FANTASTIC'ARTS 2014

A lire ce compte-rendu, on en a l'eau à la bouche et ça donne envie de se faire une "orgie filmique" telle que celle que tu as faite, quel veinard !

FANTASTIC'ARTS 2014

Bonjour à toutes et à tous,

Cette année encore, je suis allé couvrir le Festival International du Film Fantastique de Gérardmer. Une 21ème édition mettant en avant l’un des personnages les plus emblématiques du Cinéma de genre, à savoir l’Homme Invisible.
Porté par une publicité plus conséquente cette année, doté d’une bien jolie affiche (qui tranche radicalement avec la plupart des visuels des années précédentes), et fier de la qualité de l’ensemble de ses films en compétition (on se souviendra l’année dernière de quelques médiocrités en compétition…), Fantastic’Arts voulait clairement nous en mettre plein la vue cette année et nous prouver qu’il n’était pas mort. Bien au contraire, malgré des soucis économiques ces dernières années, les chiffres de la 20ème édition ont permis de remonter la pente et d’assurer la continuité du festival jusque 2016 au minimum (bonne nouvelle annoncée en toute fin de festival l’année passée, une fois l’accord de certains sponsors pour continuer l’aventure).

Devant l’annonce de tant de films de bonne facture en compétition cette année, j’ai décidé de privilégier ces derniers et suis donc allé voir les 8 films de la compétition. A cela bien-sûr s’ajoutent la Nuit Fantastique (l’évènement annuel à ne pas manquer si comme moi vous ne dormez qu’une poignée d’heures par nuit et que vous aimez vous fendre la poire et déconner de grands coups devant quelques « perles » du cinéma de genre, du nanar affirmé à la comédie fantastique de bonne facture) mais également la projection du dernier Lucky McKee (bah oui je ne pouvais manquer cela, étant fan du réalisateur de « May » et « the woman ») présenté en hors-compétition : « all cheerleaders die ».

Allez, c’est parti pour un petit compte-rendu de ce nouveau week-end durant lequel il m’a été permis d’assister aux projections de 12 films. Chose rare, je n’ai pas été déçu une seule fois cette année!

Afin de ne pas trop empiéter sur certains films qui auront droit à des critiques étoffées sur le site (« miss zombie », « rigor mortis », « the sacrament », « the babadook » et « ablations » dans un premier temps) et pour ne pas rendre ce compte-rendu long et fastidieux, je ne donnerai ici qu’un avis très rapide sur chacun de ces long-métrages, une sorte de condensé de ce que j’ai pu ressentir à chaud en sortant de chacune des projections auxquelles j’ai assistées.

Samedi 1er février 2014

Pas de bouchon ou de déviation sur la route, pas de neige ou de verglas : l’idéal ce matin pour faire mon petit trajet habituel reliant Nancy à la « Perle des Vosges », Gérardmer.
Arrivé à 7h20, il me reste comme à mon habitude à faire un rapide tour des 4 salles afin de vérifier si les ordres de priorité à ces dernières ou les files d’attente n’ont pas trop changé par rapport à l’année précédente. Nous avions en effet été informés de quelques changements de priorités cette année encore d’où cette habitude que j’ai prise chaque année d’arriver 2h avant ma première projection pour « tâter un peu le nouveau terrain ».

7h50 : il est l’heure de se rendre à présent à la salle MCL pour voir ce fameux « dark touch » dont beaucoup parlent et qui semblait être le film évènement de ce festival.

1) DARK TOUCH

Résumé : En pleine nuit, une maison où vivent un couple et leurs deux enfants prend soudainement vie. Les fenêtres explosent, les meubles et objet se rebellent violemment contre la malheureuse famille. Neve, fillette de onze ans, est l’unique rescapée de ce massacre totalement fou. Un évènement des plus traumatisants que des proches à la famille vont essayer de faire « oublier » à la jeune fille en l’accueillant chez eux. Malheureusement, Neve ne parvient pas à retrouver la paix d’un cocon familial : très vite, de nouveaux évènements étranges vont arriver…

