Affiche française
PAINTBALL | PAINTBALL | 2009
Affiche originale
PAINTBALL | PAINTBALL | 2009
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Paintball

Paintball

Huit joueurs de paintball expérimentés qui ne se connaissent pas sont réunis pour une partie dans un terrain de jeu clandestin. Leur mission : trouver différents drapeaux répartis sur la gigantesque aire de jeu et au pied desquels des mallettes noires sont placées avant l’équipe adverse. Une fois la partie démarrée, nos joueurs ont la désagréable surprise de découvrir que quelqu’un utilise de vraies balles et qu’ils sont devenus des cibles potentielles…

PAINTBALL | PAINTBALL | 2009

Nouvelle production espagnole, Paintball est le premier long-métrage de Daniel Benmayor, jeune talent ibérique spécialisé dans la publicité. Son travail dans ce domaine lui a valu d’être repéré par des producteurs et notamment par ceux de "REC", qui vont alors lui confier la mission d’être le réalisateur du projet "Paintball".

Sport qui compte de plus en plus d’amateurs, le paintball et ses formidables terrains de jeu se prête effectivement bien à voir son univers être mis en scène. Evidemment, le scénario fait dans la simplicité puisqu’il suffit de mettre des vraies balles dans l’un des fusils pour corser le jeu et créer le suspense. Simplicité certes mais admettons que ce simple fait s’avère efficace, il suffit de s’imaginer à la place d’un des protagonistes pour s’apercevoir combien une telle situation ferait monter notre tension cardiaque. Ce qui sera le cas pour les huit joueurs du film, qui de chasseurs deviendront gibiers.

Daniel Benmayor avait une idée bien précise de ce qu’il voulait voir à l’écran. Son but était de rendre le plus crédible possible les situations mises en avant, et de parvenir à immerger le spectateur dans l’action, de le rendre "participant", presque "présent" sur l’aire de jeu avec les acteurs. Pour ce faire, il va recourir à la technique du plan-séquence. Des scènes de quatre, voir huit minutes vont alors être filmées en continu, ce qui crée une vraie dynamique lors des scènes d’action. La scène la plus réussie à ce niveau est la première attaque de l’équipe adverse dans le cimetière de voitures. Les billes de peinture virevoltent dans tous les sens, la caméra à l’épaule suit nos huit joueurs au plus près et on a vraiment l’impression d’y être. C’est un peu la scène d’intro de "Il faut sauver le soldat Ryan" avec des fusils de paintball. Franchement très réussie. Efficace aussi le fait que la caméra devienne de nombreuses fois "les yeux" du spectateur, se cachant dans les arbres, passant dans les buissons, comme si nous étions des voyeurs camouflés suivant la progression de l’équipe.

Une équipe composée de différentes personnes, dont le caractère va s’affirmer au fil du jeu et surtout au fil de la traque. Amitié, animosité, trahison, on assiste à l’évolution des personnages pendant le film, certains dévoilant leur côté obscur pendant que d’autres qu’on croyait faibles, vont sortir leurs tripes pour rester en vie. Une sorte de "Koh Lanta" version paintball en somme, où la méfiance va s’installer, chacun se demandant si la vraie menace ne fait pas partie du groupe.
Tout ce petit monde va être mis à mal quand un tueur équipé de lunettes thermiques va les prendre pour cible, armé d’un vrai fusil et de cartouches bien réelles. Quels sont ses motivations ? Quel est son but ? Est-il seul ? Diverses questions qui trouveront petit à petit une réponse, notamment dans une séquence très efficace où l’une des joueuses découvrira une plaque transparente dans le sol et verra qu’en dessous se trouve… ? Mystère que je ne vous dévoilerai pas. Pour tout indice, je dirai qu’on est très proche du "Hostel" d’Eli Roth. Dans tous les cas, on peut dire que le réalisateur a su tirer parti de ses décors et à su les exploiter de façon intelligente, en les mettant à profit d’un scénario encore une fois assez simpliste mais efficace.

Niveau violence, ce survival espagnol reste assez sobre si on le compare à d’autres productions récentes de ce genre comme le "Manhunt" de Patrik Syversen par exemple. Mais rassurez-vous, vous aurez quand même droit à quelques séquences sympathiques et originales. Originales non pas au niveau des meurtres qui restent assez classiques mais par le simple fait que la majorité est filmée via les lunettes thermiques. Ca pourra choquer les amateurs de sang bien rouge puisque l’image à l’écran est blanche avec des nuances de gris et de noir. On appréciera particulièrement la scène où le tueur place des mines dans le gilet d’une de ses victimes et appuie dessus avec son pied, provoquant de belles gerbes de sang.
Paintball s’avère donc dans l’ensemble un spectacle plutôt sympa à regarder. Très peu de temps morts, une chasse à l’homme efficace, des meurtres, un casting d’acteurs plutôt bon et de jolis placements de caméra élèvent ce premier long-métrage à un niveau correct.

Si on avait quelques bémols à trouver au film, on pourrait les situer au niveau de la réaction de nos "pros" du paintball. Rappelons quand même que nos joueurs ont été sélectionnés parmi les meilleurs joueurs mondiaux de la discipline. On sera amené à se demander pourquoi ne vont-ils pas se planquer dans la forêt plutôt que de rester sur des chemins où ils sont bien plus exposés à des tirs ? Quelques situations "cliché" viendront aussi amoindrir l’impact du film, nous rappelant des œuvres comme "The Descent" par exemple. Il est clair que l’originalité ne brille pas dans Paintball, qui reprend les recettes classiques du survival movie. L’amateur du genre n’aura donc que peu de surprises durant la vision du film et même si celle-ci reste très divertissante comme déjà dit, l’impression de ne rien voir de vraiment neuf si ce n’est l’utilisation du paintball lui-même prendra finalement le dessus. Les néophytes seront bien plus réceptifs je pense.

Amateurs de chasse à l’homme et de paintball, n’hésitez pas à visionner ce premier film de Daniel Benmayor. Ce petit nouveau sait manier une caméra, imposer son style. On lui souhaite de persister dans le genre et de mettre son talent à profit d’un scénario moins "déjà vu". Paintball reste un spectacle très honnête, auquel il manque un peu de tension et de frisson. Mais dans l’ensemble, on a un survival classique mais efficace, réservant de bonnes séquences d’action et qui n’ennuie pas. A découvrir donc…

PAINTBALL | PAINTBALL | 2009
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Note
3
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Stéphane Erbisti