Fear itself

Fear itself

FEAR ITSELF | FEAR ITSELF | 2008

Voici la supposée troisième saison de la série "Masters of Horror" (aka MOH pour ceux qui ont l’esprit synthétique ou pour les autres qui aiment les acronymes !), produite, une fois n’est pas coutume, par Mick Garris, avec du lourd côté réalisation et scénario (on a en effet pêle-mêle : Larry Fessenden, Darren Lynn Bousman, Stuart Gordon, John Landis, Victor Salva, Ronny Yu, Brad Anderson, John Dahl, Rob Schmidt…et Mick Garris !). Tout comme pour « Les maîtres de l’horreur », il y a des mauvais, des moyens et de très bons épisodes. Donc, ça sera a priori la même chose avec Fear Itself, il y aura « à boire et à manger » comme dirait grand-mère, celle qui sait faire un bon café ! Toutefois, comme la série a été diffusée sur une grande chaîne américaine, les spectateurs ne furent pas aussi gâtés côté gore et sexe, que dans "Masters of Horror" puisqu’il fallait ménager les âmes sensibles et puritaines. Mais, Lionsgate confirma malgré tout que tous les épisodes de la série seraient offerts en DVD dans une version non-censurée. Et c’est celle-là même que votre dévoué va essayer de vous présenter de manière lapidaire.

In Sickness and in Health (« La lettre ») : le jour de son mariage, une jeune mariée reçoit une note mystérieuse : « la personne avec qui vous vous mariez est un tueur en série » !

C’est à John Landis ("Le loup-garou de Londres", deux épisodes pour MOH : "Deer Woman" et "Family") que revient l’insigne honneur d’apporter sa contribution à la série avec au scénario rien de moins que Victor Salva (la franchise des "Jeepers Creepers"), excusez du peu ! Force est de constater toutefois que la mayonnaise ne prend pas. Le script est convenu au possible avec très peu de frissons et surtout le twist final est tellement ridicule, qu’il vient décrédibiliser tout ce qui avait été fait avant et pourtant, ce n’était déjà pas fameux ! La faute à une réalisation molle du genou, John Landis oubliant l’humour noir qui est pourtant sa marque de fabrique pour nous livrer un segment sans mordant, avec une mise en scène trop théâtrale et se prenant trop au sérieux pour que cela fonctionne vraiment. C’est une grosse déception, d’autant que les performances des acteurs ne sortent pas du lot et restent quelconques pour ce « Pour le pire et le meilleur » (traduction française du titre, collant mieux à l’épisode !) malheureusement nous offrant le pire de Fear Itself !

Family man (« Volte face ») : A la suite d’un accident de voiture, un bon père de famille change fâcheusement de corps avec un tueur en série. Il fera tout pour retrouver son ancienne identité mais aussi pour empêcher le meurtrier d'ajouter ses proches à la liste de ses victimes.

C’est grâce à Family man, que l’espoir renaît pour cette série ou plutôt pour que cette dernière décolle vraiment. Avec Daniel Knauf (la série "La caravane de l’étrange") au script et Ronny Yu ("La fiancée de Chucky » et « Freddy contre Jason") à la réalisation, ça donne tout de suite du lourd sur le papier. Avec ses faux airs de "Volte/face" (dont il emprunte d’ailleurs le titre en français), ce segment réussit très bien à mélanger fantastique au film de serial killer. A l’instar du métrage de John Woo, on suit la nouvelle vie de chacun des deux principaux personnages. D’un côté, on a le psychopathe qui tente de se faire passer pour le vrai père de famille et de l’autre, le véritable pater familias qui essaie de sortir de prison, pour aller sauver sa femme et ses enfants des griffes du criminel. Ainsi, malgré un rythme que d’aucuns pourraient trouver assez lent, le scénario de Knauf est bien vu, car il nous tient en haleine du début à la fin et nous réserve quelques surprises. Quant à Yu, il parvient à nous offrir une réalisation énergique, qui nous permet de vivre de bonnes sensations (cf. la scène de cauchemar avec la jeune fille) avec des plans magnifiques, quelques scènes d’action bien ficelées et un final bien rôdé. Côté casting, Clifton Collins Jr. ("Mindhunters") et Colin Ferguson (la série "Eureka") livrent, tous deux, de très bonnes performances. Ils nous font tantôt aimer, tantôt détester leurs personnages. De fait, on espère que les prochains épisodes seront d’aussi bonne qualité tant celui-ci posséde tous les ingrédients nécessaires à la réussite d’une telle série !