Ce nouveau film de Marina De Van (à qui l’on doit déjà « ne te retourne pas », présenté à Cannes 2009 et « le petit Poucet ») s’avère plutôt attrayant bien que ce dernier n’ait pourtant pas un scénario des plus poussés. Un sentiment de déjà-vu se ressent à de nombreuses reprises, certaines références sont évidentes par moments (on pense bien-entendu à « Carrie », à « Amityville » et surtout au « village des damnés »), sans oublier quelques pistes mises en place mais non poursuivies dans l’histoire laissant comme un sentiment d’inachevé au long-métrage…

Pour autant, le nouveau film de Marina De Van mérite sa petite réputation acquise dans certains festivals de part ses qualités indéniables. Le jeu des jeunes acteurs par exemple ou encore l’ambiance générale qui découle de ce film sont remarquables. Les séquences de lévitation des meubles et des objets par télékinésie (notamment le carnage perpétré en début de film) sont terriblement efficaces, brutales et rythmées, apportant au film une violence graphique peu commune dans les films de ce genre.

2) ALL CHEERLEADERS DIE

Résumé : Quatre jeunes filles décèdent dans un accident de voiture suite à une altercation avec quelques membres de l’équipe de football de leur établissement scolaire.
Un accident qui s’est produit sous les yeux de Leena, une fille solitaire qui prétend pratiquer la magie noire. Folle de chagrin pour l’une de ses copines décédée dans l’accident, Leena va alors mettre à profit sa magie et redonner vie aux quatre amies.
Revenues sur le campus, nos quatre mortes vivantes vont se venger des mecs qui les ont tuées quelques heures auparavant.

Un sacré défouloir que voilà et auquel nous a convié entre autres celui qui nous a fait tant plaisir ces dernières années avec « May » et « the woman ».
Même si les deux films de Lucky McKee précédemment cités n’ont strictement rien à voir avec ce petit nouveau (qui se veut d’ailleurs être un remake d’une de ses co-réalisations précédentes), il faut bien avouer que c’est uniquement parce que le film était co-réalisé par Lucky McKee que j’ai gardé une petite place dans mon week-end pour me rendre à la dernière projection de celui-ci.

Rythmé et énergique, inutile de vous dire que l’on ne s’ennuie pas devant ce grand n’importe quoi parfaitement assumé (regardez la bande annonce et vous comprendrez aisément que ce film est un ovni dans la filmographie de Lucky McKee). Teenage movie (à la « Jennifer’s body ») mettant en scène des mortes vivantes ultra sexy, des pierres magiques de toutes les couleurs qui tourbillonnent au-dessus de nos têtes et peuvent redonner la vie à leurs hôtes, des gerbes de sang qui flottent dans l’air… Bref, vous l’aurez compris, voilà un cocktail explosif rafraichissant et flirtant avec de nombreuses branches du film fantastique (vaudou, sorcellerie, zombie, teenage movie, gore…) qui aurait même pu mériter sa place à la Nuit Fantastique au vu de la bonne ambiance générale et du second degré très décalé qui en découlent! Dommage cependant que dans ce véritable condensé de conneries il n’y ait pas un peu plus de scènes gores/trashs comme on aurait peut-être pu s’y attendre dans ce film à regarder impérativement à plusieurs.
Fans de Lucky McKee, renseignez-vous bien avant de voir ce film déjanté au risque d’être déçus! Pour ceux qui sont avertis, laissez votre cerveau à l’entrée svp et amusez-vous bien!

3) RIGOR MORTIS

Résumé : Une ancienne vedette de cinéma est sur le déclin. Sans contrat, sans famille, Chin Siu-Ho va prendre une petite chambre dans un hôtel misérable. Alors que ce dernier compte mettre fin à ses jours dans cette chambre délabrée, le malheureux va tomber nez à nez avec des esprits hantant les lieux mais également, chose encore plus folle, avec son défunt voisin ramené à la vie par sa femme sous les traits d’un vampire…

Une bonne surprise que voilà pour ma part, alors que nombreux sont ceux à avoir dormi dans la salle (oui oui je vous ai vus…). Tant pis pour eux, ils viennent probablement de louper le film le plus original en compétition cette année.
Abordant des thématiques cinématographiques diverses et variées (film de fantômes, de vampires, de sorcellerie, de combat…), « rigor mortis » va rapidement perdre ce semblant de casquette de film tragique (qu’on lui donnerait pendant les 10 premières minutes) pour virer dans le fantastique à multiple facettes. Un pari osé qui s’avère fort concluant, bien que le film puisse paraître parfois longuet de par ses dialogues sans grand intérêt pour l’intrigue qui ont eu le dessus sur certains spectateurs… En demeure un film attrayant, très original (cette façon d’assembler la magie, les fantômes et les vampires) et fort bien réalisé (l’ambiance et les décors nous plongent dans un univers des plus glauques).

