Scary movie

Scary movie

La soirée d'Halloween, une lycéenne nommée Drew Becker est assassinée par un psychopathe vêtu d'une cape noire et d'un masque blanc. Cette atroce nouvelle ne manque pas d'inquiéter Cindy Campbell et ses cinq amis qui voient en cet assassinat la vengeance d'un homme qu'ils avaient accidentellement renversé un an auparavant jour pour jour. S'ensuit alors un véritable cauchemar pour eux, d'autant plus qu'une journaliste, Gail Hailstorn, prête à tout pour un scoop de qualité, les poursuit au même titre qu'un shérif aux méthodes très peu diplomatiques. Réussiront-ils à échapper à ce tueur en série fort maladroit?

Pourquoi Cindy Campbell a-t-elle une ceinture de chasteté électrifiée? Pourquoi Ray aime-t-il tant les fesses viriles? Pourquoi mémé se prend-elle un piano en pleine figure? (…) Tant de questions primordiales auxquelles vous aurez les réponses en regardant le film décalé des frères Wayans : une parodie de "scream" agrémentée de nombreux autres clins d'œil au cinéma américain contemporain, j'ai nommé "scary movie"!

SCARY MOVIE | SCARY MOVIE | 2000

Fans des "hot shots", "alarme fatale", "y'a-t-il un pilote dans l'avion" ou autre "sacré robin des bois" et "austin powers", ce film est pour vous! En effet, au même titre que les films précédemment cités, "scary movie" se veut un film déjanté, poussé à l'excès au possible, et dont le principal intérêt repose dans sa façon de distiller des gags, plus ou moins bons, à une fréquence de un toutes les quinze secondes! (petit clin d'œil aux redoutables "alarme fatale" et "hot shots 2"). Mais alors que vient donc faire un film comique sur le plus grand site d'horreur en France (si, si!!!)? Hé bien disons que "scary movie", premier du nom, n'est pas une comédie comme l'on en voit tous les jours en provenance d'Amérique étant donné qu'il s'agit d'une parodie de films horrifiques en majeure partie.

L'histoire commence en 1996 où un certain "scream" arrive dans les salles obscures. Réalisé par Wes Craven, le film devient en quelques semaines une figure emblématique des slasher movies mais également l'une des cibles préférées des médias lors d'annonces d'attaques à arme blanche dans les foyers américains aux informations du soir. Fort de ce succès, certaines parodies concernant le film de Craven commencent déjà à voir le jour cette même année mais aucune ne sera retenue, la faute à un trop grand nombre de parodies qui ont fait figures de fiascos les années auparavant ("y'a-t-il un flic pour sauver Hollywood" en 1994 en est le principal exemple). Mais en 1998, après la sortie de "scream 2", la nouvelle est officielle : "la saga ne comportera que trois volets et le dernier opus sortira en 2000" (cependant, aujourd'hui nous savons qu'un "scream 4" va bientôt débarquer). Face à cette décision, la compagnie Dimension décide d'essayer de rentabiliser au maximum cette trilogie en y insérant un épisode qui sera une parodie des deux premiers opus. Pour ce faire, on fera appel à un certain Keenen Ivory Wayans ("i'm gonna git you sucka", "F.B.I. fausses blondes infiltrées", "Little man"…), un artiste noir qui s'est fait connaître aux USA grâce à la série comique à sketches "in living color" (de 1990 à 1992) dont il fut le créateur mais également l'une des vedettes, le producteur exécutif et le co-scénariste. Au scénario, on retrouvera ses deux frères, Marlon Wayans et Shawn Wayans, qui jouent par ailleurs dans le film. Certains peuvent se demander d'où provient ce titre si explicite : la réponse est simple, "scary movie" est tout simplement le titre qui devait être donné à "scream" mais celui-ci fut finalement rejeté au profit d'une formule plus simple et moins funky. Passés ces petits détails sur la naissance du film, ne nous attardons plus et passons de ce pas à la critique du long-métrage des frères Wayans.

