Boy behind the door - the
Boy behind the door - the
Deux adolescents, Bobby et Kevin, se font kidnapper et sont amenés dans une grande maison isolée à l’orée des bois. Alors qu’il parvient à se sauver des griffes de son ravisseur en s’évadant du coffre de voiture dans lequel il était enfermé, Bobby décide de pénétrer dans la vaste demeure pour retrouver son ami qui y est retenu…
L'AVIS:
"The boy behind the door". Un titre qui ne vous dit probablement rien. Et pourtant le film a été présenté en sélection officielle dans deux des plus grands festivals européens - et même mondiaux - que sont Sitges en Espagne et le Fantastic Fest en Angleterre.
Avec sa jaquette plutôt jolie qui bien évidemment met en évidence ces deux sélections festivalières, le film de David Charbonier et Justin Powell ne manqua pas d’interroger le fantasticophile que je suis. Et après avoir lu le résumé au verso de la jaquette du dvd français qui semble nous vendre un film de kidnapping sous fond de fantastique, il n’en fallait pas plus pour me persuader d’acheter ce film pour découvrir son contenu.
Bon, soyons d’emblée honnête, je me suis quelque peu fait avoir par toutes ces informations racoleuses… Le film que l’on m’a en effet vendu sur le recto et le verso de la jaquette de mon dvd n’est pas celui que finalement j’ai vu. La faute principalement à un scénario au ras des pâquerettes qui n’apporte strictement rien au genre, pire encore nous ennuie terriblement.
Car oui, "The boy behind the door" c’est long, c’est mou, bref c’est ennuyeux. Nous avons là deux scénaristes/réalisateurs qui ont pondu un scénario tout ce qu’il y a de plus classique, sans grand rebondissement, et qui forcément au final crée inévitablement de la frustration.
Pendant la première moitié du film nous assistons en effet à un jeu de cache-cache dans lequel le jeune Bobby parcourt la maison en essayant de ne pas se faire repérer (la seule scène mémorable étant une altercation avec notre kidnappeur assez percutante il faut le reconnaître) : plus de 45 minutes longues, très longues, pendant lesquelles l’ennui se fait ressentir chez le spectateur.
Puis vient une seconde partie qui elle ne sera pas forcément plus réjouissante : un jeu du chat et de la souris qui ne semble pas vouloir en finir tant le félin comme le rongeur peinent à trouver une issue qui lui est favorable.
Vous l’aurez compris : "The boy behind the door" n’apporte pas grand-chose au cinéma fantastique. Nous avons là une vraie coquille vide mêlant thriller et film de tueur fou (comme nous aimons les catégoriser chez horreur.com) qui réussit même, dans le peu de scénario qu’il a, à nous balancer des passages hautement prévisibles (on voit le fameux coup de hache arriver depuis 20 bonnes secondes, même sensation pour le tir de révolver ou l’utilisation d’un couteau à laquelle on s’attend depuis une bonne vingtaine de minutes… et que dire de cette scène où le ravisseur assommé revient à lui soudainement ?) et pire encore des incohérences flagrantes (Bobby fait parfois un bruit de dingue en faisant tomber un manche de couteau sur le parquet ou encore en courant dans la baraque sans éveiller le moindre soupçon de notre kidnappeur… Et je ne parle pas de cette séquence qui demeure encore un mystère pour moi dans laquelle une porte de salle de bain se retrouve bizarrement fermée de l’intérieur alors que personne ne s’y trouve, sans oublier l’intervention d’un policier sur les lieux alors que l’appel passé par Bobby n’a pu être localisé par la Police faute de temps…).
Alors tout n’est pas que déception dans le film de David Charbonier et Justin Powell. Nous retiendrons par exemple une réalisation plutôt propre dans l’ensemble (quelques plans sympas comme ce passage où nous sommes enfermés avec Bobby dans le coffre d’une voiture en tout début de film ou ce plan-séquence où l’on parcourt la maison dans la peau du ravisseur avec une hache à la main, quelques jeux de lumières par-ci par-là…) si on en oublie la faiblesse indéniable du scénario, des décors assez immersifs et anxiogènes (cette grande baraque isolée et ses longs couloirs lugubres ou cette forêt peu accueillante qui borde cette dernière…) ou encore le très bon jeu d’acteur de Lonnie Chavis dans le rôle de Bobby.
Mais voilà ce faible nombre de points positifs est noyé dans ce manque d’action et de rebondissements dans la première partie, ce côté trop répétitif dans la seconde, et cette volonté visiblement de ne pas vouloir sortir des sentiers déjà battus à maintes reprises (même le final est d’un basique à toute épreuve).
Le spectateur Lambda (j’entends par là peu habitué à ce type de cinéma) pourra peut-être passer un moment tout au plus sympathique mais le fantasticophile que je suis (et que vous êtes pour la plupart à lire nos écrits) n’y verra que déception et frustration devant ce repas tiède pourtant servi sur une belle assiette (je rappelle le « piège » : une jaquette très jolie avec ses teintes bleues-noires, un résumé laissant planer un certain mystère que l’on espérait peut-être plus « fantastique » justement, deux sélections dans de très grands festivals…).
Un film que l’on oubliera très rapidement c’est certain.