4) ABLATIONS

Résumé : Un homme se réveille au bord d’un cours d’eau avec une étrange et inquiétante cicatrice dans le bas du dos. Sans perdre de temps, ce commercial père de famille va se rendre chez un médecin qui va lui apprendre qu’on lui a volé un rein. Obnubilé par cet évènement traumatisant, notre homme va tout faire pour retrouver les coupables, quitte à mettre en péril son travail et sa famille.

Voici le film français en compétition cette année. Pour l’occasion, une partie de l’équipe du film s’est jointe à nous pour nous le présenter : c’est donc le réalisateur Arnold de Parscau, le scénariste et producteur Benoît Delépine ainsi que les deux acteurs Philippe Nahon et Denis Ménochet qui sont montés sur scène avant la projection de « ablations ».

« Ablations » fait partie de ces films réalistes qui font parfois froid dans le dos car ils abordent des fléaux dont il est parfois question dans l’actualité. Ici, le don et la greffe d’organe sont visés mais surtout le côté négatif de la chose, les conséquences négatives que ces pratiques médicales entraînent : le trafic d’organes. A la manière d’un « taken », nous voilà donc plongés dans un milieu sombre, clandestin, hostile, où notre malheureuse victime va tenter de trouver des pistes pouvant l’amener à son agresseur. Un milieu difficile à pénétrer, souvent peu fréquentable (les bars louches…) du fait du peu d’indices qui s’offrent à nous.

Même s’il n’est pas exempt de défauts (son final pourra notamment décevoir certaines personnes désireuses de voir quelque chose de plus original, les autres au contraire trouveront la fin acceptable du fait que le film se veut réaliste), « Ablations » se suit agréablement bien, ce dernier navigant sur deux tableaux (le tragique et le comique) avec une certaine adresse et étant porté par un très bon casting (Yolande Moreau et Philippe Nahon dans les camps des « méchants » / Denis Ménochet et Virginie Ledoyen dans le camps des « gentils »). Peu dynamique, le film n’en demeure pas moins captivant du fait que nous sommes plongés d’une part dans cette enquête mystérieuse et intrigante et d’autre part dans le quotidien de notre duo Nahon/Moreau qui nous présentent leur « activité » des plus horribles avec humour et bonne humeur. Un charme qui opère pour ma part.

5) WE ARE WHAT WE ARE

Résumé : Pas très loin d’un village en campagne vivent les Parker, une petite famille très discrète dirigée par le patriarche Frank, un être froid et ferme. Malgré la mort accidentelle de sa femme, Frank essaye de garder la tête haute et décide de poursuivre une tradition familiale des plus macabres. Au même moment, les autorités locales vont découvrir de petits ossements humains non loin de la propriété des Parkers, une découverte qui va pousser les autorités et le médecin de campagne à en savoir un peu plus sur les habitants de cette petite maison isolée non loin de là…

Remake de « ne nous jugez pas » présenté à Fantastic’Arts une poignée d’années auparavant, il est assez étrange de trouver ce film en compétition cette année (alors que le remake de « les révoltés de l’an 2000 » avait lui était projeté en hors compétition l’année précédente par exemple).
Que dire de ce remake? Moins marquant que son aîné, celui-ci s’avère toutefois de bonne facture et nous fait passer un bon petit moment. Sans grande étincelle, parfois un peu lent même, on appréciera cependant cette ambiance qui règne dans cette famille peu ordinaire et les mystères qui l’entourent.
Malheureusement, quand on connait déjà l’histoire, la magie opère moins et toute la trame qui repose sur cette tradition familiale et sur l’inquiétante identité des membres de cette famille s’avère moins palpitante.

En demeure un sympathique film cependant avec un casting de bonne facture, une atmosphère glauque bienvenue et un final saisissant.

