Repo man
Repo man
Otto, un jeune punk vivant à Los Angeles, vient de perdre son emploi et sa copine du moment. Alors qu’il cherche à « s’évader » dans les rues de L.A., il fait la connaissance d’un certain Bud. Ce dernier lui propose un poste dans sa société afin de devenir un « repo man », autrement dit un repreneur chargé de récupérer les voitures impayées.
Au vu du milieu punk dans lequel Otto grandit, le jeune homme n’est pas enthousiasmé par la proposition (un repo man est en quelque sorte un trouble-fête faisant respecter la Loi et n’hésitant pas, tel un huissier, à confisquer les biens d’autrui) mais ce dernier, en manque d’argent, va très vite accepter la proposition.
Cependant, la vie d’un repo man n’est pas de tout repos et Otto va s’en rendre compte très rapidement. En parallèle des querelles avec des ennemis de Bud et des confrontations avec les mauvais payeurs, le voilà mêlé à une histoire de voiture changeant sans arrêt de propriétaires et dans laquelle se trouveraient les corps d’extraterrestres!
Petite série B sortie en 1984, "repo man" est un savoureux mélange de film fantastique, de film comique et de film d’action, à l’esprit très « teen » par moments et sentant bon les Eighties.
Doté d’un scénario prenant (bien que parfois un peu fouillis il faut le reconnaître) et d’un rythme endiablé, le film d’Alex Cox nous raconte l’histoire du jeune Otto quittant sa vie de punk parsemée de beuveries, de larcins et de baises à tout va pour une vie plus saine et droite certes aux premiers abords mais au final pas si reposante que cela. Fusillades, courses-poursuites, holdups, vols à la tire, enlèvement… Otto va devoir faire preuve de pas mal de courage, de ténacité et de culot pour s’accrocher à ce nouveau métier finalement très à risque.
Et c’est le jeune Emilio Estevez (fils de Martin Sheen et frère de Charlie Sheen) à 22 ans qui s’y colle et incarne Otto Maddox, son premier vrai succès au cinéma. Un rôle dans lequel il excelle : malgré la présence au casting d’Harry Dean Stanton (grand habitué des seconds rôles de séries B plus particulièrement) dans les deux rôles principaux, c’est bien le jeune Estevez qui porte le film sur ses épaules. Insolent, courageux, libertin, gaffeur… Otto nous entraîne dans son nouveau quotidien à grandes doses d’humour et d’action.
Le reste du casting tient fort bien la route également et nous gratifie d’une galerie de personnages bien barrés parfois. Entre punks bêtes, méchants et maladroits, repo men casse-cous et revanchards, sans oublier quelques personnages étrangement attachants comme une jeune fille obnubilée par l’existence des extraterrestres ou encore un ancien toxico philosophe de bas étage durant ses heures perdues, il est bien difficile de s’ennuyer devant "repo man".
Niveau effets spéciaux, il est clair, et cela se ressent, que le budget n’était pas trop de la partie. Très kitch dans son approche visuelle du fantastique (voiture fluo, disparition des victimes de façon très cartoon…), il est vrai que c’est peut-être la chose qui rebute un peu dans le film d’Alex Cox (tout comme ce petit fouillis scénaristique auquel nous avons droit à certains moments du film).
Il est vrai que la voiture dans "repo man" (personnage à part entière dans le film d’Alex Cox ai-je envie de dire) ne restera pas dans les annales avec son design fort kitch (une couleur fluo dégueulasse), à la différence d’autres véhicules devenus célèbres dans le cinéma de genre : la Delorean de "retour vers le futur", la Plymouth Fury dans "Christine", la cadillac version ambulance vue dans "SOS fantômes", la Ford Falcon dans "Mad Max" ou encore la fameuse Batmobile de notre héros masqué (qui a d’ailleurs souvent changé de look soit dit en passant)…
Au final, "repo man" est une sympathique série B qui restera peut-être pas dans les mémoires de toutes et tous mais qui a le mérite de nous divertir grâce à un scénario mêlant habilement humour, action et fantastique mais également grâce à un casting de bonne facture (mention spéciale à Emilio Estevez, véritable révélation ici dans le rôle d’Otto).
Un film appréciable aussi bien en VO(STFR) qu’en VF soit dit en passant (chose assez rare qu’il est bon de souligner).