Affiche française
Yearning of maria d. - the | Verlangen der Maria D. - das | 2018
Affiche originale
Yearning of maria d. - the | Verlangen der Maria D. - das | 2018
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oui

Yearning of maria d. - the

Verlangen der Maria D. - das

Lors d’un voyage en mer Égée, Maria D., qui vit retirée et timide envers les gens, est confrontée aux impressions d’une culture archaïque. Fascinée par la morbidité et la religiosité des habitants d’une île des Cyclades, elle décide de mettre fin à sa solitude...

Yearning of maria d. - the | Verlangen der Maria D. - das | 2018

L'AVIS :

Le film commence par une séquence d’ouverture, avec des images de touristes se rendant dans des lieux touristiques (comme Voyage to Agatis). Maria D. est la protagoniste, jouée par Shivabel Coeurnoir, mannequin et actrice d’origine israélienne. Malheureusement, c’est l’une de ses dernières performances avant son décès en 2021.

En raison de ses doutes, Maria D. ne sait pas comment établir des relations avec les gens. Ses vacances solitaires sur la mer Égée la conduisent à observer les gens qui l’entourent bien plus que le paysage. Maria part à la recherche d’une signification profonde de la mort en visitant des cimetières et des tombes, dans un voyage presque spirituel. Maria est séduite par une photo d’un jeune homme qui est montrée sur la tombe. Elle fait appel à un homme (Marco Klammer) pour récupérer le corps du jeune homme. En rentrant chez elle après une longue période d’absence, un homme frappe à la porte. Une boîte en métal a été mise en sa possession avec les restes de l’homme que Maria D. a observé en photo, qui ont été volés dans un ossuaire à son nom.

Le film prend du temps pour s’installer. Les films de Dora sont sans aucun tabou et demandent beaucoup de rigueur à ceux qui les regardent. Il est essentiel d’être prêt à supporter la nudité, les représentations sexuelles et le travail avec de vrais fluides corporels.

Maria commence à manifester un intérêt pour la dépouille, expliquant avec poésie qu’elle veut se montrer à lui. La relation progresse vers une forme plus physique. Maria commence à échanger des liquides corporels avec le cadavre, jusqu’à faire l’amour avec les os.
Pourtant, la solitude de Maria est toujours hantée par la présence du monde extérieur. Marian Dora fait une connexion astucieuse entre deux films pendant la scène : Maria jette un coup d’œil par la fenêtre et distingue les personnages de Blight of Humanity dans les champs voisins. En présentant deux films, deux idées différentes concernant l’homme et son inhumanité envers lui-même.

Maria, qui n’a aucune relation, se sent seule et en proie au doute d’elle-même, commence à avoir des relations sexuelles avec les os. Son affection pour le mort s’intensifie de plus en plus jusqu’à l’extase totale, qui lui offre finalement l’épanouissement de sa vie. Personne n’aurait pu juger son état de mort, ni la rejeter d’avance, et elle lui appartient donc définitivement. Elle est prise au dépourvu par l’homme qui a volé ses os dans le mausolée. Sa passion pour Maria le pousse à vouloir la détruire.

Plus tard, une tentative de viol se produit. L’absence de conditions favorables empêche une érection. L’agresseur, furieux et horrifié, la frappe violemment avant de lui enfoncer une cigarette allumée dans le visage. Après plusieurs coups de pied dans le bas du dos, provoquant saignements et excréments, il la lâche soudainement. Préparant son décès imminent, elle utilise ses dernières forces pour ramper jusqu’au crâne de son amant, laissant derrière elle une traînée de liquides corporels. Le film atteint son apogée avec une scène parmi les plus sublimes et raffinées. Elle parvient à se redresser une dernière fois et danse avec le crâne, le sang coulant de son dos.

Ce moment illustre parfaitement la relation fusionnelle entre Éros et Thanatos, la romance funèbre centrée sur la thanatophilie (à ne pas confondre avec la nécrophilie), et la solitude de Maria D. qui la pousse vers un attachement profond et sincère à l’égard de l’Au-delà. La dernière danse macabre montre que même à l’agonie, l’amour de Maria D. lui donne la force de danser un slow avec son amant Son amant qu’elle idéalise à partir de son squelette.

Marian Dora montre de manière convaincante sa vision romancée de la mort, sur le plan poétique que philosophique.

Un film d’amour empreint de mélancolie, une lettre d’amour à la mort à part entière,mais également de luxure.

Yearning of maria d. - the | Verlangen der Maria D. - das | 2018
Yearning of maria d. - the | Verlangen der Maria D. - das | 2018
Bande-annonce
Note
4
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Delphine Greffier