6) SHARKNADO

Résumé : Un ouragan s’est abattu sur Los Angeles et fait déferler des vagues d’eau si puissantes et hautes que les requins de l’océan se retrouvent projetés dans la ville! Très vite, c’est la panique générale face à cette menace inattendue…

Premier film présenté lors de cette Nuit Fantastique en présence des deux producteurs (qui sont venus d’ailleurs avec des requins en plastique : sympathique clin d’œil aux SFX du film qui va venir…), « sharknado » est, comme son nom l’indique, un film de requins.
Et quel film de requins! Chaque année on s’attend à rire aux éclats devant le premier film à pointer le bout de son nez à la Nuit Fantastique (un placement non négligeable pour mettre tout le monde rapidement en condition à cet évènement annuel) et cette année encore nous ne sommes pas déçus de cette mise en bouche.

Véritable bêtise parfaitement assumée par ses producteurs, ce bon gros nanar est tout simplement le meilleur que j’ai pu voir à ce jour dans les shark movies. Mon dieu quelle ânerie mais qu’est-ce qu’on rigole! Bien différent de tous ces films de requins bas de gamme où il ne se passe pas grand-chose durant 1h30 et qu’on retrouve rapidement dans des bacs dvds à 1-2€, ce « sharknado » s’avère être un gros défouloir où l’action et les bêtises en tous genres ne laissent la place à aucun moment à l’ennui.

Plongés dans un rythme bien soutenu, nous voilà attaqués par des requins qui tombent du ciel, propulsé par des vagues et des ouragans hors de leur petit océan! Pire encore, vous verrez des requins volant et tourbillonnant dans des tempêtes, menaçant les hélicoptères et atterrissant sur des toits ou dans des piscines!!! Ca charcute, ça avale sans mâchouiller, ça arrache des membres, ça écrase… Bref ces squales ont faim et ça fait sacrément plaisir!
Alors, certes, nanar oblige, les SFX sont médiocres mais peu importe ici car rien ne semble de toute façon traité avec sérieux. Et quand ce ne sont pas les attaques de requins qui nous font rire, ce sont les acteurs (tiens salut Tara Reid! Le porno ne rapporte plus?), tous pathétiques dans leurs rôles respectifs (certains étant d’ailleurs volontairement caricaturés à l’extrême)!
A pisser de rire!

7) BIG ASS SPIDER

Résumé : Une araignée géante s’échappe d’un laboratoire militaire et va semer la panique dans la population de Los Angeles. Très vite, l’arachnide atteint une taille gigantesque et détruit les gratte-ciels de la ville. Un exterminateur de nuisibles et un agent de sécurité vont tout faire pour empêcher cette monstrueuse bestiole de continuer ce carnage sans précédent.

Là aussi, ça envoie du lourd! Quand Mike Mendez (réalisateur de « serial killers » et « le couvent ») nous balance sur grand écran une araignée gigantesque se prenant pour Godzilla sur des gratte-ciels, inutile de vous dire que les fous-rires éclatent un peu partout dans la salle.
Ajoutez à ce gros arachnide un duo d’idiots pour sauver la ville de Los Angeles (qui a déjà subi une attaque de requins dans le film précédent, la pauvre…) et des effets spéciaux parfois risibles (mais tellement mieux cependant que dans « sharknado ») et vous obtenez là encore une fois une bonne partie de rigolades.

8) BOUNTY KILLER

Résumé : Il y a une vingtaine d’années, les gouvernements du Monde entier sont passés aux mains d’entreprises puissantes avides de pouvoir et d’argent, conduisant le Monde dans une guerre sans merci. Dans ce contexte est né un Conseil ayant pour mission de rétablir la justice : le Conseil des Neuf. Des mercenaires, que l’on peut qualifier à juste titre de chasseurs de primes, sont payés par ce Conseil pour exterminer les cadres dirigeants de ces entreprises mettant le Monde en péril. Ce sont les « Bounty killers » : des assassins qui mettent fin à l’avidité en bande organisée et font entrevoir un avenir aux rescapés de l’apocalypse.