Concernant le casting du film, on retrouve quelques têtes connues comme celles de Carmen Electra ("alerte à Malibu", "sexy movie", "big movie"…), Shannon Elizabeth ("jack frost", "american pie", "13 fantômes"…), Jon Abrahams ("the faculty", "à tombeau ouvert", "mon beau-père et moi", "le peuple des ténèbres", "la maison de cire", "petites confidences à ma psy"…) ou encore Marlon Wayans ("requiem for a dream", "donjons et dragons", "ladykillers", "norbit"…). Mais la perle de ce beau monde est indéniablement la jeune Anna Faris ("lost in translation", "may", "ma super ex"…) qui interprète le rôle de Cindy Campbell, la douce et sotte héroïne du film mais pourtant si mignonne à croquer… Une actrice qui a sans conteste beaucoup de potentiel dans le registre des expressions faciales et qui ne manque à aucun moment de nous faire rire voire au pire sourire pour notre plus grand bonheur! Ce rôle de nunuche dans le film des frères Wayans la fera connaître à l'échelle mondiale et lui permettra par la suite de rejouer ce type de personnage un peu décalé dans des teen movies ("une nana au poil", "winter break", "waiting").
Vous l'aurez compris, on ne peut rien reprocher aux recruteurs du casting étant donné le potentiel qu'il se dégage de chaque acteur / actrice. Chaque personnage a en effet son petit atout pour rendre le film le plus émoustillant possible : Anna Faris et son rôle de gentille fille à papa, Shannon Elizabeth (alias Buffy) toujours en beauté qui joue une lycéenne très bimbo, Marlon Wayans qui interprète Shorty, un débile excentrique roi du bang, ou encore Jon Abrahams dans le rôle de Bobby, un doux rêveur en manque de sexe. Mais la cerise sur le gâteau est sans conteste Shawn Wayans irrésistible dans son personnage d'homosexuel refoulé, Ray, sans oublier l'une des icônes du film : l'agent spécial Doofy (interprété par Dave Sheridan) et son incontinence. Un casting rêvé pour un film qui se veut tout sauf sérieux!

Passons à présent à la réalisation. Comme nous l'avons signalé plus haut, "scary movie" est avant toute chose une parodie de films américains contemporains. Avec comme fil conducteur l'histoire de "scream", les frères Wayans s'en sont donnés à cœur joie en ce qui concerne les gags et autres situations peu crédibles (la scène de poussée de mémé dans l'escalier pour faire chuter le tueur est hilarante!). Tout est parti avec cette remarque de Keenen Ivory Wayans comme quoi les films d'horreur ne cessent de se copier les uns sur les autres et que l'on se surprend couramment à retrouver des scènes similaires dans ce genre de films (le tueur qui surgit par derrière, la nana qui est poursuivie en criant à s'en arracher les cordes vocales, les personnages qui se séparent et se font alors tuer un par un…). L'idée était donc pour le trio infernal de reprendre ces scènes si communes et de les parodier pour ensuite les incruster dans une version complètement bancale de "scream" agrémentée d'autres passages de films à succès tournés en dérision. On se retrouve ainsi dans un long-métrage d'1h24 où s'enchaînent des pompages granguignolesques des deux premiers volets de "scream" (l'histoire en elle-même pour "scream", le passage du cinéma entre autres pour "scream 2"), "souviens-toi l'été dernier" (la scène de l'accident de voiture, le crochet du tueur, l'élection de la miss…) , "american pie" (les scènes de sexe plus particulièrement), "matrix" (le combat final), "le projet blair witch" (la course poursuite dans la forêt) mais également "titanic" (une bande-annonce 100% parodiée!). A cela, ajoutons également de nombreux clin d'œil : "amistad", "big mamma", "shakespeare in love", "usual suspects", "le sixième sens"…
Les frères Wayans aiment la critique facile et cela se sent! Une de leur cible préférée dans ce film est indéniablement la communauté black qu'ils représentent sous les traits de jeunes drogués amateurs de bangs et autres fumettes et qui passent la majeure partie de leur temps à pianoter sur leurs claviers en grignotant deux-trois chips quand ceux-ci ne sont pas occupés à danser tels des techtonics sur du rap fort mauvais. On ressent également cette envie des scénaristes de critiquer la masse étudiante qui pullule dans les universités américaines et qui pour la plupart d'entre eux ne semblent pas avoir de chemin tout tracé. La troisième grande cible des frères Wayans est la police qui se voit représentée par un shérif un brin exhibitionniste et pervers, et un agent spécial, Doofy, sorti tout droit d'un asile d'aliénés et dont l'occupation favorite est de se masturber dans le tuyau de son aspirateur (je vous avez prévenu : que du lourd! RIRES!!!). Enfin, outre les passages liés aux films d'horreur (principalement les slasher movies), on retrouve les idées véhiculées dans les teen movies, à savoir la drogue, l'alcool et le sexe (le nombre de gags scatologiques est incalculable!), à la façon d'un "american pie".

