Couverture française
SIGNAL - LE | SIGNAL - LE | 2018
Couverture alternative
SIGNAL - LE | SIGNAL - LE | 2018
Editeur
Date de parution (France)
Pages

752

Couleur ?
Non
Langue

français

Signal - le

Signal - le

La famille Spencer vient de s'installer à Mahingan Falls.
Un havre de paix.
Du moins c'est ce qu'ils pensaient....
Meurtres sordides, conversations téléphoniques brouillées par des hurlements inhumains et puis ces vieilles rumeurs de sorcellerie et ce quelque chose d'effrayant dans la forêt qui pourchasse leurs adolescents...
Comment le shérif dépassé va-t-il gérer cette situation inédite?
Ils ne le savent pas encore mais ça n'est que le début...

Avez-vous déjà eu vraiment peur en lisant un livre ?

L'AVIS :

Avant de parler de ce dernier roman de Maxime Chattam, on va évoquer le livre physique. Tranche noire et pages bordées comme un faire-part de décès. C'est joli et original mais on se tache les doigts ! Déjà, ça commence mal. Ensuite, la quatrième de couverture nous promet un livre d'horreur en ces termes : « Avez-vous déjà eu peur en lisant un livre ? » ainsi qu'un « shérif dépassé par une situation inédite » ! L'éditeur aurait dû compulser le tapuscrit avant d'en tirer un résumé. Le livre ne fait pas peur (sauf pour les boutonneux élevés dans une cave) et le policier est un lieutenant.

Pour être objectif, je pense que ce roman est le plus personnel et le plus proche du terreau culturel de Chattam. L'influence de Stephen King suinte à toutes les pages (740 pour être précis) ; ce qui peut faire marrer les véritables fans de King tant les symboles y sont visibles comme un tigre au milieu d'une crèche. On peut évoquer le nombre 19, la ville de Mahingan Falls proche de Salem, un système d'évacuation des eaux usées souterrain qui rappelle Derry et son fameux clown et ses ballons, des volets qui claquent en faisant « Tak », des engins qui prennent vie comme dans « Christine », des épouvantails démoniaques et des champs de maïs, une bande d'adolescents façon « Stand By Me »... on sent que l'auteur s'est fait plaisir en déballant une kyrielle de poncifs kingiens... ah, j'oubliais aussi les créatures lovecraftiennes à la « Brume » !

Mais Chattam ne s'arrête pas en si bon chemin (et territoire connu) : l'asile psychiatrique se nomme Arkham et l'université... non, ne dites pas que c'est Miskatonic ?... eh ben si les enfants. À cela, il ne faut pas oublier les démons indiens. Comment, Graham Masterton est aussi dans les parages ? Sauf que Graham aurait décrit le Wendigo sur de nombreux chapitres et celui-ci est juste évoqué en quelques lignes en fin de parcours. On pressent également une atmosphère à la Dean Koontz sur certains passages et une once de Shaun Hutson pour quelques passages gores bien troussés (et trop courts).

Passé cette sensation, on se dit que Chattam a creusé un peu mieux ses personnages (hormis les gamins que je cite plus haut). Tom Spencer est dramaturge et sa femme... une présentatrice télé ! Oh merde alors, comme dans sa vraie vie ! C'est à ce moment qu'on remarque le gouffre entre Chattam et King. Stephen King, par son talent de conteur, rendrait crédible et effrayant un épouvantail qui vous course dans les champs pour vous découper en rondelles. Avec Chattam, on se rapproche plutôt d'une scène digne d'un épisode de Scooby-Doo. Pour un lecteur averti, la différence est terrible.

C'est dommage car on devine que Maxime Chattam a mis du cœur à l'ouvrage et qu'il croyait à son histoire. Mais imiter King (je n'ai pas dit « plagier ») est l'assurance de se planter en beauté. Je respecte beaucoup le travail de Chattam, mais là, je dis non. On peut fabriquer un beau bouquin, le peinturlurer en noir, y mettre un plan de la ville... ça ne fait pas tout. Il semblerait que Chattam compte poursuivre des récits se déroulant à Mahingan Falls car il n'a pas tout dit. J'espère fortement que ce ne sera pas une resucée de « Simetierre » ou des habitants hypnotisés par des « Tommyknockers » ! Car ce sera sans moi.

Note
3
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Zaroff