La meilleure surprise de cette Nuit Fantastique 2014 restera sans aucun doute pour moi ce film-là. Mélangez des films post-apocalyptiques tels que « le livre d’Eli » et « Mad Max 2 » et rajoutez-y une bonne dose de combat et d’action à la « kill Bill » ou « planete terreur » et vous obtenez « bounty killer ».
Doté d’un scénario original et bourré de rebondissements, « bounty killer » saura vous tenir en haleine jusqu’au final pétaradant où les balles fusent, les corps volent et le sang gicle à gogo. Certes moins amusant que les deux films précédents et pas du tout nanaresque, voilà un film dont on risque à coup sûr d’entendre parler.

Dimanche 2 février 2014

9) THE SACRAMENT

Résumé : deux journalistes accompagnent un de leurs amis parti voir sa sœur qui a quitté la ville pour aller vivre parmi une communauté religieuse isolée. Une fois sur place, les trois hommes vont être surpris par la qualité de vie de ces 200 personnes environ qui ont décidé de s’isoler et de vivre une vie fondée sur le partage des biens. Tout le monde semble heureux de cette nouvelle vie qui s’est offerte à eux, loin du capitalisme, de la violence, du racisme et de tous ces fléaux du Monde moderne. Dirigée par un chef que l’ensemble de ses fidèles appellent « Père », cette communauté va cependant rapidement montrer des zones d’ombre à nos trois hommes…

Film attendu au tournant lors de ce festival, les festivaliers auront dû attendre le dimanche, dernier jour de Fantastic’Arts , pour enfin le voir. En effet, le nouveau Ti West est une bonne surprise (ce qui peut paraître étonnant quand on voit certains de ses films…) grâce principalement à ce cadre et à cette ambiance qu’il dégage.
Caméra à l’épaule pour rendre l’immersion la plus totale possible (façon de filmer devenue monnaie courante ces dernières années suite à l’éclosion de nombreux found footages), nous pénétrons dans une communauté coupée du monde extérieur par une forêt peu accueillante. Un sentiment d’insécurité permanent nous envahit dans ce milieu qui nous semble mystérieux (une sorte de gourou semble à la tête de cette communauté qui ressemble fortement à une secte) et hostile (pourquoi des pseudos-soldats sont postés à l’entrée du village avec des armes?) à la fois.

Un réalisme surprenant qui nous fiche une bonne petite dose de stress et qui place ce film dans le haut du panier de la filmographie de Ti West sans aucune hésitation.

10) THE LAST DAYS ON MARS

Résumé : Alors qu’ils viennent d’avoir la preuve de l’existence d’une forme de vie bactérienne sur la planète Mars, des astronautes vont aller chercher des échantillons supplémentaires pour confronter leurs résultats et s’assurer de ce qu’ils avancent.
Mais le sol poreux qu’ils fouillent à ce moment s’avère des plus instables et entraîne l’un des membres de l’équipe spatiale dans un gouffre. Alors que ses collègues tentent de retrouver sa dépouille, un second membre de l’équipe disparait à son tour. Aucun doute, une espèce encore en vie rôde dans les environs, une espèce qui ne semble pas apprécier les visites…

Unique film de science-fiction cette année en compétition, « the last days on Mars » nous amène sur la planète rouge en compagnie d’astronautes et de scientifiques qui vont rapidement se retrouver confrontés à une menace étrangère. Rien de bien ordinaire dans ce petit film anglais mais tout est là cependant pour nous offrir un spectacle d’honnête facture : de jolis paysages lunaires, des monstres hideux et coriaces, une histoire alternant séquences d’angoisse et scènes d’action. On pourra peut-être regretter un début un peu lent mais une fois le premier individu disparu, le rythme s’en ressent et la panique s’installe pour ne plus nous quitter jusqu’à un final assez peu commun dans ce genre de production.

Une sensation de déjà vu certes mais du moment que c’est fait sans trop d’erreurs c’est plus qu’acceptable! (D’ailleurs, les scènes où le véhicule spatial roule sur Mars dans une brune tenace pouvant cacher mille dangers et avec cette caméra immersive comme si nous étions à la place du pilote sont inquiétantes et méritent amplement le détour)

11) THE BABADOOK

Résumé : Suite au décès de son mari, Amélia éprouve le plus grand mal à élever seule son fils de six ans. Persuadé qu’il est entouré de monstres en tous genres, le petit Samuel s’entoure de pièges et autres armes pour se protéger, un acharnement contre ces êtres imaginaires que sa pauvre mère ne supporte plus. Lorsqu’ils découvrent un livre intitulé « Mister Babadook », Samuel est persuadé que ce fameux Babadook est la créature qui hante ses rêves et vient lui rendre parfois visite, menaçant parfois même de les tuer, lui et sa mère. Quand Amélia croit apercevoir également le Babadook, cette dernière prend soudainement conscience que ce croquemitaine pourrait bien être réel.

