IN A VIOLENT NATURE
IN A VIOLENT NATURE
Dans une forêt canadienne indéterminée, quelques amis dont on ne voit pas le visage, tombent sur une jolie chaîne en or qu’ils décident de récupérer, sans savoir que c’est la seule chose sur Terre qui empêche l’esprit d’un tueur terriblement sanguinaire, victime en son temps d’une cruelle injustice, de revenir se venger des vivants. Pas de bol pour eux donc, puisqu’ils ont réveillé là un croquemitaine zombifié bien décidé à occire tous ceux qui croiseront sa route afin de récupérer la précieuse amulette !
L'AVIS :
Véritable bête de festivals, In a violent nature a été remarqué principalement pour deux raisons. D’une part, parce qu’il joue la carte du slasher intimiste et presque contemplatif donnant au décorum des grandes forêts canadiennes quasiment la même importance voire place qu’un personnage à part entière. Et d’autre part, parce qu’il est tourné en grande partie du point de vue du tueur, dont on voit très souvent le dos et la nuque. Effectivement, quand on aura l’occasion de le voir autrement que de derrière, on l’apercevra une fois de face (ce que l’on pourrait amèrement regretter…) et la plupart du temps affublé d’une sorte de masque de mineur. Ainsi, ce que l’on perd en effet de surprise et en jump scares (la plupart du temps forcés et/ou prévisibles de toute façon dans ce type de productions) par cette façon de tourner, on le gagne en nouveauté. Le film ne fait pas vraiment peur certes, toutefois c’est cette manière singulière de filmer qui lui donne un cachet très particulier.
De fait, réalisé à la manière d’un long-métrage d’auteur, le film prend son temps, un peu trop peut-être parfois et les amateurs du genre pourraient trouver cela un tantinet trop long. En effet, la caméra qui suit lentement ce protagoniste d'outre-tombe aussi vivace qu'un escargot paralytique risque d’en rebuter certains, pourtant ça vaut le coup d’œil, ne serait-ce que pour l’audace d’avoir été fait ! Et il serait possible même, si l’on est un peu masochiste sur les bords, d’aimer cela car on pourrait ressentir quelque chose de presque hypnotique dans ces longs plans fixes sur la nature et ce tueur mutique !
En outre, l’absence de musique et le peu de développement des personnages du film (on n’y perd pas grand-chose de toute manière, vu que la plupart du temps, dans les slashers, le casting fait office de chair à canon !) ne jouent pas contre lui mais entretiennent encore plus cette impression de rareté. Notons également que In a violent nature ne lésine pas sur les meurtres extrêmement gore. A ce titre, on a d’ailleurs droit à l’une des mises à mort les plus violentes et surprenantes rarement vues sur grand écran (celle du crochet et de la chaîne…). En plus de cela, le tueur et sa brève légende sont assez bien réussis et pour le coup, le protagoniste voit son background suffisamment brossé pour que l’on comprenne ses motivations. Il est donc alors dommage que le métrage soit doté d'un scénario qui tienne à peine sur un confetti (des gens seuls dans les bois se font assassiner par un tueur sorti d’outre-tombe) et que la toute fin soit si longue à venir et qu’elle propose quelque chose d’assez nébuleux !
Voici donc un slasher d’un genre nouveau qui, malgré certains meurtres bien gore que n’aurait pas renié Jason Voorhees, croquemitaine de l’illustre franchise des "Vendredi 13", diffère carrément du lot. La raison la plus simple c’est qu’il prend son temps pour filmer les paysages forestiers et magnifiques de l’Ontario, tout en nous plaçant de façon assez inédite à la place du tueur lors de ses meurtres ou à distance. Seulement voilà, c’est tout de même très long et parfois trop contemplatif pour tenir le spectateur en haleine 1h30 durant. Toutefois, on retiendra tout de même : l’audace du réalisateur Chris Nash (ayant déjà œuvré pour le film à sketchs horrifiques "The ABC’s of Death 2") d’avoir voulu faire quelque chose de différent, une exécution bien trash (celle de la yogiste) et une fin très longue certes, mais bien tendue. Ainsi, In a violent nature est un long-métrage original mais qui ne plaira pas à tout le monde à cause de son rythme peu dynamique et de son côté trop minimaliste !