Scare package

Scare package

Scare Package est une anthologie d'horreur comique rassemblant sept histoires vaguement connectées proposant beaucoup de clins d'œil aux clichés d'horreur et qui se moquent souvent d'eux et du film lui-même. On y retrouvera des loups garous, des adorateurs du Diable, des membres d’une secte, des tueurs en série, ainsi qu’un monstre dégoulinant peu ragoûtant…

Scare package | Scare package| 2019

L'AVIS :

Ce long-métrage omnibus commence avec un court dans lequel un certain Michael Myers (sic !) préférant se faire appeler Mike, qui est un individu mettant en place de mauvaises indications pour les protagonistes au début des films d'horreur, s’attèle à ce qu’il sait apparemment faire le mieux. Le problème est qu'il veut plus que cela : jouer les premiers rôles dans lesdits métrages ! Il confesse ainsi ceci à sa meilleure amie policière et on enchaîne alors avec le début de Cold open, dans lequel il est un faux agent immobilier vendant des biens dans lesquels il y a eu des meurtres puis notre « ami » Mike, en voulant aider des voisines en détresse, va provoquer catastrophe sur catastrophe…

Ce segment qui n’est pas celui qui cimente le tout comme on aurait pu le penser mais dont on reverra peut-être un des personnages, ne casse vraiment pas trois pattes à un canard : les scènes censées être drôles ne le sont pas, le jeu des acteurs est inégal car on oscille entre le très moyen et le médiocre, alors que le scénario est stupide et même les méta-commentaires sur les films d’horreur en général et les survivals en particulier n’y changeront rien : c’est pathétique !

Puis, le véritable court fil conducteur débute avec Rad Chad’s Horror Emporium dans lequel Chad, habillé comiquement comme Joe Bob Briggs (alias John Bloom), un critique de cinéma, écrivain et artiste de BD américain, exclusivement connu dans son pays pour avoir animé les séries télévisées « MonsterVision » et « The last drive-in », est gérant d’une vidéothèque. Dans celle-ci, le client cinéphile Sam supplie Chad de l’employer dans son magasin, mais ce dernier préfère embaucher Hawn et l’on pourra ainsi visionner d’autres histoires à travers différentes bandes vidéo qui défilent sur le magnétoscope de la boutique…

Que c’est indigent ! Le loser Sam toujours dans le magasin est exaspérant comme ce n’est pas permis, Hawn, qui n’a pas le droit d’aller dans une pièce secrète du vidéoclub est insignifiant à mort alors que Chad cabotine à outrance ! Seule sera sauvée la voiture de ce dernier aux couleurs du pull-over du fameux Freddy Krueger et prenant même une vieille connaissance à nous en stop en la personne de Mike, mais c’est bien peu pour satisfaire tout cinéphile averti !

Nous visionnons ensuite One time in the woods, qui présente deux couples partant en camping en forêt et qui y rencontrent un tueur, mais également une créature des plus étranges et anormalement visqueuse...

Qu’est-ce que c’était jouissif ! Avec ses dialogues loufoques, ses effets gore très splatter que n’auraient pas reniés la Troma ou encore nos amis de chez Necrostorm, ainsi que son humour décalé, ce segment est à proprement parler le meilleur du lot pour l’instant et se situe dans le haut du panier des anthologies horrifiques en général pour vous donner un aperçu quant à sa valeur intrinsèque !

On enchaîne avec M.I.S.T.,E.R (signifiant littéralement « Men In Serious Turmoil Establishing Rights ») dans lequel Noah Segan se sentant insatisfait trouve dans un bar, un dépliant sur un groupe de soutien qui se réunit ce soir-là. Il s'y rend et apprend que sous l’acronyme précité, on retrouve une ligue d’hommes qui tentent de reprendre le pouvoir aux femmes (donc leurs épouses) dont ils semblent être devenus les sujets trop serviles…

Les effets spéciaux étaient très mauvais (notamment lors des transformations), le scénario pas terrible et l’avant-dernière scène se terminant sur un terrain de football, purement ridicule. Heureusement, la dernière séquence avec la femme de Noah était inattendue mais l’ensemble paraissait vraiment trop faible pour emporter notre adhésion.