Sympathique film de croquemitaine australien, « the babadook » est là aussi une agréable surprise et a fait beaucoup parler de lui dans les files d’attente une fois sa première projection passée. Mené par un tandem surprenant de par leurs interprétations respectives quasi irréprochables, le film de Jennifer Kent nous invite à vivre le quotidien d’une mère et de son fils, en proie à un démon tapis dans l’ombre qui va donner bien des sueurs froides à ces derniers mais également au spectateur.

Alternant séquences tragiques et passages humoristiques sans jamais tomber dans les excès, « the babadook » nous gratifie d’un scénario à première vue facile d’accès mais qui s’avère finalement suffisamment fouillé et rondement mené pour nous donner plusieurs compréhensions possibles du film, ce dernier finissant sur une sorte de question ouverte où le spectateur choisira lui-même son interprétation.

12) MISS ZOMBIE

Résumé : Un médecin aisé, sa femme et leur fils reçoivent un jour de la part d’un ami une cage dans laquelle se trouve une morte vivante. Rapidement, notre zombie devient la femme de ménage du foyer, nettoyant sans rechigner et sans relâche les sols de la propriété.
Mais très vite, cette femme zombie va fasciner et interroger le monde qui l’entoure et plus particulièrement la gente masculine, créant alors une succession d’évènements malheureux et non désirés au sein de cette petite famille…

Ce fameux « miss zombie » aura fait parler de lui cette année à Fantastic’Arts. Dès la diffusion de la liste des films présents en compétition au festival, « miss zombie » a tout de suite fait figure de gros outsider face à des films tels que « dark touch », « the sacrament » et « we are what we are » qui étaient d’emblée cités comme étant les gros favoris en course pour le Grand Prix. Mais une fois les premières projections du film passées, la nouvelle s’est répandue à une vitesse folle dans les files d’attente : « miss zombie » serait « une vraie merde », « un film long et ennuyeux »…

Il est vrai effectivement que le film de Sabu n’est pas très énergique… Mais une fois encore je ne fus pas du même avis que la majorité des festivaliers pour ce qui est de la qualité du long-métrage en question.
Tourné en noir et blanc, couleurs froides et tristes choisies pour nous narrer cette histoire dramatique, « miss zombie » revient sur une thématique déjà vue à Fantastic’Arts avec « Fido » : l’esclavage ou l’intégration des zombies dans la société, voire même dans le cocon familial. Alors que « Fido » traitait ce thème dans un registre comique, « miss zombie » va lui l’intégrer dans un film tragique ne laissant pas de place à l’humour. Ici, notre malheureuse zombie n’est acceptée comme être humain que par son couple d’employeurs et leur enfant. Cette dernière est en effet sans arrêt humiliée au fil de ses journées : recevant d’abord des cailloux par les enfants du quartier, elle se fait ensuite poignarder à plusieurs reprises par de jeunes voyous avant d’être violée par des collègues humains puis par le maître de maison. Mais très vite, notre malheureuse zombie va prendre la place de la patronne, au grand damne de cette dernière…

Sabu nous livre ici une bien belle histoire sur la tolérance mais qui malheureusement pour beaucoup de festivaliers s’avère bien trop pompeux et lent, si bien que l’énervement et l’ennui auront eu raison d’eux…

PALMARES du festival :

GRAND PRIX : MISS ZOMBIE
PRIX DU JURY : THE BABADOOK / RIGOR MORTIS
PRIX DU PUBLIC : THE BABADOOK
PRIX DE LA CRITIQUE : THE BABADOOK
PRIX DU JURY SYFY : THE SACRAMENT
PRIX DU JURY JEUNE : THE BABADOOK
GRAND PRIX COURT METRAGE : THE VOICE THIEF

FANTASTIC'ARTS 2014
David Maurice