L'AVIS:

La saga de "La mutante" c’était un peu comme une histoire de famille. Tout d’abord il y a eu Sil ("La mutante"), puis son clone Eve ("La mutante 2"), puis Sara la fille d’Eve ("La mutante 3")… Mais cette fois-ci nous ne retrouvons plus aucun lien avec la saga initiée par Roger Donaldson : exit toutes ces extraterrestres femelles précitées et place à un épisode indépendant du reste qui sera un téléfilm au départ diffusé sur la chaîne Syfy en 2007.

Alors bien évidemment, nous retrouvons toujours au cœur du casting notre fameuse mutante. Cette fois-ci c’est le mannequin suédois Helena Mattsson qui succède à la canadienne Natasha Henstridge ("La mutante" et "La mutante 2") et à l’américaine Sunny Mabrey ("La mutante 3") dans le rôle de l’extraterrestre. Une belle femme donc de nouveau qui vient jouer les prédateurs dans des jeux de séduction en milieu masculin dont nous sommes à présent habitués dans la saga.

Soyons clairs d’emblée, ce quatrième film est nettement inférieur aux deux premiers opus de la saga et se rapproche bien plus de la piètre qualité du troisième volet. Avec un scénario classique, limite niais par moments, "La mutante 4" ne casse pas trois pattes à un canard.
Et même si le film de Nick Lyon tente de diversifier un peu son script en mêlant moments intimistes, érotisme et action (quelques altercations avec divers mutants seront de la partie), il n’en demeure pas longuet. Il est d’ailleurs assez paradoxal de voir autant d’idées parsemées par-ci par-là et de s’ennuyer autant devant le film.

Car la première partie n’était pas vilaine en soi et cette idée de rapidement nous plonger dans une ville mexicaine où vivent en liberté, mélangés à la population, des extraterrestres plus ou moins viables créés par un scientifique ayant élu domicile là-bas et s’entourant de ses plus belles créations était bien sympathique.
Mais voilà, le film ne tient pas ses promesses et l’ennui revient vite au galop à plusieurs reprises (les altercations avec nos extraterrestres sont brèves et guères intéressantes, de nombreuses séquences sont prévisibles à l’instar du final décevant, aucun frisson ne nous traverse durant les 1h30 de film…).

La palme de la niaiserie revient à ce combat final qui, sans pour autant spoiler, tourne vite au ridicule avec ces extraterrestres en phase d’observation qui se regardent longuement quand ils ne sautent partout tels des ninjas… Un combat final qui restera dans les annales du cinéma fantastique des années 2000 assurément me concernant !

En ce qui concerne la mutante à proprement parlé, son design demeure propre et c’est bien la seule chose qui se laisse à peu près regarder, même si la forme extraterrestre de Miranda peine à se dévoiler entièrement dans le film. Les quelques plans où l’on voit la jeune femme se transformer, avec les veines apparentes et les yeux blancs écarquillés, sont de très bonne qualité. Et c’est tout.

Alors que la saga avait jusque là réussi à nous gratifier de relativement bons effets spéciaux, ce quatrième opus nous montre une fois de plus qu’il s’agit avant toute chose d’un téléfilm… En effet, la plupart des effets spéciaux s’avèrent peu convaincants et l’utilisation hasardeuse du numérique (que c’est mal maîtrisé !) pique aux yeux…
La photographie n’est pas des plus jolies non plus avec un léger grain renforçant cette impression de budget restreint et de produit de commande pour le petit écran.

Au final, rien de bien glorieux à nouveau dans cette seconde partie de saga. Après un troisième opus de piètre qualité, nous remettons le couvert avec un scénario peut-être un peu plus aguicheur et porté sur les péripéties mais paradoxalement terriblement ennuyeux, la faute à trop de passages prévisibles, des scènes d’action sans grand intérêt et des effets spéciaux tout en numérique et de mauvaise qualité qui rabaissent le film de Nick Lyon indéniablement.