Cependant, malgré tout ce grand bordel qui semble sortir des cervelles de nos chers frères Wayans, le film tient parfaitement la route et on prend plaisir à suivre le déroulement de l'histoire. Dès l'introduction de "scary movie", on comprend aisément que l'on va avoir affaire à un film des plus déjantés qu'il soit ("hot shots 2" a intérêt à bien s'accrocher!) en terme de loufoqueries et de débilités. Certes, il convient que pour voir un film tel que "scary movie", il ne faut pas s'arrêter au premier degré mais au contraire ne pas réfléchir et se tasser au fond de son fauteuil, un verre à la main et les doigts de pieds en éventail!

Concernant les effets spéciaux et trucages en tout genre, là aussi on se rend compte que les frères Wayans en ont sous la caboche : extirpation de silicone du sein gauche de Carmen Electra à l'aide d'un couteau, tête coupée au hachoir mais qui continue à blablater, une fracture de la jambe qui fait son petit effet, trois accidents de la route (dont une magnifique pirouette de Carmen Electra dans l'introduction du film), un passage à la "matrix" fait avec les moyens du bord (tordant!)… Autrement dit, malgré que l'on soit face à une comédie, ça déménage sec chez les Wayans!

Finissons cette critique comme il se doit par la bande originale. Que dire mis à part que celle-ci s'avère être fort variée : du rock (scènes de fête principalement où l'on perçoit cette ambiance néo-punk avec des sons à la blink182 ou sum41 propres aux teen movies) au rap (chez les potes à Shorty et dans le générique de fin) en passant par des musiques mielleuses (moments forts entre Bobby et Cindy) ou encore ces petites musiques inquiétantes comme on les aime dans les films horrifiques, la BO est fort divertissante et colle parfaitement aux différentes séquences du long-métrage!

Si l'on devait retenir un défaut dans "scary movie", ce serait peut-être d'avoir certains gags à la limite du "pipi caca" (bien que cela fasse toujours rire) et quelques-uns (fort rares heureusement!) qui font l'effet d'un pétard mouillé (la scène où Ghostface s'apprête à tuer Buffy est assez lourde au final). Mais quoiqu'il en soit, le film des frères Wayans reste une valeur sûre dans le registre de la parodie horrifique (au même titre que "la cité de la peur", quoique beaucoup moins déjanté…) et continuera d'en amuser plus d'un!
Un film qui bénéficiera d'une suite fort intéressante en 2001 (toujours avec la complicité des frères Wayans!), plus tournée sur le registre du paranormal ("l'exorciste", "sos fantômes"…), ainsi que d'un troisième opus très attachant lui aussi ("signes", "le cercle"…) en 2003. Malheureusement, le filon s'épuise : un quatrième opus est sorti en 2006 et s'avère être fort ennuyeux (seule l'introduction à la "saw" vaut le détour)… En espérant que le cinquième opus (en préparation à l'heure où j'écris) soit meilleur et permette de remonter cette pente qui tend de plus en plus vers le bas…
Allez, j'ose (de toute façon personne ne sait où j'habite! RIRES!!!) : mon premier 6/6 sur le site (mis à part "zombie", je ne pense pas pouvoir réitérer cette note maximale un jour…)! Un must dans le domaine de la parodie! A voir et à revoir!

SCARY MOVIE | SCARY MOVIE | 2000
SCARY MOVIE | SCARY MOVIE | 2000
SCARY MOVIE | SCARY MOVIE | 2000

Scary Movie a été présenté en avant-première au Festival de Deauville en 2000.

Keenen, Damon, Shwan et Marlon Wayans sont tous les quatre frères. Seul Damon Wayans ("le dernier samaritain"…) ne fait pas partie de l'équipe de "scary movie".

Le film engrangea près de 300 millions de dollars de recettes et propulsa par la suite l'actrice Anna Faris au rang de star internationale!

Note
5
Average: 5 (1 vote)
David Maurice