Urban legend 3 : bloody mary

Urban legends : bloody mary

Cinq années se sont écoulées depuis "urban legend 2, coup de grâce" second volet anecdotique et franchement pas terrible, qui laissait présager de la fin de cette franchise.
Aussi, lorsque les fans eurent vent de la mise en route d'un troisième volet sur les légendes urbaines, tous espérèrent beaucoup de ce retour.
D'autant plus que rapidement le nom de Mary Lambert apparut au générique et tous les espoirs furent permis pour nous mais aussi pour elle. Il faut dire que depuis l'émouvant et effrayant "simetierre", la cinéaste peinait à retrouver son talent d'alors.
On est donc en droit de penser qu'il s'agit d'une chance formidable et inespérée de puiser dans un riche vivier que constituent les légendes urbaines.

URBAN LEGEND 3 : BLOODY MARY | URBAN LEGENDS : BLOODY MARY | 2005

Salt Lake City, 1969 : au cours de la soirée du bal de promotion, Mary Banner est droguée puis frappée par son petit ami. Paniqué, et persuadé de l'avoir tuée, ce dernier l'enferme dans un coffre et s'enfuit. Mais Mary n'est qu'inconsciente et agonisera de longs jours avant de mourir.
Trente années se sont écoulées et le corps de Mary qui n'a jamais été retrouvé, est devenu l'objet d'une légende urbaine. Quiconque prononcera son nom trois fois lui permettra de revenir d'entre les morts. C'est justement le petit jeu auquel se prête une bande de copines qui ignorent encore, mais plus pour très longtemps, que "la vengeance est un plat qui se mange froid"…

Tout d'abord il faut savoir que ce 3e volet n'est en aucun cas une suite mais un film de commande, ne présentant plus aucun personnage des épisodes précédents. Il ne connaîtra pas non plus les honneurs d'être présenté dans les salles obscures, et sortira directement en vidéo. Premier mauvais signe serais-je tenté de dire.
Soit Mary Lambert a trop réalisé de clips, soit elle a perdu le sens de la mise en scène propre au cinéma, et surtout du slasher. Mis à part une apparition de Mary plutôt réussie, le reste ne présente aucun sursaut, ni même une quelconque surprise dans les meurtres. Eventuellement une scène d'araignées, bonne sur le papier, mais "effroyablement" ratée ; et ce, par la faute d'effets numériques grotesques sur les arachnides. Le responsable en est Mark Villalobos ("terror toons" et le futur "2001 maniacs"), qui se rattrape quelque peu dans les scènes sanglantes dites plus "artisanales".

Ecrit par les inséparables Dan Harris et Michael Dougherty ("superman returns" et "X-men 2"), le scénario se révèle inconsistant et singulier. En cela les acteurs n'ont pas été à la fête, et l'ensemble de l'interprétation en devient superflue. Une galerie de portraits tous aussi caricaturaux les uns que les autres, la palme revenant sans conteste au personnage de Grace, improbable copié-collé visuel d'une Pam Grier déchue, et accessoirement ex-amie de Mary.
Oui, "urban legend 3 bloody Mary" est une vraie déception ! Non contente de calquer "candyman" (l'invocation), la réalisatrice en oublie de peaufiner le personnage de Mary. Un non-désir qui aurait gagné à être cependant développé, tout comme les différentes légendes assénées à coups d'accélérateur et sans grande profondeur. Les plus perspicaces d'entre-vous ne manqueront pas de retrouver plusieurs idées similaires piquées à "destination finale", "the grudge", ou bien encore "carrie au bal du diable".

Il n'en reste pas moins vrai que malgré un budget légèrement inférieur à 1 million de dollars, le film en rapportera quasiment 15 millions, et ce uniquement aux Etats-Unis. On ne peut donc que déplorer un échec artistique et non commercial.
Frustré, car pour être tout à fait honnête, le début "rétro" du film est une réussite. Persuadé qu'il s'agissait de la bonne direction à prendre, le film aurait gagné ne serait-ce qu'une atmosphère, ou tout au plus aurait apporté une crédibilité au discours naïf du film.
Précisons que cette critique fait suite au visionnage de la version cut. Mais je doute fortement que la suppression de quelques scènes (notamment le viol de Mary) aient une quelconque incidence, et ne ré-hausseraient en aucun cas, ni la qualité de l'ensemble, ni mon ressenti.
"Urban Legend 3 bloody Mary" n'est donc pas un navet, non. Mais un beau gâchis, oui.

URBAN LEGEND 3 : BLOODY MARY | URBAN LEGENDS : BLOODY MARY | 2005
URBAN LEGEND 3 : BLOODY MARY | URBAN LEGENDS : BLOODY MARY | 2005
URBAN LEGEND 3 : BLOODY MARY | URBAN LEGENDS : BLOODY MARY | 2005
Note
1
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Christophe Jakubowicz