Couverture française
SILENCE ROUGE | SILENCE ROUGE | 2013
Couverture alternative
SILENCE ROUGE | SILENCE ROUGE | 2013
Auteur
Editeur
Date de parution (France)
Pages

150

Couleur ?
Non
Langue

Français

Silence rouge

Silence rouge

Francine vit avec sa sœur Stéphanie à Reims, dans une maison un peu délabrée. Un soir, la jeune femme découvre la tête décapitée de Stéphanie dans sa chambre, le reste de son corps ayant disparu. Afin de surmonter cette épreuve, elle demande le réconfort de son ami Maxime. La police, une fois sur les lieux du crime, les informe que d’autres meurtres ont eu lieu durant la nuit. Peu de temps après, Francine reçoit un message d’un certain A.Z. Ce dernier lui donne rendez-vous dans un château abandonné afin de lui restituer les jambes de sa sœur. Une fois sur place, ils découvrent l’existence d’une secte de vieillards bien décidés à lutter contre les personnes trop bruyantes…

L'AVIS :

Quatrième parution de Trash éditions, « Silence Rouge » n’est pas ce qu’on peut appeler un « roman gore » même si le sang ou l’horreur n’est pas absent du récit. Pourtant, ce titre de Brice Tarvel a tout à fait sa place dans cette collection, qui, il est toujours bon de le rappeler, ne veut justement pas uniquement se focaliser sur l’aspect gore mais brasser toutes les facettes du genre. Et quand on lit le sujet du livre, avec cette secte « anti-bruit » qui dézingue à tour de bras les personnes qui en font trop, du bruit, il est difficile de ne pas y voir le « trash » attendu !

A l’origine, « Silence rouge » a déjà été publié en 1994, dans la collection Angoisses de l’éditeur Fleuve Noir. Après avoir rencontré les responsables de Trash éditions, Brice Tarvel leur propose de rééditer son récit, qu’il remet au goût du jour, remplaçant les walkmans par des lecteurs CD par exemple. Personnellement, je trouve que c’est une très bonne idée que de permettre à la nouvelle génération (mais aussi aux anciens) de pouvoir se procurer des romans difficilement trouvables de nos jours si on n’arpente pas les bouquineries ou les brocantes. Et « Silence rouge » méritait bien cette remise sur le devant de la scène car c’est un roman hautement sympathique.

Déjà, le lieu de l’histoire. Reims. Ma ville natale. Hop un bon point d’entrée de jeu, vu que je connais toutes les rues dont l’auteur parle. J’apprends d’ailleurs que ce dernier y réside toujours, je pourrais aller à sa rencontre pour me faire dédicacer son ouvrage tiens. Ensuite, le sujet. Excellent. Une secte de papis et mamies emmenée par un gourou vêtu d’une cape de « langue humaine », organe prélevé sur les victimes puis assemblé ensemble, et ayant pour mission d’éradiquer de la ville tous les responsables de nuisances sonores venant pourrir la vie des tranquilles citoyens. Etant moi-même victime de ce genre de comportement irrespectueux ces derniers temps, malgré mon déménagement de Reims pour un petit village campagnard proche (un comble !), j’ai été carrément emballé par cette idée et vais faire importer ce roman dans toutes les maisons de retraite afin de susciter des vocations ! Je veux bien jouer le rôle du gourou, no problemo ! Un point de plus !

« Silence rouge » est très agrébale à lire. L’auteur possède un vocabulaire adéquat et nous entraîne facilement à sa suite, ou du moins à la suite de ses deux héros. Si le récit commence tout d’abord par mettre en avant le personnage féminin, Francine, plus les pages défilent et plus celle-ci « disparaît » du devant de la scène pour laisser sa place à Maxime. On pourra trouver ce dernier quelque peu énervant parfois, à trop vouloir surprotéger son amie, à trop vouloir jouer les nounous. Certes, Francine a besoin de réconfort et de soutien après le drame vécue mais pas autant qu’il le croit, la demoiselle n’étant pas si fragile que ça. Cette passation de pouvoir entre Francine et Maxime se fait de manière inspirée et on ne remarque pas tout de suite que le protagoniste principal de l’histoire a changé de sexe. Je rassure les lectrices féministes, Francine, même si elle s’est fait éclipsée par Maxime, reste le point central du roman et son élément le plus important.

Si la première partie du livre prend son temps, l’auteur distille son atmosphère petit à petit, développant le mystère de façon efficace : quel est l’origine de l’odeur qui règne parfois dans les rues de Reims ? Pourquoi l’inspecteur de police ne semble-t-il pas prendre cette affaire vraiment à cœur et montre une certaine distance vis-à-vis de celle-ci ? Qui sont les responsables de la décapitation de la pauvre Stéphanie, fan de musique métal ? Autant d’éléments troublants qui promulgue un intérêt certain au récit et qui nous donne envie de connaître le fin mot de l’histoire.

Les amateurs de sensations fortes seront récompensées par une scène ultra-violente qui m’a bien fait jubiler et qui devrait se reproduire plus souvent, les gens importunés par des connards à moto faisant pétarader leur machine à toute heure me comprendront (dédicace à mes parents qui subissent ce type de nuisance le samedi après-midi…)

Une fois que Francine et Maxime sont en possession de tous les éléments et ont découvert l’existence de la secte des « Zélateurs du silence », le rythme gagne en intensité et ne nous lâche plus jusqu’à la fin, la lecture restant toujours aussi agréable. L’auteur nous réserve quelques rebondissements bien trouvés et un double-retournement de situation que je n’avais pas vu venir, en particulier le dernier !

Bref, « Silence rouge » est vraiment une lecture plaisante et une fois celle-ci achevée, je ne saurai que trop vous conseiller d’enchaîner sur la vision du film de Raphaël Delpard, « La nuit de la mort », qui met aussi en scène des personnes âgées qui n’ont rien à envier à ceux faisant partie de la secte du silence de Brice Tarvel !

SITE DE L'EDITEUR : http://trasheditions.wix.com/trasheditions

Note
4
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Stéphane Erbisti