Girls 'night out of body prend ensuite le relai en exposant trois femmes qui vont passer une soirée entre filles et qui sont en train de s'approvisionner dans un drugstore. L’une d’entre elles vole une sorte de sucette qui a la forme d'un crâne avec une pancarte indiquant pourtant qu'elle n'est pas à vendre. Cela va forcément pimenter leur nuit !

Malheureusement pas la nôtre car qu’est-ce que c’était mauvais ! Script réduit à peau de chagrin, interprétation limite, effets psychédéliques lors de prises de stupéfiants pathétiques car déjà vus mille fois ailleurs et en mieux, ainsi que fin bâclée comme jamais ! A oublier de suite si ce n’est pas déjà fait !

Viendra derrière The night he came back again! Partie IV: The final kill dans lequel Daisy et ses amis essaient d’occire définitivement un tueur à la Jason Voorhees ou Michael Myers (le vrai !) c’est selon, qui revient chasser du jeune adulte (de préférence fornicateur !) tous les 4 juillet.

Voir une bande d’adolescents peiner à assassiner un serial killer avec toutes les méthodes et armes possibles était, avouons-le, hyper jubilatoire ! Quant à la fin avec sa révélation pas si surprenante que ça pour le genre du slasher, elle était pile adéquate pour ce court vraiment savoureux !

On continue notre périple avec So much to do qui montre comment les émissions et les séries de télévision sont gangrénées par les médias sociaux dont certains sont source de spoilers. C’est la triste expérience que fera Franchesca qui tente d'éviter cela et rentre chez elle pendant qu'une nouvelle émission est diffusée sur la chaîne OmegaVision alors qu’un homme étrange ayant rencontré des membres d’une communauté pour le moins singulière est assis dans son canapé…

Ce court, sorte de métaphore sur les méfaits de l’addiction à la télévision et aux réseaux est incompréhensible de bout en bout ! En plus de cela, c’est mal joué, idiot et inconsistant, alors pour le bien de l’humanité ou tout du moins de votre intégrité mentale, c’est à occulter totalement de votre rétine et surtout de votre mémoire !

Le dernier segment s’intitule Horror hypotesis. On y retrouve Chad qui se réveille dans une pièce avec Pete, Jessie, Kelly et Brandon qui réunissent à eux tous, tous les clichés de la chair à canon des slasher movies ! Tous ces personnages ont atterri dans un laboratoire où ils essaient de comprendre pourquoi et comment les choses se passent dans les films d'horreur. Le groupe tente de s'en sortir vivant avec l'aide d'une légende de l'horreur (le fameux Joe Bob Briggs précité par ailleurs) alors que l'Empaleur du lac du diable les traque. On se retrouvera au final une nouvelle fois avec Mike Myers afin de boucler la boucle amorcée dès le premier court-métrage de cette anthologie…

Jeu d’acteur exagéré, gags lourdingues et pas drôles, stéréotypes faits exprès mais tout de même pénibles, discussion méta intéressante de prime abord mais gâchée par tout le reste qui parasite son impact. Bref, on ne finit pas en beauté ce métrage à sketches bien en-dessous de la moyenne malgré des effets spéciaux assez corrects pour un budget qu’on devine relativement faible.

Certes, le segment One time in the woods avec ses effets trashs bienvenus et son humour décalé sort du lot tout comme The night he came back again! Partie IV: The final kill avec son croquemitaine qui ne meurt jamais faisaient bien sourire ! Mais ce sera tout car le jeu des acteurs est soit limité, soit flirte avec l’amateurisme de fin d’études en cinéma et le reste des histoires est très, voire trop en-dessous de la moyenne, notamment le fil conducteur, pas drôle pour un sou et d’une longueur désarmante, tout comme la présence de Mike Myers, horripilant au possible ! Et ce n’est pas le dernier court qui reprend tous les codes des slashers pour nous les expliquer, les détourner et les parodier qui viendra rehausser l’ensemble car ledit Mike pointera malheureusement son nez une nouvelle fois pour saborder encore plus un film déjà très inégal et voué à l’échec dès le début !

Scare package | Scare package| 2019
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Bande-annonce
Note
2
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Vincent Duménil