Night of the living Deb
Night of the living Deb
Après une nuit de beuverie avec sa meilleure amie Ruby le soir du 4 juillet, Deb Clarington, une trentenaire célibataire rigolote, se réveille dans l'appartement de Ryan Waverly, le gars le plus séduisant de Portland, dans le Maine. Elle est ravie, mais elle ne se souvient pas trop de comment elle est arrivée là. Ryan, un éphèbe adepte du bio, sait pour sa part que c'était une erreur et la met poliment à la porte en lui sortant une fausse excuse. Seulement voilà, dehors, c’est l’apocalypse zombie dans toute la ville ! Les deux amants d’un soir vont alors devoir collaborer pour rester en vie et tenter de rejoindre leurs proches. Y arriveront-ils ?
L'AVIS :
Depuis le début des années 2000 et l’incroyable succès de l’excellent "Shaun of the dead", la comédie avec des zombies est devenue un genre horrifique à part entière. Alors quand en plus on a affaire à une « Zombie rom com », entendez par là une comédie romantique avec des zombies à l’instar de "Fido" (un peu) et surtout "Warm bodies" (beaucoup), on se dit que l’on tient peut-être ici une petite pépite. Celle objet de notre critique datant de 2015 suit Deb, une journaliste de trente ans drôle mais toujours célibataire qui rencontre le beau Ryan lors d’une soirée arrosée et se réveille le lendemain matin dans son lit. Malheureusement, celui-ci se rendant compte de son erreur la congédie, sauf qu’il y a une invasion zombie extra-muros ! Deb revient donc à l’appartement du goujat et y apprend qu'il est Ryan Waverly, le fils du richissime Frank Waverly, responsable de l'approvisionnement en eau de la ville. Elle décide tout de même de quitter Portland pour se rapprocher de sa mère, mais Ryan la convainc de se rendre au manoir de son père afin de rejoindre les siens (son géniteur, son frère et sa petite amie) puis de quitter la ville de manière sécurisée par la suite. C’est là que Deb se rend compte que Frank et le gouverneur de la région, sont les responsables de l'épidémie. Vont-ils alors réussir à échapper aux zombies ?
Ainsi, sur le papier, Night of the living Deb réunit a priori de bons ingrédients avec : un pitch attractif et des protagonistes principaux intéressants, bien campés par Maria Thayer (la série "Gotham") et Michael Cassidy ("Batman v Superman : l’aube de la justice"). Toutefois, outre les personnages de Deb et Ryan, on en rencontre toute une galerie d’autres hauts en couleur dont : un père manipulateur adepte de pots de vin joué par le toujours sémillant Ray Wise (« une tronche super connue » déjà vue dans la série "Twin Peaks" ou encore dans des productions telles que : "Jeepers creepers 2", "Rosewood Lane", "Excision"), Stacy, une petite amie canon mais odieuse (la ravissante Syd Wilder) ou bien Chaz, un frère hyper beauf mais amusant s’exprimant naturellement, sans filtre (Chris Marquette, jouant déjà dans "Infestation" du même réalisateur), ainsi que deux, trois autres individus comme la copine « pousse-au-crime » Ruby et le chef des militaires basés à la frontière de la ville, odieux et stupide comme malheureusement beaucoup d’officiers dans la majorité des films où ils figurent.
Malgré tout cela, la mayonnaise ne prend pas et l’ensemble souffre d’un manque de rythme latent. Car après une mise en bouche légèrement originale, le récit se réduit rapidement au passage d'une situation à l'autre, le tout en changeant très peu de lieu : un bar, l’appartement de Ryan, le manoir de son père, le camp de base des militaires et puis c’est tout ! Certes, il y a quelques bonnes répliques et des gags corrects, mais ils sont peu nombreux mais surtout, Night of the living Deb est bien trop bavard et inégal pour pouvoir devenir un film culte, d’autant que le faible budget (106 000 dollars) souligne tout de suite le manque d’ambition général du projet dont la fin est à la hauteur de l’entreprise : assez médiocre.
Ajoutons à cela que les effets spéciaux n'étaient pas trop frappants. Bien sûr, ce n'était pas un film de zombies au sens traditionnel du terme, donc on pouvait se demander s’il aurait dû présenter un maquillage de zombies plus impressionnant ou pas. Mais il semble de nos jours qu’un film mettant en scène des morts-vivants doive en exhiber des visuellement bien faits ou tout du moins décents. Ou alors on met l'épidémie de zombies en arrière-plan et on fait un long-métrage focalisé sur autre chose, comme la comédie, par exemple. Or, comme on l’a vu précédemment, ce n’était pas hyper drôle, mais en plus la plupart des monstres étaient juste pourvus d’un maquillage de zombie à petit budget à base de peau grisâtre, simplement noircie autour des yeux avec du sang de théâtre pulvérisé çà et là. Je ne dis pas qu'ils avaient besoin de montrer des démembrements horribles avec des geysers d’hémoglobine rouge incarnat (quoique…), mais un maquillage de mort-vivant plus approprié aurait été bienvenu d’autant que le long-métrage n’apporte pas grand-chose de nouveau au genre zombie.
Night of the living Deb est donc de prime abord l'un de ces films que le spectateur a envie d’aimer car sur le papier, l’histoire semble sympathique, le casting apparaît bien fourni mais surtout, l’actrice principale est assez mignonne et drôle à la fois. Cependant, le scénario est trop faible car il se perd dans des situations peu claires avec parfois d’interminables dialogues. Au final, ce métrage est un gaspillage d'une distribution convenable qui échoue à cause d’un tempo non maîtrisé et d’un manque de scènes gore même pas atténué par l’humour, pas assez présent pour le genre qu’il représente, à savoir la comédie romantique avec zombies.
Oui, jetons le ! Des mauvais films, il y en a beaucoup, certes. Mais à ce niveau de crétineries, c'est quasiment un exploit.
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