Affiche française
PLAGE SANGLANTE - LA | BLOOD BEACH | 1981
Affiche originale
PLAGE SANGLANTE - LA | BLOOD BEACH | 1981
Un film de
Date de sortie
Pays
Genre
Couleur ?
oui
Musique de

Plage sanglante - la

Blood beach

En Californie, une femme disparait mystérieusement en se promenant sur la plage. Le capitaine Pearson et Harry Caulder veulent résoudre cette énigme, d'autant qu'on retrouve sur la plage le corps sans tête du chien de la disparue. Une jeune fille a ensuite les pieds arrachés. La plage est fermée au public. Le docteur Dimitrios pense qu'un monstre vit sous le sable. On retrouve une dizaine de cadavres sur la plage. Après avoir mis la plage sous surveillance, la police voit le monstre et parvient à le détruire. Mais le monstre se régénère et lorsque la plage est réouverte, les meurtres recommencent...

L'AVIS :

Steven Spielberg, avec son chef-d’œuvre "Les dents de la Mer", a réussi à terroriser des générations de baigneurs et à les faire stresser une fois dans l’eau. Pour ne pas avoir peur, il suffit de rester bien tranquille sur le bon sable chaud me direz-vous, à se prélasser au soleil ou à faire des châteaux de sable. On est sûr au moins que sur la plage, les requins ne viendront pas nous embêter. Pas de bol pour les moins téméraires, un film de 1981 nous apprend que même la plage peut devenir un endroit hostile et s’avérer aussi dangereuse que la mer elle-même. Le réalisateur Jeffrey Bloom, pour son troisième long-métrage, dont il est aussi le scénariste, a en effet eu la bonne idée de faire de gigantesques étendues de sable fin le repaire et le terrain de chasse d’un monstre avaleur d’humains. On n’est vraiment tranquille nulle part !

La plage sanglante joue donc dans la même cour que le film de Spielberg, n’en étant qu’une simple variation, et son but est identique : foutre la trouille aux spectateurs vis à vis des plages de sable. Malheureusement, Jeffrey Bloom n’est pas Spielberg et son film n’atteint jamais le quotient émotionnel et terrifiant de "Jaws". Il faut dire qu’il se heurte à un handicap de taille : on ne peut pas filmer dans ou sous le sable, comme on peut le faire dans l’eau. Pas évident alors de proposer des séquences à suspense jouant sur les ombres ou sur le déplacement de la caméra en vue subjective, nous montrant les futures victimes potentielles vues par le prédateur. Reconnaissons tout de même que les quelques séquences nous montrant des protagonistes disparaître sous la plage, aspirés avec force avant d’être totalement engloutis sous la masse sableuse, sont franchement efficaces et très bien réalisées. Ca n’a pas dû être une partie de plaisir pour les acteurs. Evidemment, une partition musicale angoissante vient renforcer chaque scène d’attaque pour faire monter d’un cran le suspense et la peur chez le spectateur, qui se demande quelle sorte d’entité monstrueuse peu bien se cacher là-dessous. Une question qu’on se posera tout au long du film, le monstre n’étant dévoilé que lors du final, et de façon assez rapide en plus. Une créature qui n’a pas le charisme d’un squale en action, et qui ne restera guère dans la mémoire collective.

Le principal défaut du film, outre un monstre invisible durant la quasi totalité du métrage, c’est son rythme et les séquences peu entrainantes qu’on doit se farcir entre chaque meurtre. L’enquête policière se traîne en longueur et n’est guère dynamique, malgré le plaisir de voir sur notre écran les acteurs Burt Young (le célèbre Paulie de la saga Rocky) et John Saxon. La petite romance entre le héros Harry Caulder (incarné par David Huffman) et une ancienne de ses amies traine aussi en longueur et n’apporte pas grand chose à l’intrigue si ce n’est de meubler le film pour lui faire atteindre une durée convenable. On suit donc le déroulement de l’action mollement, sans déplaisir certes, mais sans grande passion non plus. Toujours pour meubler, le réalisateur tente de nous faire croire à une attaque du monstre sur une charmante demoiselle, mais au final, ce ne sera qu’un violeur agressant cette dernière. On appréciera par contre le petit châtiment réservé au violeur, le monstre étant quand même dans les parages, et plutôt bien placé pour l’empêcher de recommencer ce type d’agression sexuelle, si vous voyez ce que je veux dire. On sourira aussi avec l’humour (in)volontaire des discours du docteur Dimitrios, tentant vainement d’expliquer ses théories sur ce qui peut bien se trouver sous le sable. Et puis, il y a aussi le personnage de la clocharde, qui semble en savoir plus que les autres sur les attaques de la plage. Aurait-elle un lien avec le monstre ? Mystère…

La plage sanglante a pour lui d’avoir le charme des petites productions des années 80, ce qui fait que malgré ses défauts, son manque de rythme, ses scènes répétitives, ses longueurs, on se laisse aller jusqu’au générique de fin, bien conscient qu’on a vu largement mieux dans le genre. Jeffrey Bloom aurait pu insuffler un peu plus d’énergie à son film, ce qui l’aurait rendu un peu moins soporifique qu’en l’état. Bref, que ceux qui ont fantasmé sur la superbe affiche de La plage sanglante n’en attendent pas trop, sous peine de ressortir plutôt déçus, ayant eu l’impression de regarder un simple téléfilm plutôt qu’un film de terreur…

Note
2
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Stéphane Erbisti