Something with bite (« La morsure ») : Wilbur Orwell, vétérinaire de son état, commence à voir les choses différemment après avoir été mordu par un animal étrange s’étant introduit dans sa clinique…

A la réalisation, on retrouve Ernest R. Dickerson, qui soit a travaillé sur diverses séries télévisées (dont "Dexter", "The vampire diaries", "The walking dead", "Heroes" et un épisode de l’anthologie "Masters of Horror", "The V Word"), soit a tourné quelques longs-métrages, dont le film d’horreur "Bones". Mais contre toute attente, il nous offre un produit plutôt amusant sur le monde des lycanthropes. Le style potache de cet épisode fait beaucoup penser à un mélange du "Docteur Dolittle" et de "Le loup-garou de Londres" de John Landis, donc un métrage avec une trame sérieuse mâtinée de forts relents caustiques et humoristiques D’ailleurs, c’est Max Landis, le fils de John, qui a écrit le scénario de cet épisode. Ce n’est donc pas surprenant, de retrouver le style d’humour de la famille Landis, dans Something with bite ! Vous l’aurez compris, ce segment nous fera plus rire qu’autre chose, il faut le prendre comme quelque chose de récréatif ! Wendell Pierce (vu dans "Stay alive") interprète parfaitement Wilbur Orwell, le vétérinaire qui va complètement changer après la morsure. Il va passer d’un homme aux mauvaises manières à l’olibrius dont la nouvelle attitude va sembler curieuse aux autres et à ses proches. Sinon, le twist final est aussi drôle que surprenant et pour le coup, il sauve l’épisode. En conclusion, Something with bite est assez divertissant. Ce n’est certes, pas le meilleur segment de la série, mais il se laisse regarder sans problème. Notamment, pour ceux qui aiment le style d’humour des Landis, ainsi que les grosses bébêtes poilues !

New Year's Day (« Le réveillon de la fin du monde ») : après une soirée bien arrosée la veille du jour de l’an, une jeune femme se réveille dans un monde post-apocalyptique envahi par les zombies…

Quand le réalisateur a pour nom Bousman (responsable de quelques opus de la saga "Saw"), ça doit nous interpeller quelque part, non ? Eh bien oui ! Malgré un script de Steve Niles (le comics "30 jours de nuit"), New Year's Day est mauvais car bourré de clichés vus et revus maintes fois au cinéma et prévisible de bout en bout. Tout au long de l’épisode, l’héroïne essaie de survivre et ça aurait pu être angoissant certes, seulement voilà, le tout est atténué à cause des flashbacks trop nombreux et qui, pour la plupart, présentent des scènes de dialogues plus ou moins utiles, nous éclairant sur sa relation de couple dont on se fiche royalement. De plus, les séquences se déroulant avec les zombies sont majoritairement filmées avec un style très nerveux pour ne pas dire « clippesque » caractérisant Bousman à merveille, ce qui nous empêche de bien voir certains éléments gore, surtout que c’est très limité de ce côté-là ! Pour ce qui est du casting, l’actrice principale, Briana Evigan, s’en sort assez bien, mais bon, ce n’est pas non plus l’Actor’s Studio ! Ce qui vient définitivement achever cet épisode, c’est sa fin, franchement discutable. Bref, à oublier carrément !

Eater (« Le dévoreur ») : une jeune policière, se retrouve à passer la nuit au commissariat avec deux de ses collègues, à surveiller un serial killer cannibale. La nuit commence calmement, mais les évènements vont vite devenir très étranges...

