Baghead

Baghead

A la mort de son père, une jeune femme hérite d’un vieux pub. Elle qui n’a pas vu son défunt paternel depuis plusieurs années décide de se rendre sur place étant donné qu’elle est en situation quelque peu précaire et que cet héritage semble tomber à point nommé.
Mais voilà, cet héritage ne comporte pas uniquement ce vieux bar anglais mais également une mystérieuse entité dissimulée dans la cave du bâtiment, un être surnaturel capable de vous mettre en relation avec des personnes disparues…

Bagheag | Baghead | 2023

L'AVIS:

Adapté de son propre court-métrage sorti en 2017, "Baghead" est la version longue du film d’Alberto Corredor. Un film germano-britannique sorti en toute fin 2023 qui nous plonge en plein paranormal avec cette entité capable de faire revenir les morts et avec laquelle bien évidemment il ne faut pas trop jouer sous peine d’en payer le prix…
Vous l’aurez compris, ce "Baghead" rappelle un autre film qui aura connu un bien plus grand succès dans la même période : le fameux "La main". Bien que le matériau original soit sorti bien avant le film des Philippou, malheureusement la version long-métrage arrive après la guerre dirons-nous et le film d’Alberto Corredor ne connaitra ainsi pas le même succès.

Et pourtant, il faut bien reconnaître que "Baghead" est bien plus réussi que "La main", et ce sur bien des points.

Tout d’abord en ce qui concerne le cadre posé par le film d’Alberto Corredor. Avec son vieux bar délabré au rez-de-chaussée et sa cave en sous-sol sombre et guère accueillante, voilà bien deux endroits (les deux principaux de notre film) qui offrent à "Baghead" une ambiance pesante et anxiogène ainsi qu’une atmosphère des plus lugubres.
La photographie et la gestion des décors s’accouplent d’ailleurs parfaitement pour donner ce côté horrifique et frissonnant, qu’il s’agisse des jeux de lumières (jeux d’ombres, lumières tamisées, couleurs froides…) ou de certains éléments remarquables (la vieille chaise pour installer l’entité lors des séances de connexion avec les morts, les cadres anciens qui ornent les murs menant à la porte de la cave ou encore ce trou dans le mur de briques au fond de la cave donnant sur une zone lugubre d’où sort Baghead renforcent indéniablement ce côté frissonnant).

L’aspect horrifique est d’ailleurs bien plus développé et mieux maîtrisé dans le film d’Alberto Corredor que dans "La main". Moins typé « ado », "Baghead" est certes moins punchy que son aîné (bien que le film ne soit pas ennuyeux pour autant, ce dernier se suivant sans réel temps mort) mais a le mérite de tout miser sur cette ambiance décrite juste avant et sur cette atmosphère parfois glaciale.
A ce titre, le fameux Baghead apporte un gros plus à cette production teintée de paranormal. Cette entité mystérieuse aux articulations des mains craquantes et au visage dissimulé sous un sac posé sur la tête a tout de l’apparition cauchemardesque et donnera notamment lieu à quelques jumpscares pas vilains ainsi qu’à des apparitions horrifiques bienvenues.

Et pourtant, malgré cet aspect fantastico-horrifique réussi, "Baghead" est loin d’être exempt de défauts.

A commencer par les personnages. Quelque peu crétins, ces dernier jouent avec le feu sans arrêt (pour « utiliser » le Baghead en vue de s’entretenir avec des morts, il y a des règles à respecter mais ces derniers n’en ont visiblement pas grand-chose à faire malgré les mises en garde…) et se refuseront même à quitter les lieux face à ce genre d’entité maléfique quand cette dernière commencera à montrer les dents...
En effet, en parfait objet de fascination (un peu comme la fameuse main dans le film des Philippou) presque hypnotique, le Baghead leur fera prendre des risques pourtant évitables s’ils avaient su respecter les règles dictées par le défunt père d’Iris et ne pas jouer trop longtemps avec cette entité.

Autre chose, la seconde partie du long-métrage d’Alberto Corredor nous apparait en demi-teinte et propose quelque chose d’assez inégal, entre ce passage revenant sur les origines de Baghead (il est toujours intéressant d’en savoir plus mais n’est-ce pas un risque de freiner cette descente aux enfers qui nous était contée ?) et les quelques passages un peu confus (on s’y perd un peu par moments bien que le fil conducteur ne soit pas sectionné pour autant).
Une seconde moitié en-deçà de nos espérances donc mais qui a le mérite, reconnaissons-le, de nous gratifier d’une fin plutôt intelligente et non prévisible (je n’en dirai pas plus).

Au final, "Baghead" n’est pas un mauvais film, loin de là. Bien mieux maîtrisé d’un point de vue horrifique que son principal concurrent "La main", le film d’Alberto Corredor portant notamment sur la difficulté à accepter le deuil (sur ce point c’est plutôt réussi aussi au vu de l’entêtement de deux protagonistes) saura vous surprendre et vous faire frissonner malgré quelques défauts malencontreux (des personnages aux réactions bêtes, une seconde partie parfois confuse) mais que l’on pardonnera toutefois au vu du résultat final.

Allez, c’est loin d’être vilain, laissez-vous donc tenter !

Bagheag | Baghead | 2023
Bagheag | Baghead | 2023
Bande-annonce
Note
3
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David Maurice