King cobra

King cobra

Lieu : laboratoire de drogues expérimentales.
Occupants : le Professeur Burns, sa fille, et un jeune chercheur ambitieux et impatient.
Particularité : des crotales et des cobras en vivariums.
Les faits : à l'insu de son supérieur, le jeune chimiste s'essaie à une manipulation chimique risquée. S'ensuit une explosion fatale aux deux jeunes gens.
Les conséquences : le contenu des drogues au cours de l'explosion à provoqué la mutation des serpents présents à ce moment là…

KING COBRA | KING COBRA | 1999

Le masochisme est la recherche de plaisir dans la souffrance (physique ou morale : domination, contrôle) reçue d'autrui (éventuellement un animal, une machine…). La phobie est une peur excessive et persistante d'une situation, d'un objet, ou de quelque chose…
En bon ophidiophobe que je suis, ce film est donc fait pour moi !
L'histoire est somme toute banale et peut être rapidement résumée : un serpent gigantesque sème la terreur à Fillemore, une petite ville américaine où la fête annuelle bat son plein.
Ne manquait plus qu'un scénario. Hélas maladroit et peu consistant, il ne sert pas véritablement le film, les images étant quand à elles beaucoup plus parlantes, comblant du même coup cette regrettable lacune.
Oui, des regrets ! là où le titre à lui seul peut faire se gausser, j'avoue sans honte aucune que ce film est loin d'être mauvais.

Tout d'abord au niveau technique, la mise en scène, même si peu originale, est plutôt maîtrisée. Réalisé par les frères Hillenbrand (l'un des deux s'offrant le rôle principal masculin), leurs plans de caméra vu de l'angle du reptile sont judicieux : tantôt à même le sol, tantôt dans les hauteurs afin de nous suggérer la taille de la bête. Et il faut noter que l'on ne s'ennuie pas une seconde. Ici pas de demie-mesure, l'action est de mise et le reptile un personnage à part entière, répondant au doux surnom de Seth ( le film ne nous révèlera jamais ni comment ni pourquoi les personnages le prénomment ainsi )

A noter qu'aux Etats-Unis le film a également porté le nom d'Anaconda 2 en vidéo. Appellation ridicule puisqu'il s'agit là d'une espèce hybride née d'un cobra royal Africain et d'un crotale oriental, ce dernier plus connu sous le nom de serpent à sonnettes. On en profite aussi pour en apprendre un peu plus sur ces deux espèces les plus venimeuses au monde. Ainsi une petite cuiller à café emplie de venin du cobra royal suffit à tuer 165 personnes ! le crotale quand à lui se déplace à une vitesse de 3m/seconde. Ce dialogue " calé " dans le scénario pourrait faire sourire, et pourtant je vais une fois de plus défendre ce fait.

Pour une fois qu'un réalisateur effectue un vrai travail de recherche et de cohérence, il faut le souligner. Les films de genre animalier regorgent très souvent d'absurdités en tout genre, sans se soucier de la crédibilité ou non du propos tenu. Ici, mis à part bien évidemment la taille du reptile, toutes les références ( comportement face au serpent, attitudes et soins en cas de morsures..) sont plausibles et vérifiées.
Il vous sera juste demandé de patienter une toute petite demi-heure avant que notre monstre arrive véritablement. Cependant les minutes précédentes sont loin d'être inintéressantes, permettant de poser les personnages et d'installer le sentiment à venir. La tension va ainsi crescendo, proposant tout d'abord quelques morts homéopathiques, pour mieux nous préparer aux suivantes, beaucoup plus énervées et visuelles.
Une des meilleures séquences selon moi concerne un groupe de chasseurs, stéréotypés à l'extrême (sous-Rambo et " hystériques "). La séquence qui semblait se tourner vers la comédie se révèle très rapidement un véritable cauchemar pour nos 4 lascars :énergique, sursauts assurés, notre reptile n'épargnera pas grand monde. Notre serpent géant dont je ne vous ai que peu parlé, vous réservant son profil pour plus tard.
Il convient de parler du casting qui pour une fois dans ce genre de production est loin d'être mauvais. Hormis l'héroïne et le jeune premier toujours de mise, on retrouve avec plaisir un habitué de la fresque animalière, j'ai nommé l'inusable Pat Morita ( Jurassik park ), en (éternel) vieux sage érudit et philosophe (la saga des Spy Kids aura eût raison de lui ). Dans l'ensemble l'interprétation n'est pas spectaculaire mais les acteurs paraissent avoir pris un réel plaisir à jouer, ce qui n'est déjà pas si mal. Je ne vous parlerais que peu de la bande musicale sans grand intérêt (David Hillenbrand – décidément les deux frangins sont polyvalents ): pour être franc on n'y porte aucune attention, exception faite lors des déplacements de Seth: Obligatoire puisqu'il s'agit là tout simplement d'un pur plagiat ("Les dents de la mer").

Il me reste enfin à vous parler de notre héros, à savoir King Cobra ! Et là quelle ne fut pas ma surprise de voir qu'il ne s'agissait pas d'un serpent numérique mais bien d'une véritable " marionnette " grandeur nature (9 mètres), créée pour l'occasion. Leurs auteurs, les trois frères Chiodo ( "Critters" entres autres ) ont respectés scrupuleusement les caractéristiques propres aux deux espèces en question. Le résultat est vraiment épatant, notamment les effets de mâchoires, et de la collerette. Du beau boulot ! (que vous retrouvez d'ailleurs sur le DVD dans un petit making-off de 5 mn environ)
Pour terminer je vous recommande le début du film : une fillette jouant sur une chaise, à l'orée du bois…oui vous pouvez m'accuser de vous tenter, mais le sentiment que vous éprouverez à ce moment là ne sera pas le dernier pendant 1h30. Vous n'avez pas fini de sursauter dans votre canapé.

KING COBRA | KING COBRA | 1999
KING COBRA | KING COBRA | 1999
KING COBRA | KING COBRA | 1999
Note
3
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Christophe Jakubowicz