Richard Chizmar et Johnathon Schaech (également acteur dans "The doom generation", "En quarantaine", "Laid to rest"), scénaristes de l’épisode "The Washingtonians" réalisé par Peter Medak sur la série "Masters of Horror", saison 2) signent ici un script assez intéressant. Ils mélangent divers styles en utilisant des éléments empruntés çà et là (notamment aux films de serial killer, de cannibale ou encore de vaudou) et plantent leur décor en huis clos puisque cela se passe dans un commissariat pendant une nuit enneigée. Là, une jeune fliquette est intriguée par un prisonnier aux tendances anthropophages qu’elle est chargée de surveiller, mais ce qui s’annonçait comme une banale soirée, va se transformer en une nuit de cauchemar ! Alors certes, l’histoire semble assez convenue pour ce type de production, car on devine aisément ce qui va se passer et on dit surtout « merci » à John Carpenter d’avoir fait "Assaut" quelques années auparavant ! Mais sous ses allures de produit classique, n’oublions pas que c’est Stuart Gordon à la réalisation ! Le « papa » de la franchise "Re animator", du culte "Aux portes de l’au delà" ou encore de "Dream in the Witch-House", un excellent épisode de la première saison de la série "Masters of Horror". Du coup, on aura le droit ici à un segment plus horrifique, car il est vrai que jusque-là, c’était surtout le suspense qui prédominait. Avec son ambiance claustrophobique grandement due aux décors bien glauques du commissariat, Stuart Gordon nous montre toute l’étendue de son savoir-faire. Il réussit à équilibrer sans problème, les cris et autres bruits bizarres, le gore, le nombre de morts, les flashbacks et le suspense tout en abusant des caméras penchées et de lumières stroboscopiques pour notre plus grand plaisir. Quant au casting, on retiendra la performance de l’héroïne Elisabeth Moss (vue dans la série « The West Wing » et plein d’autres), campant très bien la jeune policière curieuse au caractère bien trempé et surtout Stephen R. Hart ("Silent Hill" ou encore "Max Payne") interprétant le serial killer sans aucun problème tant il est effrayant au sens propre comme au figuré. Le seul petit bémol, c'est « Zouzou, Zouzou, Ziza » : vous avouerez que l’on a connu beaucoup plus effrayant, comme incantation !

Spooked (« Ames errantes ») : un flic qui s’est fait renvoyer pour avoir utilisé des méthodes d’interrogatoire peu orthodoxes, s’est reconverti en détective privé. Une quinzaine d’années plus tard, il enquête sur une affaire d'adultère mais commence à entendre des voix familières dans ses micros, à voir des lumières qui s’allument toutes seules et pire, des gens semblent apparaître devant lui. Est-il hanté par l'une de ses anciennes victimes ?

C’est ici Brad Anderson ("The Machinist" ou encore l’épisode "Sounds Like", de la série "Masters of Horror", saison 2) qui se colle à la réalisation avec un scénario de Matt Venne, celui-là même, qui avait écrit le script pour l’excellent épisode "Pelts" de Dario Argento, de la série "Masters of Horror", première saison et surtout Eric Roberts dans le rôle principal. Autant la mise en scène est impeccable puisque Brad Anderson réussit à rendre certaines séquences angoissantes par les apparitions mais aussi par les sons inquiétants utilisés et l’habile emploi de flashbacks ou bien de visions en infrarouge, autant l’histoire, même si elle n’est pas trop mal, sent un peu le déjà-vu avec son dénouement prévisible pour les non néophytes en la matière. Heureusement, Eric Roberts ("The human centipede III (final sequence)") dans le rôle de Harry, un flic en proie au doute sur sa santé mentale et hanté par son passé est, comme souvent, irréprochable. Notons également la présence d’un sidekick black et de Libby, de la série "Lost". C’est donc un épisode agréable à visionner, mais on attend toujours plus.

Community (« Résidence surveillée ») : un couple de jeunes mariés s’installe dans la maison idéale, jusqu'à ce que nos tourtereaux découvrent que tous les voisins, pourtant accueillants en apparence, agissent bizarrement et semblent cacher, en réalité, un inquiétant secret…

Mary Harron, pour ceux qui comme moi l’aurait déjà oublié, c’est la réalisatrice de "American Psycho". Au script, c’est Kelly Kennemer, pour tout dire, une inconnue. Donc, en partant de l’expérience de ces deux comparses réunies pour l’occasion, on peut s’attendre à un épisode moyen. Et on aura raison de présager de cette insuffisance, car Community est un « petit » segment, pas complètement nul, hein, mais pas assez pêchu pour retenir notre attention peu de temps après visionnage. Pourtant, le couple c’est Brandon Routh ("Superman Returns", la série « Chuck ») et Shiri Appleby (la série "Roswell" notamment), autrement dit une association disons « sympathique » sur le papier. Et ça « matche » pas trop mal il faut dire, car les deux acteurs offrent des performances correctes. Mais malheureusement, l’histoire contient beaucoup trop de longueurs et le début insiste exagérément sur l’intégration du couple dans cette communauté proche des habitants de « Wisteria Lane » pour ceux qui connaissent « Desperate Housewives ». A un moment donné, il faut que ça bouge, parce que présenter le décorum, les protagonistes, c’est bien gentil, mais on veut de l’action, nous ! D’autant plus que cet épisode contient très peu de scènes sanglantes et qu’il s’appuie plutôt sur le suspense, un comble pour celle qui a adapté sur pellicule le roman sulfureux de Bret Easton Ellis avec son fou furieux Patrick Bateman capable des pires atrocités ! Pourtant, tout n’est pas à jeter dans Community, comme certaines idées (celle de la lapidation, celle de la clause de fertilité imposée aux résidents, par exemple) et surtout la fin, à laquelle on ne s’attend pas forcément et qui est assez brusque par rapport à tout ce que l’on a vu avant…
Au final, ce n’est pas complètement raté, mais ça aurait pu être beaucoup mieux si les deux dames responsables de cet opus, avaient moins fait preuve de fainéantise ou montré plus d’audace !

