard Ramirez » et le tour était joué. Je ne ferais aucun procès d’intention à l’auteur, qui cite Richard Ramirez comme étant la source principale de son roman sur divers forums littéraire et qui a sûrement pensé que les lecteurs achetant ce type de littérature feraient immédiatement le rapprochement, ce qui a été mon cas à la simple vision de la couverture et lecture du titre.

Troisièmement : la réserve émise dans le paragraphe précédent n’empêche nullement « Night Stalker » d’être un très bon roman ! Zaroff a parfaitement intégré les faits réels dans les parties inventées ou romancées et son livre se révèle être un thriller implacable, doté d’un rythme haletant, d’une sexualité débridée et d’une cruauté effroyable. La violence dont fait preuve le tueur en série, couplée à sa démence, fait froid dans le dos et ses excès de barbarie, même sur de simples enfants (viol, sodomie, éventration, énucléation…) mettront à rude épreuve la sensibilité des néophytes en littérature trash. Si la majeure partie du livre se consacre aux massacres effectués par le tueur en série sataniste, de nombreux chapitres mettent en vedette le shérif, son associé et le profiler du FBI. Ces passages sont passionnants, on participe avec les protagonistes à la phase de profilage, de traque du tueur et on se dit que « Night Stalker » aurait mérité plus de pages, pour mieux développer cette course-poursuite contre la mort. Avec un style percutant, simple mais très efficace, Zaroff nous prend par la main et nous entraîne dans ce récit avec une facilité déconcertante. Pas de fioriture concernant le sexe et la violence, ça tape fort et cru et les amateurs seront comblés. Il en va de même pour les « fans » de Richard Ramirez, qui prendront un réel plaisir à voir revisiter les « exploits » sordides de ce garçon complètement timbré, qui déclarera : « J’adore tuer les gens. J’adore les voir mourir. Je leur tire dans la tête et ils se tortillent et s’agitent partout, et puis, tout d’un coup, ils s’arrêtent. Ou alors, je les coupe avec un couteau et je regarde leur visage devenir tout blanc. J’adore tout ce sang".

Lu d’une traite alors qu’il était déjà tard et que je me levais tôt le lendemain, « Night Stalker » vous accroche dès la première page et ne vous lâche plus par la suite. Je n’arrivais pas à me dire « allez, je termine ce chapitre et je finirai demain ». Preuve de la réussite formelle de ce roman prenant pour base des événements réels. Encore une fois, il est dommage que cela n’ait pas été précisé mais ça ne retire en rien l’efficience du récit, qui aurait pu être écrit par un Stéphane Bourgouin sous acide, l'humour étant omniprésent dans le récit, et notamment avec des clins d'oeil faits à Necrorian ou à l'agent Clarice Starling !

Je ne mets donc pas la note maximale à cause de ce point qui m’a posé un problème moral mais aussi pour une autre raison : comment peut-on préférer Ginger Lynn à Traci Lords ???? Ok, Ginger est super mignonne mais bon, Traci quoi, THE BEST !!!!!!! (rires)

SITE DE L'EDITEUR : http://trasheditions.wix.com/trasheditions

Note
5
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Stéphane Erbisti