L'AVIS :

Pour les amateurs de BD, la collection "Sept" est un incontournable, le concept est inédit, le cahier des charges est strict : 7 albums, 7 scénaristes, 7 dessinateurs pour chaque tome mettant en scène 7 protagonistes évoluant dans des univers différents. Cela a très bien fonctionné, à tel point que la saison 2 est déjà terminée, avec 7 nouveaux albums. "Sept détectives" fait partie de cette 2ème mouture.

La mise en place des personnages est originale ; en effet, en guise d'introduction, chaque détective est présenté pleine page, en plan large, et on se fait une idée de leur caractère bien trempé, qui a aussi fait leur notoriété. On pourra reconnaître sous un pseudo le célèbre "Sherlock Holmes" et son fidèle "Watson" par exemple.

L'enquête est très bien ficelée, avec un côté obscur sur la motivation réelle du tueur qui disperse des indices n'ayant aucun lien entre eux sur chacun de de ses meurtres, au nombre de 7 bien entendu.

Les vieux démons du passé resurgissent pour certains des détectives, ce qui attise le mystère. Le tueur se joue d'eux et les renvoie à leur propre image, la peur, la désillusion, les affaires non résolues, leurs vices.

Le dessinateur a su mettre en valeur le côté charismatique des protagonistes avec un style anguleux, un contour épaissi, la gestuelle est très bien rendue, les éléments du décor sont recherchés. La colorisation finalise l'ambiance clair-obscure : ainsi, le côté chaleureux et "cocooning" des salons à l'anglaise, avec la lueur de la cheminée, contraste avec le côté froid de l'extérieur, avec le brouillard londonien qui se conjugue au brouillard présent dans la tête des détectives et le côté glacial de la découverte des corps, tels celui de l'égorgeur.

Les scènes se succèdent à la manière d'un long métrage, avec des cadrages impeccables et des séquences d'action très bien faites.

Au final, cette BD est un jeu de pistes mêlée d'une compétition entre détectives qui nous tient en haleine et qui nécessite une lecture attentive de la part du lecteur. On croit tenir le coupable et d'un coup, on est renvoyé dans les cordes. Le double twist final nous assène le coup de grâce et on reste un moment K.O. à se demander ce qui vient de nous arriver...