The Sacrifice (« Le sacrifice ») : quatre criminels - dont un grièvement blessé – se retrouvent bloqués dans un vieux fort enneigé et y découvrent trois sœurs mystérieuses mais ô combien sublimes partageant un bien étrange secret...

C’est Mick Garris, créateur de Fear Itself, qui a écrit le scénario. Ce dernier, même s’il est sympathique, ne révolutionne pas le genre, car il est, somme toute, assez prévisible. Mais on peut embarquer quand même dans l’histoire sans problème…pour peu que l’on n’ait pas vu trop de films de genre antérieurement ! En effet, si vous prenez un zest de "Une nuit en enfer", une pincée de "Vorace" et une bonne rasade de "Ginger Snaps 3", vous aurez vite une idée de ce qui vous attend : sur fond de paysage enneigé, des hommes peu recommandables se retrouvent enfermés dans un lieu sinistre où de ravissantes jeunes filles séduisent les hypothétiques visiteurs à des fins obscures (« Ouh là là, je me demande bien ce que c’est ! ») et où semble résider, une dangereuse créature. Avouez que pour l’originalité, on peut repasser ! C’est d’autant plus frustrant que la réalisation de Breck Eisner ("The crazies 2010") n’est pas non plus transcendante et elle s’avèrerait même plutôt plate voire commune. Peuvent être sauvées : une créature que l’on voit à peine, ce qui ménage le peu de suspense de cet épisode et la beauté glaciale de certaines actrices avec lesquelles ont aimerait bien être enfermés, nous ! Mais c’est bien maigre et il faut espérer que le reste soit de meilleure facture et moins passe-partout pour susciter notre intérêt !

Skin and Bones (« Le ranch maudit ») : au Canada, Grady, un éleveur bovin revient à son ranch après s’être perdu dans les bois pendant des jours. Bientôt, sa famille, en plus de remarquer qu’il est émacié, épuisé et affamé, réalise qu’il a complètement changé quant à son comportement, au point d’en devenir dangereux…

Larry Fessenden est ce qu’on appelle, dans le jargon de certains cinéphiles, un « cinéaste inégal » car il est capable du meilleur avec "The last winter" comme du pire pour "Beneath" en passant par son remake très moyen pour ne pas dire médiocre de "Wendigo". Pour son épisode de Fear Itself, il a choisi d’employer le même thème que pour "Wendigo" (à savoir celui de la créature surnaturelle mangeant de la chair humaine). C’est Drew McWeeny et Scott Swan, scénaristes des épisodes de John Carpenter "Cigarette Burns" (première saison) et "Pro-Life" (saison 2) sur la série "Masters of Horror", qui ont écrit ici l’épisode. « La peau sur les os » (traduction littérale du titre en français) est à l’image de son réalisateur américain, à savoir « inégal ». Pourtant, tout démarre assez vite, avec le retour du père au sein de sa famille qui est sous le choc de cette réapparition soudaine et le mystère qui l’entoure. On se demande alors, ce qui va bien se passer. Mais très vite, on va rapidement comprendre que ça va être un épisode sur le cannibalisme en huis clos, très inspiré par "Wendigo" et "Vorace", filon qui commence décidément à être carrément surexploité et dérivé (cf. "Ginger Snaps 3"). Et forcément, tout va être assez prévisible jusqu’à l’épilogue. Aussi, on se dit qu’on va se rattraper sur les scènes sanglantes, vu le maquillage réussi du père de famille, véritablement possédé et au faciès inquiétant ! Malheureusement, toute l'action, toute l'horreur et tout le gore vont être filmés hors champ. De fait, on passe tout l’épisode à contempler les réactions des acteurs, entendant seulement les cris des individus et des bruits de chairs froissées ou bien malmenées. Voilà donc l'exemple même d'un segment qui avait tout pour être à la fois efficace et horrifique et qui devient complètement ridicule tellement le visuel est lacunaire. Un très grand dommage, d’autant que le casting est solide avec Doug Jones ("Doom", "Legion" ou encore "John dies at the end") offrant une très bonne prestation dans le rôle de Grady, le père de famille en pleine mutation. Alors que pour le reste de la distribution, Gordon Tootoosis (l’indien), Molly Hagen (la mère de famille), Brett Dier (le fils aîné), Cole Heppell (le fils cadet) et John Pyper-Ferguson (l’oncle), sont tous très convaincants dans leur rôle respectif. Un gros ratage en somme !

Chance (« Double Chance ») : contrairement à son prénom, Chance Miller est un loser. Cette petite frappe se retrouve trop souvent dans des embrouilles pas possibles qui se terminent toujours mal pour lui. Mais cette fois-ci, il est sur un gros coup : il a racheté à bas prix un vase d’une valeur inestimable et pense en tirer un gros paquet de fric en le revendant à un antiquaire. Seulement voilà, la transaction tourne mal et ce n’est alors que le début des ennuis…

C’est John Dahl qui est ici aux manœuvres. Ce dernier a beaucoup officié pour la télévision ("Hannibal", "The strain", "Dexter", "The vampire diaries", "Falling skies"), mais il est aussi responsable de thrillers comme « Kill me again », « Red rock west », "Une virée en enfer", un ersatz de "Duel" mêlé d’horreur avec le regretté Paul Walker. Côté scénario, c’est Lem Dobbs (coscénariste de "Dark city") qui s’y colle. Mais une énième fois, voici une association de deux forces qui ne prend pas. Si la réalisation n’est pas trop mal avec quelques bonnes scènes et des meurtres sympathiques, le segment souffre d’un gros problème de rythme et surtout, l’histoire est prévisible et devient du coup ennuyeuse car aucunement originale. En effet, voir un homme confronté à son « Doppelganger », autrement dit son double maléfique, canevas une ixième fois basé sur la nouvelle « L’étrange cas du Docteur Jekyll et de M. Hyde », avouez que ce n’est pas des plus innovants ! Pourtant, l’interprétation d'Ethan Embry (vu dans "Incident On and Off a mountain road" sur la série MOH, saison 1 ou encore dans "Le peuple des ténèbres" et plus récemment dans "Cheap thrills") est solide. Malheureusement, comme pour la plupart des segments de Fear Itself, la fin n’a rien d’incroyable et niveau peur, on peut repasser. Au final, il y a très peu à se mettre sous la dent car on tourne rapidement en rond, ce qui fait de Chance un des plus mauvais épisodes de la série.

The Spirit Box (« Spiritisme ») : le soir d’Halloween, Shelby et Becca, deux lycéennes décident de jouer à contacter les esprits avec une planche de Ouija. L’expérience fonctionne plutôt pas trop mal puisqu’Emily D’Angelo, une de leurs camarades de classe, s’étant soi-disant suicidée peu de temps auparavant, les supplie de trouver le vrai responsable de sa mort et de la venger. Les deux adolescentes vont alors mener leur enquête à leurs risques et périls…

Il y a quelques années déjà, Rob Schmidt nous gratifiait du très bon survival "Détour mortel". Quatre ans plus tard, il effectua un retour dans le monde de l’horreur, en réalisant un épisode pour les "Masters of Horror", "Right to Die". Un an plus tard, il accepte de tourner "The Spirit Box", pour la série Fear Itself. Et on peut dire qu’il sait y faire le lascar ! Misant plus sur l’ambiance anxiogène que sur les effets sanglants, il nous livre un épisode très efficace niveau tension et suspense avec des scènes bien prenantes. L’histoire, quant à elle, est écrite par Joe Gangemi ("Wind Chill") et même si elle n’a rien de transcendant, elle suit la route avec ces deux ados de la génération SMS poursuivies par une sorte de croquemitaine façon "Scream". Gangemi se permet même une sorte de double twist final des plus sympathiques. De plus, le duo formé par Anna Kendrick ("Into the woods", "The voices", "Scott Pilgrim", la saga "Twilight") et Jessica Parker Kennedy ("Time out"), fonctionne parfaitement. Elles sont très convaincantes et ce, dans chacune de leurs scènes. Au final, cet épisode, même s’il n’est pas formidable non plus, est vraiment très honorable grâce à son bon casting et une réalisation bien rythmée.

Echoes (« Réincarnation ») : Stephan qui emménage dans une nouvelle maison afin de terminer sa thèse, se met soudain à avoir des visions liées au passé de la demeure dans laquelle Maxwell a assassiné sa compagne Zelda, 70 ans auparavant. Inquiet par rapport à sa relation avec sa petite amie Karen, il en fait part à son psychanalyste, le Docteur Wolfram (comme le cabinet d’avocats maléfique « Wolfram & Hart » dans la série "Angel" !) qui décide de l’hypnotiser pour tenter d'explorer cette vie antérieure, mais petit à petit, les deux réalités se confondent...

Rupert Wainwright ("Stigmata", "Fog 2005") à la réalisation + Sean Hood ("Cube 2 : hypercube", "Halloween resurrection", "Conan", "La légende d’Hercule", bref que du lourd !) au scénario = mauvais ! Cet épisode est vraiment trop lent, trop téléphoné qu’on n’y croit pas une seule seconde ! L'histoire du début de siècle est vraiment très mal mise en rapport avec celle du présent et les personnages sont tellement peu approfondis, que rien n’est crédible et que l’on passe un sale quart d’heure ou plutôt une quarantaines de minutes pas agréables du tout ! Un des épisodes les plus mauvais de Fear Itself tout simplement ! Et ce malgré Eric Balfour ("The texas chainsaw massacre 2003", "Les cavaliers de l’apocalypse", "Skyline" et "Dinoshark"), Camille Guaty (vue brièvement dans "Love object", "The vampire diaries") et Aaron Stanford (Pyro dans la saga des "X-Men", "La colline a des yeux 2006"), qui font de leur mieux pour y croire. La faute à un scénario superficiel au possible et déjà vu un milliard de fois au bas mot, le tout avec un tempo d’escargot ayant fait le marathon de New York, c’est dire ! Seule la fin est une véritable délivrance !

The Circle (« Le cercle ») : Brian, un écrivain qui est à la recherche de son succès d’autrefois, passe le week-end d’Halloween avec quelques amis dans un chalet isolé quand il se voit remettre un étrange manuscrit relatant précisément la soirée qu'ils sont en train de vivre ses potes et lui ! Une soirée qui d’ailleurs sombre petit à petit dans l'horreur à partir du moment où l’un des membres du groupe commence à lire le livre à haute voix…

Certes, en lisant ce pitch, comment ne pas penser à "Evil dead" !? Pourtant, ce dernier épisode réalisé par Eduardo Rodriguez, un illustre inconnu (natif du Venezuela, il est à l’origine d'une web-série d'horreur jamais diffusée), regorge de bonnes idées et on n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer. De plus, comment ne pas louer cette volonté de faire dans l'épouvante et l'horreur ! Mais il y a aussi d’autres atouts : une atmosphère oppressante due à la claustrophobie engendrée par la cabane isolée dans les bois, une fin bien noire comme il faut et un casting féminin du plus bel effet, ce qui ne gâche rien ! Notre metteur en scène vénézuélien est également aidé, il faut le dire, par l'équipe déjà à l'origine de l'épisode "Eater" de Fear Itself (Richard Chizmar et Johnathon Schaech, également acteur dans ce segment !). Bref, des habitués qui nous permettent de finir cette série sur une note positive !

Pour conclure, Fear Itself, suite officieuse des "Masters of Horror" en est pourtant une version expurgée à cause de sa diffusion sur NBC en 2008 : moins de scènes saignantes, pas une once de nudité et surtout un format d’environ 42 minutes, la norme de la télévision américaine, que même le support DVD n’améliorera pas, malheureusement ! Cela étant, la durée des segments constitue un énorme avantage puisqu’un raccourcissement évite aux épisodes pénibles, de traîner trop en longueur, c’est déjà ça de gagné ! Une pénibilité due en partie à la faiblesse de certains scénarii tenant difficilement la corde sur trois-quarts d’heure de show. Dommage, l'anthologie s’avère donc très moyenne, comme le prouve un rapide survol du résumé des treize épisodes. Pourtant, on dit bien que le chiffre 13 est censé porter bonheur, non ? Eh bien pas en ce qui concerne les séries horrifiques ! Et surtout pas celle-ci, puisque devant le peu d’audimat, seuls les huit premiers segments ont été diffusés à la télévision aux États-Unis !

FEAR ITSELF | FEAR ITSELF | 2008
FEAR ITSELF | FEAR ITSELF | 2008
FEAR ITSELF | FEAR ITSELF | 2008
Bande-annonce
Note
2
Average: 2 (1 vote)
Vincent Duménil